Monsieur le Président,

Ma boîte aux lettres, je l’aime. Et pour quelques semaines encore, elle est la seule de mes amis à pouvoir me voir tous les jours, m’apporter des petits mots, des factures… la vie quoi. Et surtout, surtout, MON JOURNAL QUOTIDIEN !
Car ça paraît bête à dire, mais un journal de tous les jours que l’on ne reçoit plus que 3 jours consécutifs les mercredi, jeudi et vendredi, ça m’est beaucoup moins utile. Ça me rend triste.

Partout en France, les éditeurs de presse quotidienne réalisent des prouesses incroyables pour maintenir une offre d’information, de service et de distraction, en imprimant tous les soirs mon journal, avec un maximum de sécurité sanitaire pour tous les métiers de la chaîne de production. Et c’est vous qui allez m’empêcher de me nourrir chaque matin de ce moment de distraction, de lien, de plaisir, de ce qui me reste de la vie extérieure…

Monsieur le Président de La Poste, vous avez annoncé désormais que pour des questions d’organisation, le courrier ne serait plus livré que trois jours par semaine (les mercredi, jeudi et vendredi). Moi qui pensais qu’un service public, ça se débrouillait pour être le maillon solide et intangible d’une chaîne qui déraille par ailleurs partout dans le pays en ce moment.
Et ça me rend triste, parce que dans beaucoup d’endroits en France, en ville comme à la campagne, la factrice ou le facteur sont les seules personnes que je peux saluer à travers la fenêtre, que je peux remercier.
Comme je l’ai vu ces jours-ci dans mon journal...

Je suis bien conscient de la nécessaire adaptation de l’ensemble des entreprises : il faut assurer la sécurité des collaborateurs.
Mais nous voulons que nos journaux continuent à nous rendre service et poursuivent leur rôle de lien social. En empêchant les facteurs de réaliser leur mission, La Poste va empêcher des milliers de Français d’être informés. Elle va empêcher des milliers de personnes de sortir de chez elles en découpant les attestations dérogatoires que les journaux publient chaque jour.

C’est une situation inenvisageable. Et inacceptable dans notre pays où nous souffrons déjà tous beaucoup d’isolement et de solitude.
Alors, parce que je suis triste, je lance cette pétition : Monsieur le Président de La Poste, maintenez le passage du courrier au moins 1 jour sur 2 !

Si vous aussi vous êtes tristes, signez là.

Sandrine THOMAS
Rédactrice en chef de La Montagne
Directrice des rédactions du Groupe Centre France
La Montagne
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