Environnement Wallonie : que l'autorité publique montre l'exemple !

Environnement Wallonie : que l'autorité publique montre l'exemple !

Lancée le
11 juin 2020
Adressée à
Le gouvernement wallon et
Signatures : 8 781Prochain objectif : 10 000
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Pourquoi cette pétition est importante

La façon dont la nature est traitée au quotidien dans notre Région, nos provinces et nos communes est peu reluisante. Le manque de réponses politiques à des fautes environnementales évidentes commises aux quatre coins de Wallonie révèle une grande impuissance qui nuit à l’environnement autant qu’à la crédibilité de l’autorité publique. Des abattages et élagages d’arbres et de haies ainsi que des fauchages massifs en période de nidification sont actuellement des pratiques courantes.  Ces actes destructeurs de biodiversité sont totalement injustifiés mais ils sont couverts par des réglementations lacunaires ou des contrats-cadre sans réflexion environnementale.  Le contrôle des arbres remarquables ne se fait plus, faute de personnel au Département Nature et Forêts, tandis que la Wallonie ne dispose toujours d’aucune législation qui permette de gérer « en bon père de famille » la taille des haies et le fauchage d’entretien des espaces publics.  Elle participe, de ce fait, à une destruction massive des oiseaux en pleine période de nidification.

Alors que le confinement nous réconcilie avec notre patrimoine naturel de proximité, nous plaidons pour la mise en place rapide de mesures dont certaines ne coûtent rien et sont non contraignantes ; nous souhaitons renforcer le pouvoir du Département Nature et Forêts pour apporter de la légitimité aux décisions; nous souhaitons pouvoir accorder notre confiance à un service public au comportement exemplaire vis-à-vis de la nature ; nous souhaitons laisser à nos enfants un monde meilleur que celui que nous avons reçu et cela nous semble très possible.

Notre pétition porte sur des exigences très concrètes, dictées par le bon sens, que vous pouvez faire approuver à votre niveau de pouvoir. C’est leur adoption cumulée qui va améliorer notre environnement à tous. Nous demandons ainsi :

1.      Une réglementation claire et contraignante en matière de fauchage d’entretien et une augmentation des zones de fauchage tardif en particulier. Une réglementation claire et contraignante en matière d’abattage et d’élagage des arbres et des haies avec une réglementation lisible, sans dérogations, applicables aux agents des services publics, aux agriculteurs et aux particuliers.

2.      Dans l’attente de cette législation régionale, dans un souci de protection de la biodiversité, un moratoire sur tous les fauchages et tous les abattages sur l’espace public au moins jusqu’au 31 juillet afin de protéger les nichées des oiseaux.

FAUCHAGES D’ENTRETIEN

3.      La nouvelle législation permettra d’adapter la date de nidification en fonction des contraintes météorologiques et des régions géographiques.  Elle peut être fixée par défaut du 1er avril au 31 juillet mais, en fonction des conditions, doit pouvoir être avancée ou reculée, sur proposition argumentée Département Nature et Forêts. Certaines communes adoptent déjà une période de nidification allant jusqu’au 15 août ;

 

4.      L’inversion de la règle : le fauchage tardif ne doit plus être l’exception. Le fauchage tardif est la règle ; il y a deux exceptions : le fauchage de sécurité et la tonte régulière dans les zones communautaires (plaines de jeux, parcs, …) ;

 

5.      La réalisation par le Département Nature et Forêts d’un cadastre des zones de fauchage divisées en catégories. Catégorie 1 : zone de fauchage tardif.  Catégorie 2 : zone de fauchage de sécurité (uniquement autoroute et routes nationales). Catégorie 3 : zone de tonte régulière « parcs et plaines de jeux » ; Catégorie 4 : zone sans fauchage ;

 

6.      L’organisation du fauchage tardif en deux temps. Il est préférable de ne pas faucher l’ensemble d’une zone au même moment afin de laisser à la faune une possibilité de trouver refuge dans une partie non fauchée ;

 

7.      La limitation à 1 m de la largeur du fauchage de sécurité, là où la sécurité est réellement menacée ;

 

8.      La création (catégorie 4) d’une zone sans fauchage permettra de laisser en permanence des graines des plantes non fauchées à disposition des oiseaux.  Et, autre avantage, de garder une zone refuge pour toute une petite faune ;

 

9.      Le respect strict des zones de fauchage et donc l’interdiction totale de faucher (hors catégorie 3) pendant les périodes de nidification ;

 

10.   Le ramassage après fauchage. Il faut l’imposer dans les cahiers des charges : la végétation coupée doit être emportée et non broyée et laissée sur place.  Cette décomposition végétale après broyage, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, enrichit le sol en azote au profit d’espèces banales et au détriment de plantes vivaces intéressantes et essentielles pour la faune qui leur est liée ;

 

11.   Le renforcement à hauteur de 30 % des équipes du Département Nature et Forêts afin de pouvoir effectuer correctement ses missions : déterminer les zones de fauchage et faire respecter le fauchage tardif ; accompagner les arbres et haies remarquables de Wallonie, notamment lors des études de projets immobiliers ou lors des entretiens ;

 

LES ARBRES ET LES HAIES

12.   L’arrêt des abattages intempestifs au bord des autoroutes et des voies de chemins de fer (et une réglementation wallonne contraignante sur le sujet ; seul critère pour abattre : la sécurité justifiée) ;

 

13.   L’interdiction totale de la taille des haies et des arbres pendant la période de nidification ! Si elle est imposée aujourd’hui aux 22.000 agriculteurs, il faut l’étendre aux administrations publiques et aux citoyens (il y a 1,5 million de Wallons qui disposent d’un jardin) ; en outre les tailles des haies ne peuvent se faire que dans le respect de certaines hauteurs et largeurs minimales en fonction des régions et des nécessités de la faune locale ;

 

14.   Le retrait immédiat de la règle selon laquelle les agriculteurs peuvent abattre une haie (ou un buisson) si elle a moins de dix mètres. On ne peut espérer planter 4000 km de haies si, dans le même temps, l’on en abat sans remord. Tout abattage de haies doit être soumis à permis et avis du DNF, avec obligation de replanter ;

 

Exemple : la Pie-grièche écorcheur hiverne en Afrique tropicale.  En mai, elle arrive chez nous après avoir traversé les déserts et les mers pour nicher dans un buisson d’aubépines bien précis d’un verger de Wallonie.  Elle y niche de générations en générations.
 

15.   La divulgation des listes des arbres remarquables remises par les communes le 31 décembre 2019 et la possibilité pour les citoyens d’y ajouter des arbres qui n’y figureraient pas ;

 

16.   La mise en place d’un subventionnement adéquat pour l’entretien des haies et des arbres remarquables ;

 

17.   L’imposition en « charge urbanistique ou environnementale », pour chaque arbre de plus de 40 cm de circonférence (à 1m30 de hauteur) abattu dans un projet immobilier ou de travaux publics (hors gestion forestière), de le remplacer par au moins une plantation sur site ou hors site ;

 

18.   L’obligation d’une contre-expertise par des bureaux agréés quand des abattages sont prévus pour « arbres malades » ;

 

19.   Une grande campagne d’information et de sensibilisation des administrations publiques, des agriculteurs et des citoyens à ces gestes environnementaux de bon sens ;

 

20.   Le renforcement de la police de l’environnement et des sanctions aux contrevenants : la sanction pour l’abattage illégal d’un arbre remarquable est 100 fois plus élevée aux Pays-Bas qu’en Wallonie.

 

Ces vingt exigences, qui forment un ensemble, sont faciles à mettre en place. Nous souhaitons que vous les intégriez non seulement dans les réglementations wallonne et communales mais aussi les imposiez aux administrations qui, aujourd’hui, par manque de consignes, d’informations et de législation, adoptent souvent des comportements qui nuisent énormément à l’environnement qui est notre bien commun. Merci de votre collaboration.

Benoit HUC, ami des oiseaux, auteur du livre "Accueillir les oiseaux au jardin"

Bouli LANNERS, ami de l’environnement, acteur, réalisateur

Delphine GILMAN, amie de l’alliance Humain-Environnement, psychologue

Louis MARAITE, ami des arbres, auteur de "Cent chroniques sur les arbres"

et tous les signataires de cette pétition.

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Décisionnaires

  • Le gouvernement wallon
  • le Ministre-Président Elio Di Rupo
  • Le Ministre de l'Agriculture Willy Borsus
  • La Ministre de l'Environnement Celine Tellier
  • Le Ministre des Travaux Publics Philippe Henry