Non au méthaniseur industriel de Vendeuvre ! Signez la pétition.

Non au méthaniseur industriel de Vendeuvre ! Signez la pétition.

Lancée le
3 janvier 2020
Adressée à
Christophe Béchu (Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
Signatures : 385Prochain objectif : 500
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Pourquoi cette pétition est importante

Notre association Stop Méthanisation Industrielle 14170 (SMI14170) s’oppose à l’autorisation accordée à la SAS LES GROSEILLERS pour exploiter une importante usine de méthanisation implantée à Vendeuvre, dans le Calvados,  qui produira du gaz vendu à ENGIE.
Ce projet privé, largement subventionné par des fonds publics, est porté par plusieurs gros agriculteurs locaux et un agro-industriel normand.
Malgré les risques de pollution, l’usine doit être implantée au dessus d’une nappe phréatique, réserve stratégique qui alimente 143 communes du Sud Calvados.
Pour combattre ce projet porteur de multiples problèmes, nous nous sommes engagés dans une procédure juridique.
Après avoir gagné au tribunal administratif de Caen une reprise de procédure pour vice dans l’enquête publique, nous sommes actuellement à la Cour Administrative d’Appel de Nantes. Nous y contestons l’autorisation d’exploiter finalement accordée par jugement du tribunal administratif de Caen.

La guerre en Ukraine et le risque de pénurie alimentaire, la sécheresse, n’ont pas remis en cause la prolifération des projets de méthanisation industrielle agricole. Produire du gaz à tout prix pousse les projets les plus insensés.
Nous avons besoin de votre soutien pour notre procès en appel, signez et faites signer cette pétition. Vous pouvez aussi consulter notre site : smi14170.wordpress.com Nous y avons construit une information complète sur les questions concernant la méthanisation industrielle agricole et sur notre opposition.

Avec 40 000 tonnes d’intrants annuel, essentiellement constitués de cultures dédiées, le projet de la SAS Les Groseillers appartient à la catégorie de la méthanisation industrielle agricole.
Cette catégorie ne se confond pas avec la méthanisation industrielle qui utilise ses propres déchets industriels de production, ni avec la méthanisation dite « à la ferme » qui produit de l’énergie en circuit local pour son usage interne (chauffage, éclairage), seul l’excédent étant commercialisé.

La méthanisation industrielle agricole consiste à cultiver pour produire du gaz, et à pratiquer l’élevage intensif en utilisant, quoique beaucoup moins méthanogènes, les fumiers et lisiers  d’élevages de bétails et volailles. La « guerre » des intrants résulte de la compétition entre méthaniseurs pour garantir la ressource. Le déchet (sous-production) du gaz est un produit liquide ou solide (pour une faible part) appelé digestat, composé essentiellement d’ammoniaque, utilisé en épandage sur les sols agricoles. Les cultures dédiées, les fumiers et lisiers  d’élevages constituent la majorité des « intrants » utilisés en méthanisation, et non les « vrais »déchets (ce qui serait inutilisable autrement) comme beaucoup le prétendent.  Au final la production du « biométhane » en agriculture, n’a rien de bio, au contraire.

Nous nous opposons à cette méthanisation qui :
-soutient le modèle agricole intensif pratiqué pour les cultures alimentaires (jusqu’à 15 % des intrants autorisés), pratiqué pour les CIVE (cultures intermédiaires à vocation énergétique) à cultiver « avec autant de soin » que les cultures alimentaires (donc avec des phytosanitaires).
- implique les élevages intensifs en stabulation (porcs et bovins en étable ou porcherie, sans sorties en extérieur) pour conserver le maximum de surface en culture, prairies incluses, destinées à la production d’intrants.
- change l’usage des sols, développe la compétition entre surfaces alimentaires et surfaces énergétiques, fracture le monde agricole : accaparement des terres, difficultés des jeunes à s’installer du fait de la concurrence sur les sols, priorité de production pour la méthanisation les récoltes étant achetées plus chers qu’en production alimentaire, augmentation du prix des fourrages pour les éleveurs, risques de pénuries alimentaires en cas d’aléas climatiques 
- accroît la compétition pour l’eau, (le maïs est la plante la plus méthanogène), suscite le développement des « bassines », augmente l’usage des phytosanitaires, occasionne des risques de pollutions aquatiques par accidents de production ou par épandage de digestats.
- impacte les sols par l’absence de repos du fait de cultures en continu (les CIVE succèdent à la culture principale et le cycle reprend), et appauvrit les sols par utilisation de digestat liquide (« eau ammoniacale »),   lorsqu’il n’est pas enrichit par des procédés particuliers.
- expose à des risques de pollution par intrants et digestats lors d’épidémies animales (de la grippe aviaire à la peste porcine africaine) sous réserve de mesures spécifiques.
- participe au réchauffement climatique : transports routiers des intrants et des digestats, fuites fréquentes de méthane (25 fois plus à effet de serre que le CO2), bilan carbone négatif pour les sols.  
- est largement financé par des subventions, c’est à dire par nos impôts, sans qu’il y ait eu un débat public sur le sujet.

Nous nous opposons à la méthanisation industrielle agricole de la SAS Les Groseillers pour toutes ces raisons de caractère général et pour des motifs bien concrets spécifiques à ce projet :

- le projet a été conduit sans aucune concertation ni information des riverains et habitants des 26 communes impactées (site de l’usine, 3 stockages, épandages de digestat sur les terres agricoles), sans consultation des conseils municipaux concernés ou avec une consultation tronquée, sans réelle information. Le panneau de permis de construire a été caché dans un champ de blé. Il a été accepté sans prendre en compte les risques générés par ce type de projet.
- les risques et nuisances ont été masqués ou sous-estimés
- l’accroissement du trafic routier et d’engins agricoles pour véhiculer plus de 80 000 tonnes d’intrants et de digestats a été sous-estimé, ne tenant pas compte des effets de saisonnalité, de l’état des petites routes de campagne, des aménagements à engager. De plus, le plan du site d’implantation s’est avéré faux, masquant un parcours de 700m parfois traversé par des écoulements pluviaux.
- les risques élevés de pollution d’eau potable suite à son implantation au dessus de la nappe phréatique, réserve stratégique d’une qualité exceptionnelle, n’ont pas fait l’objet d’études complètes et/ou sont restés sans réponse sur certains points. L’arrêté préfectoral d’autorisation a carrément « oublié » la présence d’une deuxième cuve de stockage de 10 000 m3 de digestat liquide sur le site de l’usine. Le déversement accidentel de digestat dans les cours d’eau à proximité est une cause fréquente de pollution des ces eaux. 
- les dangers d’exploitation ont été peu explicités alors qu’il s’agit d’une usine de production de gaz (risque incendie, explosion etc) destinée à fonctionner en auto-contrôle avec un personnel succinctement formé. Des données aussi simples que les horaires de ce personnel à l’usine sont fluctuantes, alors que le contrôle des intrants impose une présence physique sur le site.
- les nuisances olfactives, reconnues possibles sur 3 km du site par évolution de la réglementation, n’ont pas réellement été étudiées (référence à une mauvaise station météo, défaut d’utilisation du logiciel de référence).
- la qualité de certains documents de référence posent carrément question y compris le rapport du commissaire enquêteur (constat classique, mais ici nous avons en outre deux rapports sous la même présentation dont l’un est tronqué de plus de 40 pages).

Au final, au regard des risques et nuisances possibles de ce projet, nous nous opposons à sa réalisation.

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Décisionnaires

  • Christophe BéchuMinistre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires