Face aux forces d’un ordre injuste, nous préférons les libertés

Face aux forces d’un ordre injuste, nous préférons les libertés

Lancée le
28 mai 2021
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Lancée par Mouvement pour une Alternative Non-violente

Face aux forces d’un ordre injuste, nous préférons les libertés

Le 21 avril 2021, une lettre ouverte signée par des officiers de réserve et d’active intimait ordre au gouvernement de lutter contre "le laxisme" supposé envers les "hordes de banlieue" et les "antiracistes" dont le but serait un délitement de notre société. Ces militaires menacent, si rien n’est entrepris dans leur sens, d’ "une explosion et [de] l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national", provoquant des milliers de morts.

En écho, des policiers manifestent pour accroitre leur arsenal répressif et certains proclament qu’il faut mettre sous tutelle les professionnels de la justice.

Depuis 1961, le pouvoir politique du Général de Gaulle (lui-même militaire) avait limité le rôle de l’armée à la défense extérieure de la France face à une agression étrangère. Depuis quelques années et particulièrement sous le président Macron, nous constatons une dérive autoritaire et militariste.

L’utilisation de l’armée comme outil d’intervention sur le sol français a commencé dans les années 1980 avec les opérations Vigipirate utilisant l’armée à des fins de police sur le territoire. Avec l’opération Sentinelle, visant à protéger les lieux de culte face à des menaces d’attentat en lien avec des organisations islamistes, cette force est composée aujourd’hui de 7000 militaires. Depuis 2017 le président Macron en a élargie les objectifs, en particulier en 2019, face à la mobilisation des Gilets jaunes pour sécuriser "des points fixes et statiques". Alors que l’armée française était censée protéger nos frontières, la voilà présente de manière continue pour des opérations de contrôle du territoire.

L’arrivée de la pandémie a accentué le côté autoritaire du pouvoir par cette déclaration "Nous sommes en guerre" et l’utilisation d’un "conseil de défense" face à la COVID.

Ainsi les lois censées permettre une meilleure défense contre le "terrorisme" ont été utilisées contre les libertés publiques et l’expression de revendications : contrôles accrus sur les citoyens, limitation et utilisation d’une force disproportionnée face aux manifestations citoyennes.

Un climat sécuritaire s’est ainsi développé en France.

Cette attitude autoritaire est renforcée par les prises de position internationales du président Macron, allant jusqu’à soutenir le coup d’État du fils du dictateur qui a renversé les institutions démocratiques au Tchad. La vente d’avions à l’Égypte, pays dirigé aussi par un régime autoritaire, qui a réprimé les exigences démocratiques de son peuple, confirme la vision bonapartiste de notre gouvernement. Nous pouvons nous interroger sur l’intérêt de la France à "prêter" pour 10 milliards d’euros d’avions ultra modernes. Contre quelles autres forces aériennes l’Égypte doit-elle se défendre alors qu’elle mène une guerre au Yémen contre la population et que les forces terroristes de la région n’ont pas d’aviation ?

Nous constatons que l’armée française intervient au Mali depuis 2013 et que la fin des combats, en 2014, n’a apporté aucune solution politique au pays. L'intervention n'a toujours pas permis ni de modifier l’organisation de la démocratie ni de trouver un nouveau compromis politique avec les nomades du nord. En attendant, nos intérêts économiques et nos mines d'uranium du Niger sont protégés ! Au Rwanda nous savons maintenant que l’armée française a protégé le génocide des Tutsis.

Notre société est déjà attaquée depuis de nombreuses années dans le contrat social qui nous lie les un.e.s aux autres :

- sur le terrain social, avec des remises en cause incessantes du droit du travail et de l’assurance chômage ou la baisse des allocations,

- sur nos libertés fondamentales : "loi sécurité" sur la liberté de manifestation et de la presse ; "loi sur les séparatismes", qui stigmatise une partie de la population, débat dogmatique sur la laïcité et disparition de l’Observatoire de la laïcité, organe pluriel indépendant, qui défendait une neutralité de l’État dans les affaires religieuses.

Le sécuritarisme envahit l’espace public, avec son lot de fantasmes issus de l’extrême droite mais enfourchés par d’autres. Cela légitime les thèmes depuis longtemps portés par Marine Le Pen. Et le risque devient réel qu’elle accède au pouvoir par les urnes.

Avant qu’il ne soit trop tard, il faut, et d’urgence, défendre  l’essentiel : les libertés publiques, la séparation des pouvoirs, la prééminence des pouvoirs civils sur les forces de l’ordre, l’indépendance de la justice, une IGPN placée sous l’autorité des juges, les libertés de s’opposer, la lutte contre toutes les discriminations.

 

Premiers signataires :

Denys Crolotte, porte-parole du Mouvement pour une Alternative Non-violente
Murielle Guilbert Co-déléguée générale de Solidaires
Willy Pelletier, coordinateur général de la Fondation Copernic
Benoît Teste, secrétaire général de la FSU
Aurélie Trouvé, porte-parole d’ATTAC

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