Moussa a 21 ans. Depuis sa majorité, à défaut de titre de séjour, il a reçu 12 récépissés, chacun valable 3 mois. Son employeur vient de lui dire qu’il ne renouvelait pas son contrat, bien qu’il soit très content de lui, car il en a marre de ne pas pouvoir anticiper ses plannings de travail au-delà de 3 mois (à cause des récépissés). Il en a marre aussi de devoir toujours trouver des solutions pour conduire Moussa sur les chantiers puisque, sans titre de séjour, Moussa n’a pas le droit de passer le permis. Il est désolé. Moussa aussi.

Comme il n’a plus de contrat de travail, Moussa n’a plus de récépissé. Et comme il n’a pas de titre de séjour, il ne peut pas bénéficier d’allocations de Pôle Emploi, ni même d’une aide de la Mission locale. N’ayant plus aucune ressource, il a dû quitter le studio qu’il partageait avec un copain..

Ils s’appellent Moussa, ou Boubacar ou Daniel… tous vivent des situations aussi absurdes et décourageantes. C’est un terrible gâchis humain et social : réduits à vivre dans l’insécurité et la précarité alors que la France est devenue leur pays, celui de leurs liens, de leurs amitiés, de leurs amours, et qu’ils sont prêts à rendre à la société ce qu’elle a investi dans leur formation.

Nous demandons au Préfet :

• de délivrer des titres de séjour aux jeunes en contrat d’apprentissage. La Préfecture refuse de considérer ces contrats comme des contrats de travail, alors même que les apprentis payent des impôts et toutes les cotisations salariales !

• de délivrer des titres à tous les jeunes en CDD ou CDI

• de délivrer des titres «étudiant», comme la loi l’autorise, à tous ceux qui sont encore en situation d’études.

Dans le Puy-de-Dôme, ces jeunes ont créé l’Union des Jeunes Majeurs 63 pour faire connaître leurs revendications. Ils sont environ 180, soutenus par les associations, les enseignants, éducateurs, chefs d’entreprise, maîtres d’apprentissage et élus, ainsi que par le Défenseur des droits chargé de la lutte contre les discriminations.

Leurs revendications, c’est : l’accès aux aides pour le logement, la possibilité de passer le permis de conduire, l’accès au marché de l’emploi et le sentiment de ne pas être rejetés. Pour cela, il suffit de leur donner leur titre de séjour