L’épidémie de COVID -19 qui frappe le pays actuellement, a des conséquences sociales importantes et en aura malheureusement encore dans les prochains mois notamment dans l’Education Nationale et dans l’Enseignement supérieur. A la rentrée de septembre 2020, l’organisation de l’accueil, de l’enseignement, de la vie collective des élèves sera fortement impactée et devra être adaptée pour limiter tout risque de seconde vague. De l’aveu même du Président de la République, force est de constater qu’un des aspects indéniables de la gestion de cette crise est le manque d’anticipation. Ainsi, au-delà de la reprise très partielle des établissements scolaires à Chevilly Larue comme dans le reste du pays, nous sommes tous conscients qu’avec la crise sanitaire, nos enfants vivront une crise éducative si nous n’agissons pas. En effet, la rentrée de septembre doit être anticipée : elle doit être organisée pour permettre la réussite de toute la jeunesse de la maternelle à  l’enseignement supérieur. Si l’enseignement à distance a permis de garder un lien pédagogique effectif pour de nombreux enfants, voire affectif, pour les plus jeunes nous connaissons les limites et les failles de ce système dans la progression des apprentissages, des contenus et des compétences pour tous.

Un cours en visioconférence ne remplacera jamais le cours d’un enseignant en présentiel. N’oublions pas le décrochage scolaire des jeunes particulièrement en lycée professionnel suite au confinement. Quant aux élèves les plus jeunes (maternelles notamment), de nombreux enfants ont « décroché » : les parents ont souvent été dans l’obligation de privilégier leur télétravail ou la scolarité des plus grands. Quelle famille possède autant d’ordinateurs que de personnes dans leur foyer ?

Dans une situation exceptionnelle, une réponse exceptionnelle doit être apportée par le gouvernement comme elle le fait pour d’autres secteurs d’activités.

Dans le cadre du plan d’urgence dans le Val de Marne réclamé par la FCPE 94 et les organisations syndicales enseignantes, nous demandons à Chevilly Larue dès à présent, un moratoire de toutes fermetures de classes en école primaire et les ouvertures immédiates pour la rentrée scolaire afin que les équipes enseignantes et de direction puissent la préparer au mieux.

L‘ouverture de classes en maternelle et en élémentaire ne peut être conditionnée aux effectifs de la rentrée de septembre. En effet, au regard de la situation, la question uniquement comptable des effectifs pour ouvrir ou non une classe n’est pas acceptable car le confinement a eu un impact psychologique et éducatif sur la jeunesse ainsi que sur les familles. Il faut absolument envisager une réduction du nombre d’élèves par classe. Après ce que les élèves, les familles, les enseignants ont vécu pendant cette crise sanitaire, comment imaginer « le monde d’après » avec des classes surchargées de 30 élèves par classe (voire plus) !

Dans les écoles, les enseignants demandent des moyens supplémentaires (des enseignants) afin que les classes, comme l’a dit Monsieur Blanquer, ne soit plus « bondées » et afin de pouvoir aider tous les enfants. Il faut également prévoir un réservoir de remplaçants : nous ne pouvons pas envisager de retrouver des classes à 35 élèves (voire plus) lors de l’absence d’un enseignant ou lors de la mise en place d’équipe éducatives. Il est clair que tant du point de vue sanitaire que sur le plan de la réussite scolaire nous avons besoin de mesures fortes. Les parents sont inquiets. Ils ont besoin des enseignants, ils ont besoin d’être écoutés, rassurés, de voir que tout est mis en œuvre pour leurs enfants. Il faut aussi que des postes d’AVS soient pourvus pour les enfants qui en ont besoin.

De même, en collège et en lycée général, technologique et professionnel, nous demandons une dotation complémentaire exceptionnelle en heures pour les deux collèges et le lycée de la ville afin d’assurer un soutien adapté dans la durée, de pouvoir organiser des dédoublements en langue et dans toutes les matières qui en auront besoin comme les spécialités en lycée qui dépassent souvent 30 élèves par classe, mais également dans les enseignements à fort coefficient pour le baccalauréat en série technologique et professionnelle, des moyens supplémentaires pour permettre aux élèves de terminale de mieux s’adapter à l’enseignement supérieur . Par ailleurs ,des moyens éducatifs et péri -éducatifs doivent être dégagés pour les enfants à besoin particulier en situation d’handicap, en AVS en AESH, en psychologues, en médecins éducation nationale pour les établissements scolaires de notre ville, Nous demandons un recrutement massif d’AED dans les écoles, collèges et du lycée pour garantir le protocole sanitaire, la distanciation physique des enfants dans les récréations , à la pause déjeuner, dans les interclasses pour les collèges et les lycées .Il est primordial que chaque élève quels que soient ses besoins , trouve un accueil bienveillant et adapté au sein de l’école. Sans ces moyens, des familles devront nécessairement payer des cours particuliers à leurs enfants, aggravant encore les inégalités sociales et scolaires, nous ne pouvons l’accepter car c’est à l’Etat d’assurer les meilleures conditions d’études aux élèves. En parallèle aux difficultés pédagogiques qui pourront être présentes à la rentrée, il faut aussi prendre en compte des difficultés psychologiques chez tous les enfants de la maternelle au lycée. En effet, qu'ils aient repris l'école avant la fin juin ou pas, ils ont tous traversés une période de confinement, une perte de leurs repères (lien social, école telle qu'il la connaissait, rythme de vie). Il est donc indispensable que cette dimension soit prise en compte et seule des petits effectifs le permettront.

Enfin, nous demandons que les masques soient fournis pour tous les élèves, les personnels de l’Education Nationale mais aussi tous les matériels nécessaires pour détecter toute apparition du virus comme des thermomètres à infrarouge pour éviter tout contact dans les établissements scolaires.

Comme partout en France, les élèves de Chevilly Larue ont besoin de moyens en heures, en classes, en personnels, en matériel pour pallier les difficultés présentes et à venir et ce dès la rentrée de septembre. Les équipes enseignantes et de direction ont besoin de ces dotations supplémentaires pour assurer la qualité de la mission de service public d’enseignement.

Il y a donc urgence à débloquer des moyens pour la rentrée de septembre, il en va de la réussite scolaire des jeunes de la maternelle à l’enseignement supérieur !

Le monde d’après c’est maintenant !

Vive l’école Publique, laïque et gratuite !