Nous sommes livreurs auto-entrepreneur, nous sommes abusés, nous sommes important !

Nous sommes livreurs auto-entrepreneur, nous sommes abusés, nous sommes important !

Lancée le
9 mars 2019
Adressée à
Uber et
Signatures : 279Prochain objectif : 500
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Kévin DURAND

Oui, nous sommes livreurs indépendants, nous sommes jeunes, vieux, sportif ou pas, nous aimons le vélo ou pas, nous sommes français, tunisiens, africain, turques, arabe et alors ? Nous sommes les nouveaux esclaves 2.0 des plateformes d'ubérisation. Notre métier, livreur "presque indépendant", grâce à nous des milliers de gens se font livrer leurs repas, en famille, entre collègues, entre amoureux, entre amis ... nous sommes là pour vous, certains nous remercient en nous donnant quelques euros, en nous faisant un sourire, nous encouragent d'autres nous insultes, nous volent, nous humilient et pourtant pour quelques euros nous livrons votre commande à votre porte, en bas de l'immeuble, au bureau, dans un parc.

Nous sommes les femmes et hommes de l'ombre, nous sommes livreurs à vélo

Communiqué de presse – 1er avril 2019
Livraison à domicile | Pour un travail plus juste et réglementé

Le 09 mars, j’ai lancé une pétition sur Change.org pour dénoncer les conditions de travail des coursiers à vélo et pour interpeller les plateformes comme Deliveroo ou UberEats à ce sujet. Depuis quelques mois nous n’arrivons pas à avoir de réponses concrètes, force de nos mobilisations, nous ne sommes pas entendus par les dirigeants.
J’ai rencontré Olivier Jacquin, Sénateur de Meurthe-et-Moselle qui travaille actuellement sur la loi d’orientation des mobilités qui défends un travail justement rémunéré. J’ai pu discuter avec lui de la pétition et de mes attentes. Monsieur le Sénateur m’a fait rencontrer Xavier Geoffroy, chef du cabinet de Muriel Pénicaud, Ministre du Travail avec lequel j’ai pu échanger sur mon intention et sur le sens de mon combat.
Dans ce cadre j’irai à la rencontre des conseiller-e-s de Madame Muriel Pénicaud au Ministère du Travail le 11 avril 2019 avec d’autres acteurs de la livraison à vélo notamment le CLAP, collectif de livreurs parisiens et en présence du Sénateur de Meurthe-et-Moselle.

| Le marché de la livraison pèse 2.4 milliard d’euros

Une grande majorité de livreurs dénoncent la grande précarité de l’emploi et du profit réalisé sur le dos des coursiers. Un chiffre d’affaire de 58 millions d’euros pour Deliveroo en 2017 avec une flotte de 10 000 livreurs en France Des levés de fonds toujours aussi conséquentes qui ne profitent pas aux livreurs.
La liberté d'emploi du temps des livreurs est un mythe, en effet nous ne sommes plus aussi libre qu'avant. Avec UberEats vous pouvez rouler toute la journée et toute (la nuit à Paris) et ce à tout moment sans réserver vos créneaux. Chez Deliveroo la liberté est réduite, vous devez impérativement réserver vos créneaux toutes les semaines.
Mais pour espérer avoir de la place et donc faire vos livraisons chez Deliveroo vous devez avoir des statistiques positives, c'est à dire que si vous disposez d'un taux de présence inférieur à 90%, 23% de désinscriptions tardives (à moins de 24H du créneau réservé) vous pouvez réserver vos créneaux le lundi à 17H pour la semaine suivante.
Donc si vous êtes très bon livreur et travailler tout le temps et êtes présent sur vos créneaux réservés alors vous êtes prioritaire et donc vous réserverai vos créneaux à 11H le lundi, et à 15H pour les statistiques moyennes et à 17H pour les "mauvais".

| Esclavagisme moderne, ubérisation

Nous sommes tous livreur indépendant ayant un statut de micro-entrepreneur, nous sommes dans la logique « prestataires de services », mais nous ne sommes absolument pas considérés comme tel. Effectivement, aujourd’hui nos revendications ne sont pas suffisamment entendues. Les plateformes font les choses dans leurs sens – sans concertation concrète, nous sommes des maillons importants de la chaine, nous sommes sur le terrain et connaissons les consommateurs et restaurants, mais non nous sommes clairement abusés.

| Des sanctions injustes

Beaucoup de clients chez UberEats ne disent pas recevoir leurs commandes pour pouvoir se faire rembourser et donc pouvoir manger gratuitement, une conséquence dramatique, puisque le livreur chargé de livrer cette fameuse commande verra son compte bloqué dans les prochaines 48H sans pour autant qu’il y ai des vérifications approfondies. La désactivation n'est pas notifiée au livreur, parfois quelques avertissements dans les notifications de l'application.
Nous ne sommes pas invités à aller dans les bureaux des plateformes pour pouvoir se défendre ou expliquer la situation, ni même un appel téléphonique. Nous avons aucun moyens efficaces de discuter avec les géants de la livraison. Nous sommes livrés à nous même, sans bénéficier d'aide orale explicite.

| Recrutements abusifs

Chaque semaine nous voyons de nouveaux visages, afin d'assurer un service minimum les plateformes recrutent des dizaines de livreurs chaque mois par le biais d'une inscription rapide sur internet, d'une réunion d'information, sans même prendre le temps de connaître le parcours ou les formations de chacun de ses futurs livreurs partenaires.

L'évolution de la tarification chez Deliveroo pour Paris et province :

  • - 2015 - tarif garanti + 7.50€/heure + 2 à 4€/course
  • - 2017 - 5.75€/course
  • - 2018 - Tarif variable (minimum de 4.80€/course)

Notre chiffre d'affaire est de plus en plus bas, en moyenne un livreur gagne 900€/mois brut. Pour pouvoir s'assurer un revenu confortable il faudrait avoir moins de livreurs sur la route et donner du travail à tout le monde, ah oui, nous recevons nos commandes par le biais d'un algorithme où son fonctionnement est inconnu aux bataillons.
Pour pouvoir recruter ses livreurs les plateformes joue la carte du 15€/brut de l'heure, c'est possible mais avec la baisse de nos tarifs à la course, on y est de moins en moins.

| Un business fleurissant et non contrôlé

Depuis quelques mois nous sommes également confrontés aux "livreurs profiteurs" ceux qui louent leur application à des gens qui n'ont pas le droit de travailler sur le sol français ou des livreurs qui se sont déjà fait désactiver le compte auparavant, des gens sans scrupule montant un business illégal qui offrent 25% de leurs revenus hebdomadaire à celui qui a pourtant livrer. Une concurrence déloyale, un vol de travail, qui n'est pas suffisamment surveillé par les plateformes et les Autorités.

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