Monsieur le Président de la République,

Le Canard Enchaîné a publié des informations sur votre bras droit Richard Ferrand qui ont largement choqué dans le pays. Comme beaucoup de Français, j'ai pris connaissance du rôle de cet individu auprès de vous depuis quelques semaines.

Richard Ferrand est notamment accusé d'avoir utilisé un montage financier pour permettre à sa femme d'être propriétaire d'un local commercial loué par la mutuelle qu'il dirigeait, ainsi que d'avoir employé son fils comme assistant parlementaire.

Le montage financier en question a contribué à augmenter la valeur des parts de la SCI de sa femme, valeur qui a été multipliée par 3000 en à peine 6 ans. Pardonnez du peu !

Dans ses explications du mercredi 24 mai sur BFMTV, Richard Ferrand parle d'un "acte de gestion banal" à propos de son montage financier et prétend que le local a été choisi sur des critères objectifs et que tout le monde savait qu'il appartenait à sa femme.

Pourtant, selon le Canard Enchaîné, le local n'appartenait pas encore à sa femme lors de l'étude des dossiers. Monsieur Ferrand prétend également que ce local était le moins cher... mais les Mutuelles de Bretagne ont dû débourser 184 000 € pour le rénover !

En ce qui concerne l'emploi de son fils comme assistant parlementaire, je déplore le double discours de votre bras droit, qui se félicitait en février de "s'engager à ne pas embaucher son conjoint ou ses enfants". En mars, quand Bruno Le Roux avait été accusé d'employer ses filles à l'Assemblée nationale, Richard Ferrand avait trouvé qu' "il était normal que Bruno Le Roux démissionne".

Pour couronner le tout, le mercredi 24 mai le cabinet de votre ministre en charge de la "cohésion des territoires" a insulté toute une région en avançant qu'en Centre-Bretagne "il n'est pas simple de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur Internet". Curieuse justification pour employer un membre de sa famille comme collaborateur !

Comme vous le savez, Monsieur Macron, les Français accordent une grande importance à la moralisation de la vie publique dont vous avez souhaité vous faire le garant. Votre message devient totalement inaudible si vous conservez le ministre Richard Ferrand dans votre gouvernement.

C'est pourquoi, Monsieur Macron, je vous demande de vous séparer de votre ministre en exigeant la démission de Richard Ferrand.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma très haute considération.