Verallia - Retrait du plan de restructuration et l’organisation d’une table ronde

Verallia - Retrait du plan de restructuration et l’organisation d’une table ronde

Lancée le
18 septembre 2020
Signatures : 928Prochain objectif : 1 000
Soutenir maintenant

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Collectif de soutien aux Verallias de Cognac

Monsieur le Président de la République,

Nous sommes quelque cent vingt citoyens qui se sont constitués en Collectif de soutien aux luttes des salariés du groupe Verallia, producteur de verre d’emballage, dont l’un des sites est installé depuis 1963 à Châteaubernard dans le Cognaçais.

Nous nous opposons au plan de restructuration du groupe Verallia, propriété du fonds d’investissement nord-américain Apollo, lequel l’a acquis du Français Saint-Gobain. Ce plan prévoit la fermeture d’un four sur trois et la suppression de 80 emplois dans notre localité. En réalité, plus de trois cents emplois sont menacés en comptant les sous-traitants et les fournisseurs; soit une saignée pour l’économie locale, les ressources de la sécurité sociale, ainsi qu’un bilan carbone désastreux du fait d’importations au moyen de milliers de camions supplémentaires sur les routes.

Lors de la manifestation du 9 septembre devant l’usine de Châteaubernard, nous avons appris par Maxime Renahy – lanceur d’alerte - que le groupe Apollo pratiquerait l’évasion fiscale via le Luxembourg puis vers les îles Caïmans au moyen de montages financiers crapuleux.

La holding luxembourgeoise accorde des prêts à la filiale française à des taux d’intérêts usuraires, de 8 à 9%, bien au dessus des taux pratiqués; ce qui lui permettrait de siphonner les entreprises françaises, de réduire ou de ne pas payer d’impôts en France, ni de participations aux salariés… En janvier 2020, la filiale luxembourgeoise aurait transféré 559 millions d’euros aux îles Caïmans.

Autre révélation scandaleuse: les dirigeants de la société ont bénéficié d’un don d’actions gratuites au Luxembourg en échange de la réalisation des restructurations d’activité.

Les besoins de production en verre d’emballage existent ainsi que le souligne l’entreprise Hennessy: «Les flasques de 20 cl sont faites en Ukraine pas pour une question de prix, mais parce que l’outil industriel français ne permet pas de les fabriquer» écrivent leurs dirigeants, ajoutant que «le transport de bouteilles est lourd, volumineux et coûteux». Conclusion, il est plus intéressant de se fournir localement…

Ce n’est donc pas le moment de fermer un four, mais au contraire de le reconstruire en le modernisant pour répondre aux besoins du marché du Cognac en pleine expansion. D’autre part, l’AOC exige la mise en bouteille dans la zone délimitée et les volumes ne cessent d’augmenter.

Encore faut-il que Verallia cesse d’exclure les marchés dont la rentabilité financière n’est pas supérieure à 17%!

Il convient de souligner que le verre d’emballage est recyclable à 100%, ce qui en fait un produit d’intérêt hautement écologique.

Selon la presse économique, les résultats financiers du groupe sont excellents. En 2019, l’excédent brut d’exploitation a augmenté de 13,2% et la marge bénéficiaire s’établit à 23,8%. En 2020, le groupe a versé 100 millions d’euros de dividendes aux actionnaires (80% des bénéfices) et vise en 2022 une marge bénéficiaire de 25%!

Ces résultats ne justifient aucunement le plan de destruction des emplois et de l’outil de travail sauf à vouloir optimiser les profits au détriment de la vie des salariés, de la protection de l’environnement, de l’économie locale! Nous refusons cette logique qui ferait du Cognaçais, un territoire fantôme, déserté, privé d’activité…

Monsieur le Président, vous avez parlé de relocalisation de notre industrie pour des raisons de nécessaire indépendance et de souveraineté économique. La pandémie de la covid-19 en a révélé le besoin urgent.

La stratégie prédatrice du fonds Apollo «fonds vautour» est contraire à cette nécessité. L’Etat doit intervenir pour sauvegarder notre patrimoine industriel, les savoir-faire des travailleurs.

L’Etat est actionnaire de Verallia via la Banque Publique d’Investissement (BPI) et a reçu 7,5 millions d’euros de dividendes. Nous nous interrogeons (le mot est faible!) sur sa mission quand celle-ci accepte le plan destructeur du groupe.

Selon le sondage IFOP du 11 septembre, 89% des Français estiment que les aides publiques accordées aux entreprises doivent avoir des contreparties sociales et environnementales. Le groupe Verallia bénéficiera-t-il de votre plan de relance et de la baisse des impôts de production alors qu’il s’apprête à délocaliser la production du verre d’emballage et à supprimer des emplois? Ce serait une ignominie!

Nous vous demandons d’intervenir afin de permettre le retrait du plan de restructuration et l’organisation d’une table ronde pour une alternative industrielle à ce projet désastreux.

Nous vous demandons également, de saisir le Parquet National Financier pour enquêter sur les pratiques d’évasion fiscale du groupe Verallia/Apollo. Nous considérons que les institutions républicaines sont gravement bafouées par ces patrons voyous!

Ce dossier est vraiment l’exemple symptomatique d’une gestion industrielle et humaine d’un capitalisme complètement fou.

 

>>> PDF de la Lettre ouverte au Président de la République <<<

>>> Accès au formulaire pour rejoindre le collectif de soutien <<<

>>> Accès page Facebook du collectif de soutien <<<

 

Soutenir maintenant
Signatures : 928Prochain objectif : 1 000
Soutenir maintenant
Partagez cette pétition en personne ou ajoutez le code QR aux supports que vous imprimez.Télécharger le code QR