Pour une politique globale contre les souffrances animales

Pour une politique globale contre les souffrances animales

Lancée le
26 août 2019
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Pourquoi cette pétition est importante

Ni atteintes aux libertés, ni renoncement face aux pressions, ayons le courage d'agir concrètement avec créativité et pragmatisme pour faire avancer la cause animale!

Nous sommes au 21ème siècle. Savoir et parfois voir des vaches pendues par une patte et encore vivantes être dépecées, des poussins mâles être systématiquement broyés vivants, ... ou des animaux de compagnie être abandonnés sur le bord de la route, n'est plus acceptable à notre époque.

De nombreuses associations se mobilisent pourtant depuis des années sur le sujet. L'opinion est sensibilisée. Les politiques multiplient les promesses à chaque élection. Mais rien ne bouge vraiment. La raison est pour nous que sur ce sujet sensible il y a trop de non-dits et de tabous du côté de ceux qui veulent continuer à manger de la viande et trop d'instrumentalisations de la cause animale par des groupes minoritaires voulant imposer leurs conceptions de l'alimentation, de la santé et du "progrès" au reste de la société. Dans ces conditions, il est impossible d'avancer concrètement. Voilà pourquoi, nous voulons faire entendre une voie nouvelle, celle de ceux qui défendent à la fois le droit de consommer de la viande et le droit supérieur des animaux d"être traités dignement tout au long de leur vie, droit qui doit primer sur les considérations économiques, culturelles ou cultuelles des Hommes. Nous proposons une démarche nouvelle, un plan global qui donne des réponses à la fois fortes et pragmatiques sur chacune des principales causes de la souffrance animale. 

En effet, nous refusons de stigmatiser la consommation de viande. Elle participe de l'équilibre alimentaire, c'est du moins ce que pense - et c'est son droit de le penser - la majorité de la population qui n'est ni végétarienne, ni végétalienne, ni vegan. Le choix du régime alimentaire relève de la liberté de chacun et personne ne détient de vérité en matière de santé. De plus, elle fait partie du patrimoine culinaire de la plupart des cultures du monde, notamment de la grande cuisine française. Elle est aussi constitutive de traditions cultuelles qu'il serait inimaginable d'interdire. Enfin, sans élevage, pas de fumier! Elle contribue ainsi à l'équilibre général de l'agriculture.

Mais nous refusons également de se voiler la face sur l'ampleur de 'la barbarie institutionnalisée" dont sont victimes les animaux et sur les changements systémiques à réaliser dans l'organisation du "marché de la viande" et dans nos habitudes de consommation et nos traditions culturelles et cultuelles pour y mettre fin. Par cette pétition, nous voulons "mettre les pieds dans le plat" là où ça fait mal. 

1) Les souffrances animales sont constitutives du fonctionnement du marché de la viande. La viande abondante et peu chère ne peut être obtenue que par un élevage intensif, nécessitant de sacrifier le bien-être de l'animal durant sa vie et de le mettre à mort de façon industrielle sans égard pour ses souffrances. Croire que l'on pourrait s'affranchir de la loi de la concurrence qui fait pression sur les coûts est une illusion. Voilà pourquoi nous voulons transformer le marché de la viande en profondeur en remplaçant la consommation massive de viande de mauvaise qualité par le couple viande de qualité/simili-carné. La sur consommation mondiale de viande est d'ailleurs une catastrophe écologique. L'élevage intensif consomme trop d'eau et trop de surfaces agricoles. Avec le développement des classes moyennes dans les pays en voie de développement, nous allons dans le mur. Comme il est inimaginable d'interdire la consommation de viande, la solution est de changer le mode de consommation en douceur et d'aller vers une consommation moins fréquente, au restaurant, dans les grandes occasions, ou seulement 1 ou 2 fois par semaine, mais de meilleure qualité. La meilleure qualité permet un prix plus élevé qui permet ensuite d'exiger un meilleur traitement de l'animal durant sa vie et lors de sa mise à mort. Le reste du temps, dans les sandwichs, les hot dogs, l'alimentation rapide de tous les jours, les plats préparés, ... le simili-carné peut parfaitement faire l'affaire. Cette proposition s'accompagne naturellement de renoncer au CETA et au Mercosur et de renégocier l'ensemble des traités commerciaux internationaux pour rétablir l'équité du commerce, mettre des clauses écologiques et sociales plus contraignantes et supprimer les tribunaux d'arbitrage qui sont inaccessibles aux PME et ETI et donc instituent une discrimination au profit des multinationales. Seuls ce changement de mode de vie et l'évolution du modèle économique peuvent limiter l'industrialisation de la production de viande et de lait, ce qui permettra de mettre fin à la course à l'abaissement des coûts de production et aux profits , qui permettra au final de mettre fin à des pratiques abominables, le broyage vivant des poussins mâles, les vaches-hublots, l'élevage en batterie des poules pondeuses ou des lapins dans des cages en grillages, la castration à vif des porcelets, ... La loi Falorni préconisait d'interdire ces pratiques, mais le gouvernement y a renoncé sous la pression des lobbies économiques. Quant on ne s'attaque pas aux causes, on ne peut changer les conséquences!

2) Notre deuxième revendication est complémentaire de la première. Nous réclamons d'intégrer au label rouge et au label bio - les labels de la viande de qualité - des conditions impératives quant à l'abattage des animaux, c'est-à-dire d'exiger un abattage intégralement vidéo-surveillé sur tout le parcours de l'animal dans l’abattoir, avec un voltage pour son étourdissement suffisant pour le rendre totalement inconscient au moment de la mise à mort. A cela, doit se rajouter une surveillance humaine par une association de défense des animaux disposant d'un badge d'accès permanent et partout dans l’abattoir. Toutes les excuses données par les abattoirs pour se dispenser de cette vidéo surveillance doivent être balayées par la volonté politique. Le label rouge et le label bio contiennent déjà des dispositions relatives au bien-être animal, l'exigence que le trajet dure moins d'un jour et que le chauffeur soit formé au bien-être animal, mais rien sur l'abattage lui-même. Nous réclamons également des mesures complémentaires comme l'étiquetage obligatoire détaillant le mode d'élevage et d'abattage, l'interdiction du transport et de l'abattage de femelles gestantes, la limitation du temps de parcours des animaux, ...

3) Notre troisième revendication est de faire évoluer les traditions culturelles et cultuelles. Nous ne voulons pas supprimer ces traditions, au contraire, nous les défendons car elles contribuent à la diversité humaine dont nous avons bien besoin à notre époque pour contrer la standardisation consumériste. Mais une tradition peut évoluer. Prenons l'exemple de la corrida. Cette tradition célèbre le courage face au risque. Mais une corrida sans mise à mort et sans blessure de l'animal est possible. Les concours de vaches landaises le prouvent. Une concertation avec les organisateurs de corridas associée à une volonté politique ferme doit permettre de trouver une solution. Des milliers d'autres traditions ancestrales cruelles ont déjà évoluées pour être adaptées à notre époque. Nous pouvons raisonner à l'identique pour les traditions cultuelles. L'abattage rituel relève du décret 80-79 du 01/10/1980 articles 8, 9, 10 et 11, qui prévoit une dérogation à la loi française du 16 avril 1964, qui impose l'étourdissement. La raison de cette dérogation est que les textes religieux demandent que l'animal soit conscient lors de l'abattage, interdisant l'étourdissement. Mais ils demandent aussi que l'animal soit égorgé par un homme fort, expérimenté et doté d'un couteau bien aiguisé dans le but de le faire souffrir le moins possible. Or à notre époque d'autres techniques d'abattage plus modernes sont possibles et font souffrir encore moins l'animal. Il est possible de respecter les 2 principes religieux de l'abattage conscient et de la réduction des souffrances de l'animal en utilisant ces techniques modernes. Pourquoi s'en priver? Tout dépend donc comment on interprète les textes religieux. Veut-on être fidèle à la lettre ou à l'esprit? C'est une question philosophique qui se pose à toutes les religions quand, avec le temps, le contexte a changé par rapport à l'époque de l'écriture du texte. La France est un pays laïque. La politique peut demander aux différentes institutions religieuses d'adapter la dabiha et la caherout pour concilier le respect du principe religieux d'abattage de l'animal vivant et les nouvelles techniques pour qu'il souffre moins. Il suffit d'en avoir la volonté politique et de négocier sereinement dans le respect de tous. Ajoutons également que les autorités doivent cesser de fermer les yeux sur les abattages clandestins de moutons lors l'aid el kébir et, en contrepartie, accroître les capacités des abattages légaux et réduire leurs coûts. 

4) Notre quatrième revendication est de remettre à plat toutes les "exploitations économiques" des animaux, que ce soit la filière de vente d'animaux domestiques ou la filière d'exploitation d'animaux sauvages. L'article L 515-14 du code civil reconnait une sensibilité aux animaux. De plus, le déclin de nombreuses espèces sauvages, souvent par disparition de leur espace naturel, rend les prélèvements dans la nature problématiques pour leur survie. Au nom de ces raisons, une remise à plat complète est nécessaire. Les ventes de fourrure, corne d'éléphants ou de rhinocéros, ... et toutes les activités de braconnage liées doivent être interdites de façon effective, y compris à l'étranger par des clients ou touristes français. Les prélèvements dans la nature pour les zoos doivent être mieux encadrés pour que le prélèvement dans la nature ne menace pas la survie de l'espèce et que la reproduction de l'espèce en zoo soit possible. Cela nécessite donc des grands espaces reproduisant les conditions de vie de leur espace naturel et permettant une vie familiale pour les animaux. Pour ce qui est des animaux utilisés dans des spectacles, l'arrêté du 18 mars 2011 qui utilise l'utilisation d'animaux sauvages dans des spectacles itinérants et les articles 413-2 et 413-3 du code de l'environnement doivent être abrogés, hors de la proximité d'un zoo leur permettant une vie familiale libre dans un milieu naturel lorsqu'ils ne participent pas au spectacle. Pour ce qui est enfin du "marché de l'animal domestique", une mesure similaire peut être prise, en n'autorisant la vente que proche d'un "chenil sans cages" où les animaux peuvent vivre et courir au milieu de leurs semblables. 

5) Notre cinquième revendication est de mettre fin au scandale de l'abandon des animaux domestiques. C'est un scandale d'autant plus qu'il existe une alternative, l'abandon dans un refuge de la SPA. L'article 521-1 du code pénal considère l'abandon comme un acte de cruauté puni d'une peine allant jusqu'à 2 ans de prison et 30000€ d'amende. Mais pour être efficace, la mise en place d'une peine plancher de 1 mois de prison pour tout animal abandonné et dont la disparition n'est pas signalée dans les 10 jours à la police ou à la gendarmerie serait un signal fort et lisible. Les animaux étant immatriculés, il suffit lorsqu'ils sont retrouvés sur la voie publique de les conserver 10 jours dans un refuge de la SPA et lorsqu'ils sont cédés ou vendu à un nouveau propriétaire d"exiger une déclaration obligatoire en préfecture. Ajoutons à cela, l'interdiction effective des pratiques barbares, les combats clandestins de coqs ou de chiens notamment. Ces pratiques sont déjà interdites par la loi. Mais encore faut-il se donner les moyens de faire appliquer la loi!

 

Le rôle d'un mouvement politique est de proposer de nouvelles idées pour répondre aux défis de l'époque. C'est aussi d'avoir le courage de combattre les forces du statu quo comme les forces prônant des solutions extrémistes. C'est pourquoi nous condamnons à la fois les attaques de boucheries par des extrémistes vegan, les forces extrémistes qui veulent interdire le hallal ou le casher, les intégrismes qui veulent interpréter les textes religieux à la lettre, les progressistes qui méprisent les traditions culturelles, les traditionalistes rigides qui ne veulent pas qu'elles évoluent, les intolérants qui veulent interdire la consommation de viande, tout comme les partisans d'un statu quo dans un mode de consommation qui n'est plus tenable. 

Une voie médiane est possible, celle de décisions fortes et concrètes en faveur de la cause animale dans le respect de la diversité des sensibilités humaines. 

Pour exiger:

1) une évolution du mode de consommation pour aller vers le couple viande de qualité/simili-carné en remplacement de la consommation massive de viande de mauvaise qualité avec une transformation du fonctionnement du marché et du commerce de la viande

2) le rajout dans les exigences du label rouge et du label bio, les labels de la viande de bonne qualité, de critères sur l'abattage avec la vidéosurveillance des abattoirs ainsi qu'une surveillance humaine

3) la réforme des traditions culturelles et cultuelles génératrices de souffrance animale

4) la remise à plat complète des "exploitations économiques" des animaux

5) une sanction forte, égalitaire et lisible pour les abandons d'animaux domestiques et la lutte contre les combats clandestins

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