Tribune : une salle de consommation à moindre risque doit ouvrir à Marseille

Tribune : une salle de consommation à moindre risque doit ouvrir à Marseille

Lancée le
4 juin 2023
Signatures : 2 589Prochain objectif : 5 000
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par FerryB MARSEILLE

Marseille, juin 2023 : Tribune à l’intention des responsables politiques locaux pour défendre l'impératif d’ouverture d’une Halte Soins Addictions (HSA) à Marseille

Tribune à l’initiative du porteur du projet ASUD Mars Say Yeah, de Aides, du Bus 31/32, de Médecins du Monde, de Nouvelle Aube et de Vers Marseille Sans Sida et Sans Hépatites, membres du Groupe de Pilotage Stratégique de la mission de préfiguration de « Ferry B » la Halte Soins Addictions de Marseille.

Pourquoi ne pas envisager une nouvelle solution éprouvée pour accueillir les personnes usagères de drogues ? Les rues, les parkings et les parcs publics sont-ils ce que nous avons de mieux à proposer pour les accueillir ?

Il y a de plus en plus de scènes de consommation à ciel ouvert dans certaines zones du centre-ville de Marseille, où des seringues usagées jonchent le sol. Les responsables politiques peuvent-ils continuer d’exposer les populations environnantes aux nuisances et aux risques infectieux ?

80 Haltes Soins Addictions - HSA - (précédemment dénommées salles de consommation à moindre risque - SCMR) sont implantées dans 9 pays européens, dont 2 sur le territoire national à Paris et Strasbourg, ouvertes dès 2016 dans le cadre expérimental français avec des résultats très encourageants.

Marseille, la deuxième ville de France, a besoin d'une réponse adaptée à des enjeux de santé et de sécurité des publics grandissants. 

Et pourtant, à Marseille, malgré les promesses électorales, la HSA n'a toujours pas vu le jour. En effet, ce projet était inscrit dans le programme électoral du Printemps Marseillais en 2020. Le dispositif, encadré dans le cadre de l’expérimentation nationale jusqu’en 2025[1], doit répondre aux besoins urgents des personnes qui consomment des drogues, des riverains et de la ville tout entière.

Les recherches menées par l'INSERM[2] sur les HSA de Paris et Strasbourg ont révélé des bénéfices pour la santé avec une réduction significative des pratiques à risques de transmission du VIH ou du VHC, une diminution des abcès, des surdoses et du nombre de passages aux urgences. Les résultats ont démontré que ces dispositifs sont rentables à long terme et n'ont aucun effet négatif sur la tranquillité publique. Au contraire, il y a eu une baisse notable des délits et de la petite délinquance inhérente à ce type de public très précarisé entraînant ainsi une amélioration de la qualité de vie dans les quartiers fréquentés par ces personnes. Aussi une forte diminution des injections et des seringues abandonnées dans l'espace public est à relever. En somme, les HSA sont un grand pas en avant pour la santé publique et le bien-être des riverains. Un bilan gagnant-gagnant pour une approche recommandée par la Haute Autorité de Santé.

Il est temps de rompre avec le système punitif pour lutter contre l’usage de drogues et de mettre en place des solutions efficaces pour aider les personnes vulnérables. Nous, acteurs de la société civile, de la lutte contre le sida, les hépatites et de la Réduction des Risques et des Dommages (RdRD) réclamons la mise en place d’un tel dispositif dont l’implantation a déjà trop tardé pour Marseille et sa population.

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Qu’est-ce qu’une Halte Soins Addictions (HSA) ?

Une HSA est un espace de réduction des risques et d’accès aux soins. Ce type de dispositif est adapté à la prise en charge des usagers injecteurs de substances psychoactives les plus vulnérables, cumulant des risques (précarité, forte prévalence de pathologies infectieuses, absence de domicile, etc.).

Une équipe de professionnels soignants et travailleurs sociaux assure la gestion du lieu et offre une prise en charge globale pour permettre aux usagers de drogues de consommer dans un cadre sécurisé (en dehors des lieux publics) et avec des règles d’hygiène satisfaisantes.

Une évaluation de l’état sanitaire, la réalisation de dépistages, ou l’accompagnement dans des démarches d’ouvertures de droits font notamment partie des services proposés. Les HSA ne distribuent pas de produits, les utilisateurs doivent montrer les échantillons qu’ils ont l'intention de consommer.

Ces structures sont situées à proximité des lieux où les individus ont déjà tendance à consommer.

Des équipes itinérantes et de médiation complètent le dispositif pour faciliter l’accès à la HSA et pour prévenir les éventuels conflits de voisinage.

[1] Arrêté du 26 janvier 2022 portant approbation du cahier des charges national relatif aux « haltes “soins addictions” »

[2] Salles de consommation à moindre risque en France : rapport scientifique, INSERM, Mai 2021.

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Cette Tribune est déjà soutenue par les (63) premiers signataires suivants :

  • Prof. Themis Apostolidis, Professeur des universités Aix-Marseille Université ;
  • Prof. Françoise Barre Sinoussi, Prix Nobel de Médecine ou Physiologie, Présidente de Sidaction ;
  • Dr. Nicolas Bonnet, Directeur ;
  • Dr. Thomas Bosetti, Président Association JUST ;
  • François Crémieux, Directeur général AP-HM (Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille) ;
  • Prof. François Dabis, Président de l'Association Bordeaux Ville sans Sida, Institut de Santé Publique (Isped) ;
  • Dr. Jean-Michel Delile, Président Fédération Addiction ;
  • Robert Guédiguian, Réalisateur de cinéma ;
  • Prof. Michel Kazatchkine, Commissaire Global Commission on Drug Policy ;
  • Maela Le Brun Gadelius, pour le collectif Galilee (La case, Bizia, Proses, Respadd, Bus31/32) ;
  • Dr. Florence Rigal, Présidente Médecins du Monde ;
  • Khadidja Sahraoui Chapuis, Directrice Réseaux 13 ;
  • Dr. Bruno Spire, Directeur de Recherches en Santé Publique INSERM/AIDES ;
  • Camille Spire Présidente AIDES ;
  • Bruno Tanche, Président Addiction Méditerranée ;
  • Fabien Aventiny, assistant médical AIDES Marseille le spot Longchamp;
  • Khalida Bellahcene, assistante socio-éducative CSAPA Sainte Marguerite;
  • Nadir Benadda, habitant;
  • Lydia Blidi, médiatrice de santé pair Équipe EMI;
  • Dr. Michel Bourelly, président Vers Marseille Sans Sida et Sans Hépatites;
  • Claude Brayer, volontaire AIDES et secrétaire de région PACA;
  • Emilie Coutret, présidente BUS 31/32;
  • Marie Dallet, cadre AIDES;
  • Saphir Desvignes, ingénieure de santé publique JUST & Laboratoire de santé publique (CEReSS EA 3279);
  • Marc Dixneuf, directeur général AIDES;
  • Noumoussa Doumbia, animateur d'action AIDES Marseille;
  • Laurence Emin, directrice Addiction Méditerranée;
  • Stéphane Fabries, directeur association ILHUP;
  • Dr. Didier Febvrel, délégué régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Médecins du monde;
  • Dr. Elise Gouhier, médecin Le Spot Longchamp AIDES;
  • Julien Grard, anthropologue EMPP MARSS/AP-HM
  • Veronique Gromellon, volontaire AIDES Marseille
  • Dro Kilndjian, coordinateur Théâtre de l'œuvre
  • Sarah Lablotiere, responsable de la Région PACA AIDES
  • Isa Lamotte
  • Dr. Hélène Laroche, médecin PH APHM et Le Spot AIDES
  • Véronique Latour, directrice générale La CASE
  • Bernard Laurique, volontaire AIDES
  • Simon Lavabre, président Association La Pass de Ville Marseille
  • Stéphane Lechenetier, chargé de projet
  • Charlotte Lenoir, médecin
  • Antoine Magnien, médecin généraliste Le Spot Marseille
  • Francesca Masarié
  • Dalila Mekhalfa
  • Djamel Mouffok, animateur d'action AIDES
  • Sara Niche, étudiante Cofor
  • Céline Offerle, présidente AIDES en PACA
  • Marie Öngün-Rombaldi, déléguée générale Fédération Addiction
  • Giovanna Pallottini, psychologue clinicienne Le Spot Marseille
  • Joël Pannelay, citoyen marseillais
  • Laurent Pointecouteau, chômeur
  • Jérôme Poma, architecte-dériveur urbain
  • François Poulain, infirmier
  • Véronique Rancillac, formatrice accréditée PSSM Standard et Jeunes
  • Jean Régis Rooijackers, coordinateur projet associaon JUST
  • Perrine Roux, directrice de recherche INSERM SESSTIM/INSERM
  • François Sentis, trésorier JUST
  • Stéphane Simonpietri, directeur général adjoint AIDES

 

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