Non à la nouvelle centrale thermique en Guyane !

Non à la nouvelle centrale thermique en Guyane !

Lancée le
24 juin 2020
Adressée à
Rodolphe Alexandre et
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Guyane Ecologie

Lors de son Assemblée générale du 7 mai dernier, EDF a voté à 99,9% sa « raison d’être » : « construire un avenir énergétique neutre en CO2 conciliant préservation de la planète, bien-être et développement grâce à l'électricité et à des solutions et services innovants ».

Alors que EDF vante sa « raison d’être », sa filiale EDF PEI s’apprête à lancer la construction d’une nouvelle centrale à l'indéfinie "biomasse liquide" de 110 MW en Guyane

La « raison d’être » d’EDF s’arrêterait-elle aux limites de la Métropole ?

Malgré le consensus international sur l’urgence absolue de la lutte contre le changement climatique, les décideurs locaux et nationaux imposent la construction d’une centrale thermique de 110 MW de puissance installée et fonctionnant à l'inconnue "biomasse liquide" pour remplacer la centrale de Dégrad-des-Cannes.

110 MW, c’est 38 MW de plus que la centrale actuelle. Un sacré bond en avant à l’heure des économies d’énergies.

Avec ce projet, nous maintenons une Guyane en état d’ébriété énergétique ainsi qu’un modèle de production et de consommation dépendant des huiles importées à grands frais et peu résilient face aux crises, qu’elles soient climatiques ou sanitaires ou économiques.

Ce choix est incompréhensible :

1.     Pourquoi installer en 2023 ce qui sera probablement la dernière centrale thermique construite en France, alors que des objectifs audacieux visant 100% d’ENR sont inscrits dans la loi ?

2.     Pourquoi installer de telles infrastructures en zone inondable, dans de la forêt marécageuse et des mangroves, avec un oléoduc de 14 km traversant trois communes de l’Ile de Cayenne, notamment au regard de l’espace disponible sur le site déjà dégradé de Dégrad-des Cannes ?

Ceci est d’autant plus regrettable qu’au regard des enjeux environnementaux, du coût d’investissement du projet évalué à plus de 500 millions d’euros publics et des modalités de saisine de la CNDP, un débat public aurait dû s’imposer plutôt qu’une enquête dématérialiser de seulement 30 jours qui plus est accompagnée d’avis très critiques du CSRPN*, du CNPN* et de l’Autorité environnementale.

3.     Comment EDF peut-il se positionner comme prescripteur et solutionneur d’un projet qui va à l’encontre des intérêts de la Guyane ?

Face à l’incapacité d’EDF de changer de paradigme énergétique par rapport à une situation dérogatoire catastrophique, la filiale EDF-PEI de l’énergéticien français pousse les autorités publiques à adopter sa “solution miracle” : une centrale au carburant mystérieux digne d’un modèle phare du siècle dernier.

4.     Pourquoi, de 72 MW en 2009 pour l’année 2020 ce remplacement est passé à 110 MW 10 ans plus tard. Qu’est-ce qui justifie ce surdimensionnement ?

Alors que la Guyane figure au premier rang des régions françaises productrices d’énergies renouvelables, alors que la population adopte efficacement les mesures de réduction de la consommation d’énergie (chauffe-eau solaire, isolation thermique), alors que les gisements solaires, éoliens, hydro-électriques et de biomasse sont abondants et compétitifs face aux solutions thermiques basées sur l’importation de combustible fossile, l’Etat encourage une technologie climaticide dans un territoire amazonien pourtant aujourd’hui exemplaire !

Seul un faux dilemme est proposé à la population : le black-out énergétique ou une méga-centrale thermique alors que des scénarios tangibles de production d’électricité 100% renouvelable en Guyane moyennant des ajustements techniques et une gestion rigoureuse du système électrique ont été avancés par l’ADEME et le SER.

Le Gouvernement se veut rassurant en ouvrant la porte à une conversion aux agrocarburants de ce projet originellement fossile. Qu’entend-on alors par biomasse liquide si ce n’est de l’huile de colza importée ? D’où viendrait le biodiesel acheminé en Guyane ? Cette annonce ne s’apparente finalement qu’à du greenwashing.

En 2018 l’Université de Guyane inaugurait une nouvelle filière Master Energie visant à « relever les défis relatifs à la modification structurelle profonde des modes de production et de consommation de l’énergie » et il répond à un « besoin essentiel du territoire guyanais et de nombreux territoires : celui de renforcer leur indépendance énergétique »

Que dire à présent aux étudiants Guyanais qui se préparent à accompagner une transition énergétique qui n’aura finalement pas lieu !

À l’heure où l’on promeut à longueur de communication, l’autonomie énergétique et le développement endogène de la Guyane, ce projet vient, à contre-courant et sans nécessité, renforcer et prolonger pour des décennies, notre dépendance à l’importation d’énergies fossiles, particulièrement en temps de crise sanitaire.

Premiers signataires :

Action pour une Qualité Urbaine et Architecturale Amazonienne   

Maïouri nature Guyane

Stop Pétrole Offshore Guyane

Citoyen pour le climat Guyane

Guyane Ecologie

Réseau des Savoirs de la Forêts, Association Nature Rights

 

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