Professeurs stagiaires à l’INSPE de Croix de Pierre (mentions PFPA1, M2A) , nous souhaitons vous faire part de notre réaction suite aux « nouvelles » modalités d’évaluation envoyées le mardi 7 avril. Nous pensons que ces modalités ne prennent pas en compte le contexte exceptionnel que nous vivons actuellement et nous vous invitons à signer cette pétition afin de construire un rapport de force nécessaire face à la direction de l’INSPE avec le soutien des syndicats enseignants.

           Au sein de la plupart des binômes, la situation actuelle d'école à distance nous demande de nous adapter et de faire abstraction de l’alternance 15 jours en INSPE/ 15 jours en école. Nous travaillons pour assurer de notre mieux une continuité pédagogique adéquate, ce qui nous demande un travail conséquent (production de contenus adaptés et différenciés, communication avec les parents, les élèves et nos collègues). Nous nous investissons sans compter dans cette mission afin de maintenir le lien avec nos élèves et leurs familles.
      

                Nous avons cependant le sentiment que les nouvelles modalités d’évaluation de l’INSPE sont déconnectées de notre réalité :

• absence de prise en compte de l’impossibilité de mettre en œuvre les séquences (écrit réflexif ou mémoire). Nous ne pouvons donc pas adopter une posture réflexive afin d’analyser nos pratiques et  progresser. Nous nous interrogeons donc sur l’utilité d’évaluer des travaux amputés de cette analyse.
• absence de prise en compte de l’arrêt des cours (UE 101) voire de leur inexistence (cours de langues). Certains  d’entre nous n’ont pas pu effectuer leur stage d’immersion en collège de manière complète (stagiaires renvoyés chez eux) puisque ce dernier se déroulait le lendemain de l’annonce du confinement.
• maintien des travaux de groupes (UE 103, 101, cours de langues). Le maintien de ces travaux ignore complètement le fait que nous sommes déjà surchargés de travail et noyés sous le flot des courriers et des appels téléphoniques. Ce maintien ne prend pas non plus en compte la diversité des situations familiales qui peuvent rendre difficile l'accomplissement de nos tâches professionnelles. Il ne semble pas non plus envisager les contraintes organisationnelles que supposent des travaux de groupe en période de confinement.
• rupture d’égalité entre les stagiaires. La tenue d’un oral dans le cadre de la soutenance des mémoires est à la discrétion du jury. Cela nous semble contraire aux principes qui nous sont enseignés durant notre formation.
• absence de continuité pédagogique à l’INSPE. Alors que nous sommes tenus d’assurer une continuité pédagogique dans nos classes, les professeurs de l’INSPE ne semblent absolument pas concernés par ces exigences. Nous nous étonnons alors de voir que la priorité de nos formateurs soit de nous évaluer et non de nous former ou de nous aider en cette période difficile.

                Ainsi, il nous paraît nécessaire que les responsables pédagogiques de la mention premier degré de l’INSPE réfléchissent à des modalités d’évaluations réellement adaptées à la crise inédite que nous vivons. Aux difficultés pratiques que nous avons relevées s’ajoutent des difficultés inhérentes à la situation de confinement que nous vivons tous : isolement, enfants à la maison pour certains, sentiment d’impuissance face à la crise …. Il nous semble alors que tous les travaux qui nous sont demandés ne font qu’aggraver nos difficultés dans ce contexte déjà difficile à gérer pour des professeurs stagiaires.