le retrait du grand oral

le retrait du grand oral

Lancée le
28 avril 2021
Signatures : 1 211Prochain objectif : 1 500
Soutenir maintenant

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par elsa RIMBOUX

Nous, professeurs de l’enseignement public, professeurs de spécialité, dénonçons le maintien du grand oral dans les conditions de la crise sanitaire actuelle.
Il nous semble déraisonnable de maintenir cette épreuve au vu des circonstances exceptionnelles que nous traversons et que les élèves de terminale ont connues depuis l’an passé.
Nous voulons juste rappeler :
1.     Que cette génération de bachelier n’a pas eu la possibilité de présenter l’oral de l’épreuve de français en première mais aussi de s’y entraîner véritablement.
2.     Que ce sont des élèves qui à partir de mars 2020 et pendant plus de 2 mois ont subi un enseignement en distanciel qui a fragilisé leurs apprentissages et qu’ils ont surtout besoin de les consolider, en dépit de tous les efforts faits par les enseignants pour les maintenir au travail, et de tous les efforts qu’eux-mêmes ils ont faits. Nous le savons – et d’ailleurs le choix de laisser cette année les écoles ouvertes en est la preuve – rien ne vaut le face-à-face professeur / élève.
3.     Que cette année scolaire encore ils ont pour beaucoup (une grande majorité de lycées publics) alterné et donc à leur corps défendant été « baladés » entre cours à distance et cours en présence et que cela les a encore plus fragilisés.
4.     Or la préparation au grand oral, est-il précisé dans tous les documents officiels qui l’évoquent, doit commencer en seconde et se poursuivre tout au long du cursus scolaire des lycéens et lycéennes... pour se parachever en terminales... comment parachever ce qui n’a pu être commencé ? comment parachever à distance là où l’oral suppose la présence physique précisément ?
5.     Qu’à l’heure actuelle la reprise, même en favorisant les terminales, ne nous permettrait que 6 semaines de cours effectives... or il nous semble bien plus urgent de préparer nos élèves, futurs étudiants, à leur poursuite d’études et encore une fois à consolider leurs apprentissages dans leurs spécialités afin de les préparer au mieux aux études supérieures qu’ils ont choisies, et ce d’autant plus si la rentrée universitaire est à nouveau rendue complexe par la poursuite de l’épidémie.
6.     Qu’en l’état actuel nous savons qu’il y aura de très grandes inégalités de préparation entre les élèves qui ont pu être entrainés parce que leur établissement n’a jamais proposé de distanciel...et les autres.
7.     Qu’il ne s’agit pas pour nous de satisfaire une demande politique en mettant des notes qui ne voudraient rien dire et ne correspondraient à rien. Que les consignes de bienveillance que nous recevrons nous en sommes certains seraient malhonnêtes et qu’à nos yeux la bienveillance serait de pouvoir bien préparer nos élèves dans de bonnes conditions. Et de reconnaître quand on ne peut pas le faire. Ce qui est le cas.
8.     Que nous n’avons appris que le 21 janvier, la suppression des épreuves de spécialité de mars, ce qui nous avait contraints, au vu de la lourdeur des programmes et des retards de nos élèves (pour les raisons évoquées) à y consacrer tous nos efforts entre septembre et janvier, dans des conditions fortement dégradées et anxiogènes pour les élèves, alternant entre enseignement en présence et à distance. Que depuis nos élèves sont revenus mais avec les urgences d’une évaluation du contrôle continu la plus juste possible pour leur baccalauréat.
9.     Et que donc si l’on y réfléchit bien nous pouvons considérer qu’en grande majorité nos élèves n’ont pu être préparés que quelques heures, très rares, à cette épreuve qui est tant vantée...
10.  Que par ailleurs les informations concernant cette nouvelle épreuve ont été diffusés au compte-gouttes, ce qui a rendu impossible une anticipation de sa préparation vu la confusion et le manque de cadrage.
11.  Qu’en tant que jury de cette épreuve nous serons dans l'incapacité de savoir vraiment si le résultat du candidat est dû à une absence de travail personnel ou à des conditions qui ont rendu impossible une préparation véritable et accompagnée... autrement dit que cela nous interdit une évaluation la plus juste possible
 
 
Dans ces conditions il nous semble absurde et mensonger de maintenir une telle épreuve et de ne pas consacrer le temps qui nous reste à approfondir les connaissances de nos élèves, à les rassurer et à les armer pour leurs études supérieures sans consacrer des heures à des oraux qui ne dureront que 20 mn et ne toucheront la spécialité que marginalement (rappelons que l’élève doit parler sans note pendant 5mn, puis être interrogé pendant 10mn, puis faire un lien avec son projet d’orientation pendant 5mn). Or ces 20mn multipliées par le nombre de nos élèves exigent de nous que nous y consacrions beaucoup de temps au détriment de tout le reste qui nous semble bien plus urgent et essentiel.
Nous sommes conscients que ce grand oral est le symbole du nouveau bac mais il nous semble impérieux d’y renoncer et nous regrettons que la crise que nous traversons depuis mars 2020 n’ait pas conduit notre ministère à mieux l’envisager.
 
Premiers signataires
Elsa Rimboux, professeure de philosophie et HLP
Daphné Chesnais, professeure de physique
Emmanuelle Mandon, professeure de philosophie et HLP
Marion Boissier, professeure de physique
Hélène Boulas, professeure de S.V.T
Arnaud Alzat-Laly, professeur de lettres classiques, théâtre et HLP
Renaud Le Nulzec, professeur de mathématiques
Claude Letey, professeur de philosophie et HLP
Jean-Luc Derrien, professeur de philosophie et HLP
Laëtitia Delamare, professeure de philosophie et HLP
Agnès Cugno, professeure de philosophie et HLP
Muriel Bretaudeau, professeure de lettres et HLP
Chrystelle Rinaldi, professeure de lettres et HLP
Angélique Witt, professeure de lettres et  HLP
Laïla Benazzouz, professeure de philosophie et HLP
Alexandra Renault, professeure de philosophie et HLP

Soutenir maintenant
Signatures : 1 211Prochain objectif : 1 500
Soutenir maintenant
Partagez cette pétition en personne ou ajoutez le code QR aux supports que vous imprimez.Télécharger le code QR