Pour un avenir de l'édition vidéo physique

Pour un avenir de l'édition vidéo physique

Lancée le
15 juin 2020
Adressée à
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par L'Appel des 85

Un collectif de 60 éditeurs DVD, Blu-ray, Ultra HD, soutenu par des personnalités, critiques, réalisatrices, réalisateurs, se rassemble pour que le support physique continue à être pris en compte et soutenu. Réunissant un très large panel d’éditeurs vidéo, il exprime l’inquiétude d’une filière importante, créative et dynamique, garante de la diversité culturelle des œuvres et de la qualité de leur restitution, et qui participe à renforcer les liens entre tous les publics et le cinéma.

Hier, aujourd’hui et demain, la vidéo physique est capitale dans la galaxie du cinéma et dans la diffusion de la culture en général.

En complément des autres médiums, la vidéo physique fait vivre le patrimoine cinématographique et audiovisuel assurant sa préservation, sa diffusion et sa transmission. Elle contribue aussi à l’économie de toute une filière cinéma : des ayant-droits aux laboratoires techniques et artistiques, des agences de création aux
attachés de presse.

Après la salle de cinéma, la sortie vidéo apporte une nouvelle visibilité aux œuvres (retombées presse, communications, réseaux sociaux), qui rayonne sur les autres médiums à venir comme la TV ou la VOD/SVOD, qui bénéficient de cette exposition préalable.
En cette période de confinement que nous venons de vivre où la TV et la VOD/SVOD ont fidélisé ou conquis de nouveaux publics, il est important de rappeler que l’ensemble des moyens de diffusion fonctionne les uns avec les autres, et pas les uns contre les autres. La salle de cinéma annonce la vidéo, qui participe à son tour au rayonnement des films en TV/VOD/SVOD.

Aucun support n’a vocation à se substituer aux autres, tous ont vocation à exister en complémentarité les uns des autres.

Trop souvent oubliée des analyses sur la filière audiovisuelle, l’exploitation des droits vidéo physique pesait près de 400 millions d’euros TTC en 2019. Contrairement à ce que voudraient nous faire croire des plaisanteries de cérémonies de prestige, le support existe, vit, respire et se développe même sur certaines cinéphilies !

Car même à l’heure du tout-numérique, la vidéo physique conserve de très forts atouts :
Elle propose de beaux objets, durables, transmissibles et qui répondent à une envie unique, à l’opposé de la culture au débit : elle est la seule assurance de posséder, durablement dans le temps, sans dépendre d’inventaires à l’accès variable.
L’édition vidéo initie au cinéma avec ses fameux suppléments qui offrent une place unique à des documents rares permettant d’approfondir la découverte d’une œuvre, que l’on soit néophyte ou initié.
L’édition vidéo participe de la démocratisation de la culture avec l’accès aux objets en CDI/médiathèques à des conditions très avantageuses.
L’édition vidéo innove au service des créateurs. L’Ultra HD 4K est aujourd’hui le meilleur support – et de loin – de restitution des films cinéma. L’Ultra HD 4K propose sur certaines éditions un « préréglage réalisateur » qui permet de voir le film en respectant l’étalonnage exact voulu par son créateur. Christopher Nolan et Martin Scorsese ont notamment parrainé cette innovation exclusive au support qui permet de respecter l’étalonnage (le rendu des couleurs) voulu par le réalisateur.

Ce précieux outil de diversité et de création que 10 millions de Français déclaraient encore acheter en 2018, pourrait perdre entre 30 et 40% de sa valeur commerciale, du fait de la grave crise que nous traversons.
Les effets du COVID-19 sur la profession sont déjà alarmants, le marché ayant perdu près de 75% de ventes potentielles sur les ventes habituelles depuis le confinement, ce qui concerne l’ensemble de sa filière :
• Sur la chaîne de conception et fabrication, des laboratoires aux agences, des chargés de projets aux presseurs.
• Sur la chaîne logistique, les prestataires ayant logiquement réduit leurs activités, de nombreux postes ont été fermés et les sociétés d’expédition n’ont fonctionné que de façon très réduite.
• Sur les circuits de distribution, les magasins traditionnels réouvrant au fur et à mesure, la vente à distance ne compensant pas la perte des ventes en magasins.
• Sur les réseaux dits institutionnels, les commandes sont quasiment au point mort, les clients de ces réseaux (médiathèques, bibliothèques) ayant été fermés, et la reprise s’annonçant très lente.

Le déconfinement vient de se produire : mais on s’aperçoit qu’il va y avoir un très long chemin à parcourir pour redonner l’envie habituellement suscitée par les lieux de vie et de culture, l’expérience étant désormais entravée par les contraintes sanitaires indispensables telles que les quotas de clients ou les files d’attente.

Bref, une situation préoccupante menace actuellement l’équilibre de l’ensemble de la filière, des laboratoires aux agences de création, des distributeurs indépendants aux éditeurs. Nous demandons aux pouvoirs publics un plan de sauvegarde avec la création d’un budget spécifique de sauvegarde pour la culture, incluant notamment l’univers de la vidéo physique, en plus des exploitants, des distributeurs ou des producteurs. Le CNL l’a fait pour une autre filière liée au support physique, le livre, avecla création d’un plan d’urgence de 5 millions d’euros, en plus des aides sélectives.
En plus d’un plan de sauvegarde, un plan de relance doit parallèlement être mis en route, avec des actions nationales à mener sur la vidéo par tous ses acteurs (éditeurs, prestataires, points de vente, festivals), pour faire exister encore plus pleinement le support physique.

Nous, éditeurs vidéo indépendants, sommes prêts à nous réinventer comme nous le faisons déjà depuis des années, pour faire exister le cinéma d’hier, d’aujourd’hui et de demain en éditions vidéo physique. Cela, nous le répétons, en complément des mille et une autres manières de voir des films.

Parce que les cinéphiles français aiment et chérissent l’édition physique, voici quelques mots de soutien de la part de personnalités, critiques, réalisatrices et réalisateurs à notre démarche :

THIERRY FRÉMAUX, délégué général Festival de Cannes, directeur général Institut Lumière, Festival Lumière :

« Je suis fou de DVD, je pense que la collection est mieux que la dématérialisation, et avec moins de problèmes techniques ! Les éditeurs défendent la nécessité de maintenir le DVD comme objet précieux, ils ont raison. On n’osera jamais dire qu’il faut cesser d’acheter des livres au profit des tablettes mais on s’enivre de modernité technologique dès qu’il s’agit de cinéma. Il faut que chacun prenne ses responsabilités patrimoniales, là où il est. C’est valable aussi en politique ! »

JEAN-MICHEL FRODON, critique à Slate.fr :

« Les DVD et les Blu-ray sont aujourd'hui des formes nécessaires d'existence des films. Ils permettent une proximité réelle avec des œuvres élues une par une, qui composent chez chacun(e) un assemblage qui est un véritable portrait de l'amateur/trice de cinéma - et cela, qu'on possède une vingtaine de DVD ou des centaines. Mais le DVD n'est pas seulement un support avec ses mérites spécifiques, qui concernent aussi l'accès aux films, dans des conditions sans cesse meilleures, y compris pour tous ceux qui n'ont pas une bonne connexion Internet - et bien sûr sans concurrence avec le lieu premier de rencontre des films qui reste la salle. Le travail éditorial accompli depuis plus de 20 ans par les éditeurs vidéo est aussi nécessaire et précieux que celui accompli par les grands éditeurs de littérature. Il permet des découvertes, des rapprochements féconds, des approfondissements, un rapport ludique et savant avec les films, les auteurs, l'histoire du cinéma et l'histoire de la société. Il est essentiel que ce travail puisse se poursuivre dans de bonnes conditions. »

HÉLÈNE CATTET et BRUNO FORZANI, cinéastes (Laissez bronzer les cadavres) :

« Pour nous le support physique est la trace d'années et d'années de travail, une empreinte qui marque la fin de l'aventure d'un film et lui permet de devenir immortel. Sans le support, le film est perdu dans un grand labyrinthe où il n'est qu'un fantôme errant dans un cimetière virtuel sans fin. »

MARIE-CLAUDE TREILHOU, cinéaste (Simone Barbès ou la vertu) :

« Le 7e art dans son ensemble a un besoin impérieux de ces bibliothèques maniables, complémentaires des salles, pour voir et revoir, analyser et commenter, contextualiser et offrir, propager, grâce au travail de ces artisans de mémoire que sont les éditeurs de DVD, qui contribuent passionnément à diversifier les publics, et à entretenir la considération due à ce patrimoine jusque dans ses recoins méconnus, souvent précieux. »

BERTRAND MANDICO, cinéaste (Les Garçons sauvages) :
« Je ne conçois pas l’idée de ne pas revoir un film que j’ai aimé, je ne conçois pas l’idée de ne pas avoir physiquement un film que j’aime, quand je dis physiquement, je veux parler de l’objet, du DVD/Blu-ray, coffret…
Les films qui comptent, doivent pouvoir être placés dans une bibliothèque, au même titre qu’un livre.
Pour notre mémoire, par respect pour les œuvres, ils doivent pouvoir être exposés, prêtés, offerts, volés même… L’objet est vital à l’écosystème du cinéma.
Les éditeurs/ distributeurs sont les garants de cette survie.
Ils ont, au fil des années, affiné et transcendé l’art d’éditer, de choisir un film, de le mettre en boîte et en disque.
Sans les éditeurs, le cinéma ne serait plus qu’un flux sans saveur, une nourriture liquéfiée, sans menu, sans couverts, ni assiettes.
Les supports physiques sont les parfaits réceptacles du cinéma et après la salle (obscure), les ultimes objets du désir. »

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