Au printemps de cette année, l’ancien pont de Montrigon devrait être détruit. Un document administratif de 69 pages propose une mesure qui n’a aucune justification valable, ni écologique ni financière, et évoque une libre circulation de l'Isère en crue en oubliant quelques dizaines de mètres plus bas le barrage EDF qui est plus prompt à provoquer des embâcles avec son pilier central que les culées de l’ancien pont. On oublie également que les cours d’eau en amont sont maîtrisés par de nombreux ouvrages.

Cette mesure ignore plus d’un siècle d’histoire des borains, et néglige la sécurité et la vie économique dans notre vallée. A côté, un nouveau pont construit pour les voitures et rendu peu pratique pour les piétons (un seul trottoir pas régulièrement déneigé) et les cyclistes (bandes de dilatation accidentogènes). Conserver l’ancien pont est devenu une obligation pour le bien commun. Au delà même du coût inutile et exorbitant de sa destruction, conserver l’ancien pont est un choix qui s’inscrira dans le développement de la pratique de la randonnée, du vélo (vtt) et des activités équestres, dans un cadre écologique et sécuritaire en séparant le flux de circulation voitures et piétons/ skieurs en hiver/ cyclistes/ cavaliers et troupeaux. Conserver le pont (ou au moins une passerelle sur les culées de l’ancien pont), c’est s’inscrire dans l’histoire de notre vallée et de son pont de pierre de taille qui faisait face au chemin historique qu’empruntaient les passants pour se rendre sur le versant ubac et notamment à la chapelle Notre Dame de Tout- Pouvoir.

Le printemps 2020 sera-t-il celui de la destruction d’un des derniers témoignages de notre patrimoine historique ? Agissons. Refusons la destruction du vieux pont de Montrigon !