NON à une réforme précipitée d'AFFELNET nuisible aux collégiens des quartiers populaires

NON à une réforme précipitée d'AFFELNET nuisible aux collégiens des quartiers populaires

Lancée le
10 février 2021
Adressée à
Antoine DESTRE (Directeur de l'Académie de Paris) et
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Collèges PARISIENS

     Report de la nouvelle procédure AFFELNET (Seconde GT)

                                            PETITION

Nous, parents d’élèves des collèges Françoise Dolto, Jean-Baptiste Clément, Robert Doisneau, Pierre Mendès France, Colette Besson, Flora Tristan, Lucie Faure, Henri Matisse, Léon Gambetta et Maurice Ravel, du XXème arrondissement avons récemment été informés de l’existence d’une réforme en cours de la procédure AFFELNET pour l’entrée au lycée en seconde générale et technologique censée être appliquée dès la rentrée 2021-2022.

L’ancienne procédure était critiquable à bien des égards (création de lycées de niveau, nombre d’élèves non affectés très importants à l’issue de premier tour d’AFFELNET). Des corrections étaient nécessaires. Toutefois, nous condamnons le contenu de la réforme à venir et sa mise en œuvre sans information et dans la précipitation la plus extrême. Nous sommes en particulier extrêmement soucieux et inquiets des conséquences de cette dernière pour les élèves des quartiers du 20ème arrondissement, quartiers moins favorisés et plus excentrés.

L’ancienne procédure
Jusqu’ici, Paris était divisé en 4 districts. Les élèves de 3ème du XXème qui souhaitaient poursuivre leur scolarité dans un lycée général devaient postuler dans le district Est comprenant 17 lycées ; ils émettaient alors 10 vœux et étaient affectés en fonction des points acquis par eux (un système de points existait : points pour rester dans le district, points pour leurs résultats scolaires, points supplémentaires pour tous ceux qui provenaient de collèges REP ou REP+ ; et un grand nombre de points « bonus » pour les boursiers).

La nouvelle procédure
Selon les règles de la réforme en préparation, le système de points et donc le système d’affectation des élèves en seconde générale change considérablement :  

  • Les 4 districts sont supprimés.
  • Tous les élèves d’un même collège auront le choix entre 5 lycées, imposés par le rectorat, tous situés à moins de 25 minutes de leur collège (ce sera leur « secteur 1 ») : ils auront des points pour toute demande dans ce secteur, sorte de « bonus géographique », points très importants pour ces 5 lycées, et pour ces 5 lycées seulement.
  • Les lycées plus éloignés, dits de secteur 2, seront en théorie accessibles. Cependant, le « bonus géographique » pour le secteur 2 sera tellement plus faible qu’en pratique, un élève ne pourra pas sortir du « secteur 1 » attribué à son collège.
  • L’importance des points bonus « boursiers » est considérablement diminuée.
  • Le bonus REP disparait et un nouvel indice de position sociale (IPS) est attribué à chaque collège en fonction de la situation socio-professionnelle moyenne des parents et ouvrira droit à un bonus éventuel.

Nos craintes  

  • Nous craignons que les élèves des quartiers populaires, comme ceux du XXème arrondissement, soient une fois encore marginalisés : nos quartiers sont éloignés du centre de Paris, les enfants seront donc cantonnés dans leur arrondissement ou peu s’en faut, au détriment de la mixité scolaire. Nous refusons toute réforme qui ferait le moindre pas vers la ghettoïsation de nos quartiers.
  • Nous craignons que parallèlement, l’entre-soi des lycées du centre de Paris soit conforté puisque les élèves qui y sont scolarisés en 3ème ne se verront pas affectés dans des établissements excentrés.
  • Nous craignons tout particulièrement que les boursiers fassent les frais de cette réforme.
  • Nous craignons enfin que parmi les 5 lycées proposés, de nombreux élèves ne puissent pas obtenir l’établissement qui propose les spécialités qu’ils veulent choisir pour le bac (et qui déterminent leurs études supérieures). La réforme ne mentionne pas le problème, et le règle d’autant moins.
  • L’application de ces modalités dès la rentrée prochaine nous parait, en tout état de cause, déraisonnable et scandaleux :
  • Le contexte anxiogène associé au COVID n’est pas propice à l’adoption sereine d’un nouveau mode de fonctionnement : au mieux, les enfants se basent sur les portes ouvertes de l’année 2019/2020 (quand elles ont eu lieu), et quoi qu’il en soit sur des vœux pensés dans l’ancien système.
  • Nous ne pouvons pas demander à nos enfants d’apprendre à la dernière minute qu’il ne reste plus rien d’un système dont ils sont informés depuis des mois !
  • Les professeurs, les représentants de parents d’élèves, les chefs d’établissements, les psychologues-EN ne sont pas suffisamment informés pour expliquer, comme les parents le demandent dès à présent, un système qui ne sera pas défini avant plusieurs semaines.
  • Certaines procédures spécifiques (classes-cham, cursus international…) ont commencé le 8 février… Les parents n’ont eu aucune information en amont !

NOUS DEMANDONS le report de cette réforme, le temps d’en évaluer les conséquences générales, de pouvoir avoir des projections claires des lycées effectivement accessibles aux collèges excentrés, et de pouvoir l’améliorer, notamment par la prise en compte de la spécificité des quartiers les plus défavorisés.

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Décisionnaires

  • Antoine DESTREDirecteur de l'Académie de Paris
  • Claire MazeronDirectrice académique (Lycées) Paris
  • Christophe KerreroRecteur de l'Académie de Paris