Expulsion illégale de personnes âgées avec l'aide de la police : nous voulons la justice !

Expulsion illégale de personnes âgées avec l'aide de la police : nous voulons la justice !

Lancée le
20 avril 2020
Adressée à
Monsieur le Préfet des Hauts-de-Seine et
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par lionel CITOT

Monsieur le préfet des Hauts-de-Seine, Monsieur le maire d'Asnières,

 


En 2014, l'ensemble locatif du 32 avenue Guillemin, reconnu comme insalubre et dangereux, a fait l'objet d'un arrêté de démolition. Ses locataires auraient donc dû, à ce moment-là, être relogés d'urgence, dans des conditions décentes. Il n'en a rien été.

Ainsi, pendant six ans, les locataires du 32 avenue Guillemin sont demeurés dans une habitation reconnue officiellement comme insalubre et dangereuse.

Le jeudi 9 avril de cette année, l'un des copropriétaires a fait irruption dans la cour en compagnie de plusieurs salariés de la société Unipromotion UP (« intervention/décontamination après sinistre ») et de nombreux policiers nationaux. Aucun huissier de justice n'était présent. Le copropriétaire et le responsable des policiers présents ont conjointement ordonné à l'un des locataires, Monsieur Kamel Mansour, de quitter les lieux sur le champ en emportant ses effets personnels.

Cela fait, les policiers sont partis en laissant le copropriétaire agir à sa guise. Celui-ci s'est alors livré à de multiples voies de faits ayant pour finalité de rendre l'habitation des lieux impossible : dans les parties communes, il a cassé les boites aux lettres à coups de marteau, il a coupé l'eau en arrachant une pièce de plomberie, de façon à ce qu'elle ne puisse pas être rétablie, il a détruit la balustrade du premier étage, toujours à coups de marteau ; dans les parties privatives, il a brisé la fenêtre d'un des locataires, Monsieur Kamel Tijani, dans l'appartement de Monsieur Kamel Mansour, il a cassé le compteur électrique, l'armoire, deux frigidaires, le placard et les plaques chauffantes. Cela fait, la société UP a installé des portes anti-squat dans toutes les entrées privatives, exceptions faites de celles de M.M. Bouzir et Kamel Tijani.

Au terme de cette sombre journée du jeudi 9 avril, un locataire a donc été expulsé, Monsieur Kamel Mansour, et deux autres ont subi des voies de faits visant à leur faire quitter les lieux.

Or, comme vous le savez, l'arrêté de démolition de 2014 interdit toute expulsion sans relogement et toute pression exercée sur les locataires visant à les faire partir.

En outre, comme vous le savez également, la trêve hivernale a été prolongée jusqu'en juin, du fait de l'épidémie de covid 19.

L'expulsion de Monsieur Kamel Mansour et les destructions subies par l'ensemble des locataires du 32 avenue Guillemin en ce jeudi 9 avril sont donc illégales à double titre.

Il faut ajouter à cela que les trois locataires sont d'un âge avancé : Monsieur Kamel Tijani a 62 ans, Monsieur Bouzir 75 ans. Quant à Monsieur Kamel Mansour, qui est diabétique, il se retrouve brutalement sans domicile fixe, à l'âge de 72 ans, en pleine épidémie de covid 19.

Bien entendu, les locataires ont d'ors et déjà porté plainte auprès du procureur de la République. Compte-tenu du refus du commissariat d'Asnières de prendre la plainte, celle-ci a été directement transmise au procureur par lettre recommandée avec accusé de réception.

Suite à cela, le mardi 14 avril, Monsieur Bouzir a été retrouvé étendu sur le sol de la cour, la lèvre fendue, son appareil dentaire égaré, avec des douleurs à la poitrine et à la hanche. Présent sur les lieux, le copropriétaire, le même qui avait réalisé  l'expulsion du 9 avril, a expliqué aux voisins, survenus après avoir entendu les cris de Monsieur Bouzir, qu'il venait de faire usage de sa « légitime défense » contre son « agresseur ». Monsieur Bouzir, qui affirme au contraire avoir été lui-même agressé, a donc dû déposer une nouvelle plainte.

 


Monsieur le préfet, comme vous le constatez, cette situation n'a que trop duré. Il est de votre responsabilité légale :

-d'une part de tout mettre en œuvre pour que les trois locataires du 32 avenue Guillemin soient relogés en urgence dans des conditions décentes,

 


-d'autre part de saisir le procureur de la République, afin que les responsables de ces multiples exactions soient clairement identifiés et jugés. Il faudra notamment faire la lumière sur un point : lors de l'expulsion du jeudi 9 avril, les policiers nationaux présents ont-ils agi de leur propre chef ou ont-ils obéi à un ordre ? S'ils ont obéi à un ordre, qui en était le commanditaire ? Quel était le contenu exact de leur mandat ?

 


Monsieur le maire, il est de votre responsabilité morale de tout mettre en œuvre pour faciliter le relogement des trois locataires du 32 avenue Guillemin. Nous attirons votre attention sur le fait que Monsieur Kamel Mansour, sans domicile fixe depuis son expulsion, est officiellement demandeur d'un logement social depuis cinq ans. Il le serait même depuis quinze ans, sans une tracasserie administrative survenue en 2014. S'il n'y avait pas une telle pénurie de logements sociaux, en France et sur la ville (seulement 21,42% de logements sociaux à Asnières en 2019), Monsieur Kamel Mansour aurait donc pu être relogé depuis longtemps, et le drame évité. C'est pourquoi nous vous invitons à tirer toutes les conséquences de cet épisode tragique dans vos choix politiques futurs, afin que la ville d'Asnières prenne toute sa part dans l'indispensable effort national contre l'insalubrité et pour le respect du droit de chacun.e à un logement décent.

 


Sachant pouvoir compter sur votre réactivité et votre efficacité, nous vous prions de recevoir, Monsieur le préfet des Hauts-de-Seine, Monsieur le maire d'Asnières, l'expression de notre respectueuse considération.

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Décisionnaires

  • Monsieur le Préfet des Hauts-de-Seine
  • Manuel aeschlimannMaire d'Asnières-sur-Seine