Face au crack, square Porte de la Villette : pour une politique qui honore la République

Face au crack, square Porte de la Villette : pour une politique qui honore la République

Lancée le
22 décembre 2021
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Lancée par VILLE DE PANTIN

Monsieur le Président de la République, 

Nous nous adressons à vous en dernier ressort, n’ayant reçu aucune réponse à la situation dramatique qui se déroule depuis des mois au square de la Porte de la Villette. 

Le 24 septembre dernier, Monsieur le Préfet de Police de Paris, à la demande de Monsieur le Ministre de l’Intérieur, a pris un arrêté déplaçant des usagers du crack du jardin d’Éole au square de la Porte de la Villette. Ainsi furent déplacées près de 200 personnes – consommateurs de drogues et dealers – cette fois en proximité directe avec les communes d’Aubervilliers et de Pantin. Il est curieux que, lorsqu’il faille éloigner des personnes provoquant des nuisances, la proximité de villes de Seine-Saint-Denis semble être un avantage plus qu’un problème. Pourquoi ? Pourquoi un énième déplacement ? En tout état de cause, ce 24 septembre, personne parmi les élus locaux n’avait été jugé digne d’être informé de cette décision et toutes et tous ont été mis devant le fait accompli. 

Le mur construit en quelques heures pour éviter le passage est devenu le symbole de la gestion absurde des consommateurs de crack. Il est la négation des années d’efforts pour tisser des liens entre Paris et sa banlieue. Du jour au lendemain, ce mur a privé les riverains de la seule circulation douce aux abords de la Porte de la Villette pour que ces personnes en errance puissent s’installer sur un lieu totalement inapproprié. 45 jours après ce « déplacement », Monsieur le Préfet de Police de Paris lors de son passage sur BFM TV a qualifié cette situation « d’inhumaine ». Tout était dit. 

Mesurez notre désarroi. Depuis trois mois des riverains, des commerçants, des collectifs, des élus interpellent le gouvernement sans aucune réponse. Trois mois de pluie, de boue, de désespoir sanitaire et social alors que le ministre de l’Intérieur avait promis que cela devait durer « quelques heures, quelques jours ». Trois mois que personne ne sait à qui s’adresser pour résoudre cette situation. Trois mois qui tombent le 24 décembre, quelle détestable ironie ! 

Cette situation est tragique. 

Oui la situation est « tragique » quand une personne, polytoxicomane, est retrouvée morte d’overdose sur ce site. La situation est tragique car si ces personnes avaient été prises en charge médicalement et socialement, nous n’aurions peut-être aucune mort à déplorer. C’est tragique parce qu’il est inadmissible dans un pays riche comme l’est la France en 2021, que la seule solution au trafic de crack soit de laisser un « grand cimetière sous la lune » à côté du périphérique, à côté d’un quartier les plus pauvres de France. La République ne peut accepter de délaisser des personnes aux abords de territoires déjà délaissés. Le droit est pourtant clair, il est de la responsabilité de l’État de prendre en charge ces personnes pour les soigner. Nos villes, nos territoires, nos départements, nos régions, n’ont ni les moyens ni les compétences de piloter les politiques de santé publique indispensables face à la toxicomanie ni de venir à bout des trafics. C’est à l’État de le faire. Au nom de la République. 

Au moment où les nuits sont pluvieuses, où les températures baissent, le temps est venu d’une politique qui honore la République. Cette politique doit avoir pour ambition de prendre en charge médicalement, sanitairement et socialement tous les usagers de crack. Si les hôpitaux ne sont pas en mesure de fournir les lits nécessaires, alors ayez le courage de réquisitionner certains lieux vacants pour en faire des centres de soins et d’hébergement à taille humaine, et engager ainsi des parcours de sortie d’addiction. 

Nous refusons tous de nous résigner à voir ces personnes s’abîmer, mais vous seul, Monsieur le Président de la République, avez l’autorité pour impulser et imposer une coordination des acteurs, mettre fin à cette honte et mettre en place un modèle français de sortie du crack. 

François Dagnaud - Maire du 19e arrondissement
Karine Franclet - Maire d’Aubervilliers
Bertrand Kern - Maire de Pantin

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