L’amour, pas la guerre- Accueil inconditionnel des femmes afghanes ET leurs proches

L’amour, pas la guerre- Accueil inconditionnel des femmes afghanes ET leurs proches

Lancée le
20 août 2021
Signatures : 31 748Prochain objectif : 35 000
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Lancée par urgence.afghanes

L’amour, pas la guerre

Accueil inconditionnel des femmes afghanes ET leurs proches

 

Nous, féministes et femmes de tous les genres, de toutes les divergences, de toutes les écoles, de toutes les sphères sociales et politiques, nous décidons aujourd’hui d’enterrer la hache de guerre et la géopolitique et de faire front dans un seul objectif : la vie et la liberté pour les Afghanes, l’ouverture de nos frontières et l’accueil inconditionnel de nos sœurs et de leurs familles.

Nous décidons, ensemble, de fermer nos oreilles à tous les arguments de la realpolitik, à tous les hommes – à commencer par notre président – qui trouveront toujours mille raisons de ne rien faire et de ne pas être le pays des droits des femmes, eux qui ont toujours trouvé des excuses pour ne pas être celui des droits de l’homme.

Nous décidons, ensemble, de clamer haut et fort : le cœur a ses raisons que la raison connaît. Nous affirmons que face au danger absolu du viol, de la soumission et de la mort, pour un pays qui se réclame des Lumières et de la démocratie, il n’y a pas d’autre choix que d’offrir l’asile sans conditions.

Nous décidons, ensemble, de faire front, car ce que nous voulons pour nous, la liberté et l’égalité, ne peut être gagné que si toutes le gagnent, sans distinction d’origine, de religion ni de frontières. Nous décidons que les mots des hommes qui veulent fermer la porte aux femmes afghanes ne nous font pas peur. Nous décidons qu’Emmanuel Macron ne parle pas en notre nom lorsqu’il évoque les Français qui s’inquiètent d’un « nouveau flux migratoire » : nous nous inquiétons au contraire qu’il n’ait pas lieu et que nos sœurs afghanes, et leurs proches, meurent égorgées, violées, massacrées en Afghanistan. Ou noyées, ou d’épuisement sur les routes dangereuses de l’exil. Ou ici, finalement, dans un bidonville.

Cela arrive déjà, et depuis des années, car, même avant la victoire des Talibans, chaque rejet de demande d’asile pour les Afghanes et Afghans qui en faisaient la requête, sous prétexte qu’ils n’étaient pas en danger, était déjà un mensonge et un déni de droits. Cela arrive déjà, parce que notre pays a préféré financer des soldats, des armes et une occupation, plutôt que des initiatives de développement des droits humains et l’accueil ici des personnes en exil.

Vingt ans après l’intervention militaire en Afghanistan, tous ceux qui ont eu le pouvoir en France sont au moins d’accord sur un point : la guerre a coûté très cher et n’a servi à rien. Pourtant, alors que ce constat unanimement partagé devrait les amener à revoir leurs copies, les messieurs qui nous gouvernent n’ont de nouveau que la guerre contre le terrorisme à proposer. Une guerre au nom de laquelle il faudrait faire taire tous les « bons sentiments » et se calfeutrer derrière les barbelés de Frontex pour faire face au terrible « flux migratoire ».

Voilà comment, en dépit des droits humains, l’Europe et la France, si fières de leurs valeurs démocratiques, considèrent ces femmes qui viennent vers nous, précisément parce qu’elles y croient, chercher refuge pour leurs familles, leur liberté et leurs projets de vie. Un « flux d’eau sale », ces femmes en quête d’un avenir pour elles et pour leurs petites filles qui rêvent de bancs d’école ? Une menace, ces femmes qui affrontent depuis toujours un obscurantisme que nos dirigeants prétendent combattre en agitant la peur, qui fait le jeu à son tour d’un autre obscurantisme, celui de l’extrême-droite ?

Nous, féministes et femmes, ne voyons pas un flux mais un afflux d’espoir. Nous ne sommes pas en guerre. Aux Talibans et à leur violence, nous exigeons que l’on oppose les seules armes qui vaillent, celles que certains n’appellent « valeurs de la République » que pour mieux les trahir. Le réalisme, c’est la devise inscrite au fronton des écoles mixtes : « Liberté, égalité, fraternité. »

Et si nos hommes politiques ne veulent pas s’emparer de la fraternité, s’ils ne sont pas capables de mettre de côté leurs oppositions comme l’avaient fait Sartre et Aron, alors c’est à nous de faire vivre la sororité internationale, de lancer de nouveau une vague solidaire, comparable à celle qu’a été #metoo, pour nos sœurs afghanes.

Ce que nous voulons, nous le voulons pour toutes. Mobilisons-nous pour l’accueil en urgence absolue des femmes afghanes, de leurs proches et des personnes des minorités de genre et d'orientation sexuelle. Pour des visas humanitaires en urgence absolue, et autant qu’il en sera demandé, pour l’assouplissement immédiat des conditions nécessaires au regroupement familial, pour la suspension immédiate des accords de Dublin et pour la délivrance de titres de séjour pour toutes celles qui sont déjà en France.

Puisque la comparaison avec la guerre du Vietnam est utilisée par tous les commentateurs politiques, alors le temps est revenu du réalisme en mouvement, celui qui a gagné en disant « L’amour, pas la guerre ».

L’accueil inconditionnel, pas la géopolitique mortifère et ses frontières.

#Affluxd'espoir #AfghanWomen

Les 50 premières signataires:

Nadia Meziane Assistante d'élèves en situation de handicap, activiste contre l'antisémitisme et l'islamophobie, Lignes de Crêtes
Marie Bardiaux-Vaïente Autrice de bande dessinée et historienne - Militante féministe et pour l'abolition universelle de la peine de mort
Clémence Lossone Militante afroféministe, autrice
Marie-Laure Malric Comédienne, membre du CNR ( collectif pour une nation refuge)
Léonie Bureau Educatrice à la vie (affective et santé sexuelle), militante au planning familial et autres collectifs féministes, antiraciste et mère de famille nombreuse
Gaëlle Hersent Autrice de bande dessinée
Virginie Despentes Ecrivaine
Agnès Jaoui Réalisatrice et comédienne
Paul B. Preciado Philosophe
Cécile Gonçalves Docteure en études politiques de l'EHESS
Marie-France Moralès-Berger Educatrice spécialisée à la retraite militante féministe antiraciste
Amélie Cohen-Langlais Adjointe au Maire de Bègles, militante syndicale
Emmanuelle Marchand Professeure de lettres, adjointe au maire de Marmande
Amandine Thiriet Comédienne et chanteuse, présidente du collectif les Matermittentes
Gaëlle Desliens Professeur des écoles à Tourcoing (REP + profonde il paraît), membre logistique de Migraction59 (plateforme d'hébergement citoyen des personnes en exil coincés à Calais)
Worms Sandrine, coordinatrice et bénévole Asso Solidarité Migrants Moselle (et, accessoirement, chargée de projet Accompagnante victime de la traite des êtres humains /et parcours sortie de prostitution dans un CIDFF
Delphine Cerisuelo Enseignante
Maeve Juliette Précaire (AAH), militante handi queer écoféministe et antifa - Blog WordPress @handicapinvincible et un long billet/journal sur la psychiatrie en temps de pandémie publié cette année sur Ligne De Crêtes
Maïc Jolu-Planques Graphiste et dessinatrice, militante queer féministe, 2 articles et une co-traduction publiés sur lignes de crêtes.
Elishéva Gottfarstein Médiatrice culturelle et archiviste
Carole-Ann Banach Ingénieure et autrice de bande dessinée
Capucine Hauray Infirmière, Co-présidente départementale d'une association féministe d'éducation populaire, élue municipale à Saint-Nazaire (44)
Carole Collinet-Appéré Journaliste et militante syndicale
Maud Delanaud Chômeuse, bénévole en associations, militante féministe et antiraciste
Charlotte Monasterio Artiste photographe
Leslie Tychsem Créatrice de mode
Wiecha Koralewska Survivante de la Covid, 95 ans
Lara Louisa Lotte Boulangère, anthropologue, membre de lignes de crêtes
Sandrine Rousseau Candidate à la primaire écologiste
Céline Bureau Artiste, précaire
Jeanne Puchol Autrice de bande-dessinée, mililtante syndicale, féministe
Sylvie Taussig Ecrivaine, chercheuse au CNRS, traductrice
Pascale Morel Professeure, coordinatrice du projet "Histoire , mémoire et avenir de l'Europe"
Ruth Zylberman Réalisatrice
Sarah Ecoffet-Chartier Ingénieure, militante féministe
Marion Fourtune Militante écologiste, féministe
Aurore Cyrille Militante droit humain
Romane Elineau Membre de Paris D’exil

Heloïse Nio Cofondatrice de l’école Thot
Agathe Nadimi Professeure de l'enseignement supérieure et fondatrice de l'asso les midis du MIE engagée auprès des exilés
Anne Tempelhoff Sculptrice, militante pour un accueil digne des réfugiés
Maryam Karimi Journaliste afghane
Martine de Gaudemar Professeure des universités
Judith Aquien Cofondatrice de l'école Thot, autrice féministe
Marie Bellosta Editrice
Giulia Foïs Journaliste
Salomé Lelouch Comédienne et metteuse en scène
Catherine Raffait Sociologue EHESS et militante pour les droits des Roms
Cécile Duflot Ancienne Ministre de l’Égalité des territoires et du logement 
Maud Vandoolaeghe Adjointe au directeur du pôle Accueil Réfugiés Habitat et Humanisme

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