Lutter contre les violences sexuelles sur les mineur​.e​s dans l’animation

Lutter contre les violences sexuelles sur les mineur​.e​s dans l’animation

Lancée le
7 juin 2022
Victoire
Cette pétition a abouti avec 54 466 signatures !

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par MeToo ANIMATION

« J’avais 8 ans. Il nous jouait du violon tous les soirs. Une nuit, je me réveille tétanisée, il avait une main sur ma bouche, et l’autre dans ma culotte. »

Ce témoignage est similaire aux 400 autres témoignages que je reçois sur le compte instagram @metooanimation. Je m’appelle Anissa, je suis animatrice depuis 4 ans et j’ai décidé de créer l’association #MeTooAnimation pour dénoncer les viols et agressions sexuelles sur mineur.e.s dans le milieu de l’animation.

J’ai passé mon enfance entière en colonie de vacances et à 17 ans, j’ai décidé de passer le BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur). C’est là que j’ai découvert la « face cachée » des colonies de vacances. Dès mes premières colonies, j’ai pu constater des violences sexuelles telles que des agressions, des attouchements ou encore des viols par des animateur.rices sur mineur.e.s.

Malheureusement, dans les colonies suivantes, j’ai vu ces situations se reproduire, ça a été de pire en pire. J’ai vu des animateurs se mettre « en couple » avec des jeunes filles durant et après la colonie de vacances. J’en ai vu d’autres décrire des positions sexuelles à des adolescent.e.s pour leur « apprendre la vie sexuelle », et cela hors du contexte pédagogique ou ludique. J’ai aussi vu des animat.eur.trices sexualiser les mineur.e.s au point de coucher avec pendant la colonie, d’autres qui ont eu les “ mains baladeuses ” dans la piscine, ou qui ont fait croire aux mineur.e.s qu’iels étaient amoureux.euses, afin que les victimes puissent penser être consentantes.

C’est à cause de ces situations et des nombreux témoignages reçus sur les réseaux sociaux que j’ai décidé de lancer le #MeTooAnimation. Un témoignage en particulier a été le déclic. Après avoir fait quelques vidéos de prévention sur ces problématiques, une jeune fille que j’ai eu en séjour il y a quelques années me contacte. Elle m’explique qu’un de mes anciens collègues a couché avec une de ses amies, mineure, pendant la colonie. Mon cœur s’est brisé à l’idée de savoir que, quand j’allais me coucher et que je pensais mes jeunes en sécurité, un de mes collègues rejoignait une jeune fille mineure dans les toilettes. Ça a été le témoignage de trop.

Malheureusement, lorsqu’on parle de relations entre animateur.rices et mineur.e.s, on ne parle pas seulement de relations « amoureuses » entre un animateur de 20 ans et une adolescente de 17 ans. On parle de pédocriminalité. On parle d’agressions et de viols. On parle de situations où les victimes sont des enfants de moins de 15 ans, 10 ans, parfois moins de 5. En trois mois, le #MeTooAnimation a recueilli plus de 400 témoignages de mineur.e.s qui ont été victimes de violences sexuelles entre leurs 5 et 17 ans par des animateur.rices allant de 18 à 50 ans.

Je suis révoltée car ces violences sexuelles sont massives. Nous sommes face à une omerta où la plupart des animateur.rices sont au courant des violences qui se produisent et n’osent rien dire par peur, ou préfèrent simplement protéger leurs collègues. Il est temps de libérer la parole des victimes mais aussi de renforcer la formation du BAFA. Le constat est clair : nous ne sommes pas formé.e.s aux violences sexuelles lors de la formation. Cela va de formations où le consentement sexuel et les violences entre animateur.rices et enfants ne sont pas abordés, aux formations où les formateur.rices agressent eux-même des stagiaires mineur.e.s.

Pour mettre fin à ces violences, la solution est simple : il est nécessaire de former, éduquer et sensibiliser. Pour cela, trois choses peuvent et doivent être mises en place : 

  1. Une journée de prévention et de sensibilisation dédiée aux violences sexuelles pendant la formation générale du BAFA (première partie de la formation).
  2. Une personne référente en violences sexuelles formé.e dans chaque structure de loisirs accueillant des enfants.
  3. Interdire l’embauche des personnes mises en cause ou signalées pour infractions sexuelles*

Ainsi, j’en appelle à nos représentant.e.s politiques, nos ministres et nos secrétaires d’état à prendre leurs responsabilités. M. Pap Ndiaye, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et Mme Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’Enfance, vous avez la responsabilité de protéger les millions d’enfants qui fréquentent des structures de loisirs.

Nous ne pouvons pas laisser les témoignages encore s’accumuler, les solutions existent et vous devez les mettre en place.

Afin de protéger les enfants, d'honorer le métier d’animateur.rice et de nous permettre d’être les mieux formé.es possible aux diverses problématiques que regroupent les violences sexuelles sur mineur.e.s, nous vous demandons d’agir au plus vite. 

Enfin, j’en appelle à toutes celles et ceux qui veulent nous aider à défendre les droits de l’enfant et de faire de l’animation un milieu sécurisé et sécurisant pour les enfants et adolescents à :  

  • signer cette pétition, à la diffuser sur vos réseaux sociaux et auprès de vos proches. 
  • utiliser le hashtag #MeTooAnimation sur tous les réseaux sociaux.
  • suivre le compte @metooanimation sur Instagram et Twitter.

* À l’heure actuelle, un.e directeur.rice d’une structure d’accueil pour mineur.es a l’obligation d’inscrire ses salarié.es sur le site “TAM” (Téléprocédure Accueils de mineurs). Cette fonction permet de vérifier leur honorabilité : inscription au Fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS) et au bulletin n°2 du casier judiciaire.

Lors de l’inscription du.de la recruté.e sur TAM, le.la directeur.rice peut choisir d’embaucher - ou non - la personne enregistrée, même si celle-ci a été mise en cause ou signalée pour infractions sexuelles. Après un signalement automatique par la plateforme, c’est à la DDCS (direction départementale de la cohésion sociale) de procéder à la régularité de l’équipe d’animation. 

Victoire

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