3. Paix et vigilance

Une semaine après avoir pris publiquement position pour défendre la place des chrétiens au sein de notre société, nous considérons désormais que ce message a été transmis. 

Nous n’avons pas seulement réagi à une actualité polémique, mais avons également exprimé nos préoccupations quant au droit de cité des croyants dans une société ouvertement laïque et athée, quant à leur liberté de dire, de croire et d’agir en accord avec leurs convictions.

Le message aura-t-il été pris en considération et entendu ? L’avenir nous le dira. 

Aujourd’hui, notre rôle en la matière reprend la forme qu’il a toujours eue et qui nous a été ordonné par notre Seigneur et Maître dans Marc 16:15:  « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. »

Cet ordre est et continuera d’être suivi par une multitude d’églises et de croyants unis en Jésus et respectueux de leurs autorités et de leur prochain. 

Comme cela a été dit au président de la République, nous sommes reconnaissants de la liberté qui nous est accordée de croire et de vivre notre foi dans un pays qui demeure, malgré tout, bien plus tolérant envers nos communautés que de nombreux autres pays, dont certains très proches de nous. 

Mais c’est justement parce que nous sommes conscients de cette liberté et de sa valeur que nous nous en emparons pour la défendre alors qu’elle se voit être remise en cause.  

Nous ne cherchons pas la confrontation ou la discorde, mais au contraire la paix et la concorde. Notre foi nous pousse à adopter une attitude personnelle, familiale et sociale, en accord avec le vivre ensemble.

Nous souhaitons que la devise de notre nation « Liberté, égalité, fraternité » puisse être vraie pour chaque citoyen, croyant ou non, que l’égalité des libertés nous amène à plus de fraternité plutôt qu’à la disparité, à la séparation.

Nous souhaitons l’application d’une laïcité vraie et non partisane qui, comme l’indique sa définition, « implique la neutralité de l’État et impose l’égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction » et « garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions ». 

C’est dans un esprit de tolérance que nous continuerons à dire l’espoir qui nous anime. 

Nous sommes et demeurerons fidèles à notre foi, cette foi qui nous pousse, comme le dit le prophète Jérémie, à rechercher le bien de la cité où nous nous trouvons et à prier le Seigneur pour elle.

Comme une sentinelle veille et avertit, nous resterons vigilants et, dans l’amour, nous ne nous tairons point! 

 

2. Après l'émoi initial, l'état des lieux.

Car, alors qu'une information en chasse une autre, le constat qui est le nôtre demeure et s'établit sous la forme d'une question.
Quelle place réserve-t-on au christianisme dans la société de 2024? 
Alors que la tolérance est prônée jusqu'à l'injonction, que l'inclusivité devient excluante et qu'au nom de l'amour du prochain est exigée l’acceptation servile d’un retournement des mœurs, qu’en est-il du chrétien? 
Tolère-t-on qu’il ne se soumette pas à tout vent d’idéologie ? Qu’il exclue le péché de sa vie?  Qu’il aime son prochain, ses enfants au point de leur enseigner ses valeurs morales?

Qu’avons-nous, chrétiens, à juger ceux du dehors ? Chaque homme est libre de vivre sa vie comme bon lui semble là-dessus point de débat, Dieu seul est le juste juge. 
Mais celui qui a les commandements du Christ et qui les garde, c’est celui qui l’aime.

Le chrétien de 2024 peut-il garder les commandements du Christ, peut-il être chrétien? 

 

1. Texte initial:

De nombreux croyants de France et du monde ont été offusqués et blessés par le spectacle proposé aux yeux de tous et au nom de la nation française à l'occasion de l'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. 

Malgré des images d'une grande beauté, plusieurs tableaux, dont certains volontairement ambigus et offensants, n'ont pas manqué de marquer les esprits et de retenir l'attention nationale et internationale. 

Le choix délibéré de représenter publiquement une imagerie en opposition frontale avec la foi de millions de citoyens chrétiens pour représenter les valeurs de la France nous interpelle.

Bien plus, ce manque évident  de considération pour les croyants se pose au-delà de cette cérémonie, cette dernière n’étant que la représentation visible d’une rupture profonde et intentionnelle d’avec le christianisme, une prise de position assumée du rejet des chrétiens eux-mêmes et de leur liberté de croire et de dire leur foi.

Par cette lettre ouverte à M. le Président de la République, Emmanuel Macron, nous, chrétiens de France, souhaitons prendre position et affirmer notre volonté de croire et de dire notre foi librement.

Lettre ouverte à M. le Président de la République

English version of the letter to the President of the French Republic

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