Tout ce qui a été bâti patiemment depuis plus de trente ans, par les Accords de Matignon-Oudinot en 1988, mettant un terme à des années de climat de quasi guerre civile et l'Accord de Nouméa en 1998 qui reconnait l'identité du peuple kanak et son droit à l'autodétermination au terme d'un processus de décolonisation, laissait augurer d’une sortie responsable et visionnaire de 168 ans de colonisation.

Il est encore temps de ne pas menacer ce qui a été accompli en reportant ce scrutin, inconsidérément maintenu au 12 décembre prochain, après les élections présidentielle et législatives.

Outre que la date du référendum imposée par l'État français ne fait pas l'unanimité, elle est devenue intenable après 3 mois d'une pandémie et des morts du covid qui ont endeuillé majoritairement des familles kanak et océaniennes. Elles demandent en vain le respect du deuil coutumier, ces circonstances exceptionnelles ne leur permettant pas de se consacrer à une campagne référendaire et un scrutin qui détermine leur avenir au terme d'un processus inédit et jusqu'alors scrupuleusement respecté par un État Français censé rester impartial.

Pour l'heure il a choisi de militariser l'archipel.