L'aide urgente à l'Ukraine doit devenir l'aide à sa pré-adhésion à l'UE
L'aide urgente à l'Ukraine doit devenir l'aide à sa pré-adhésion à l'UE
Pourquoi cette pétition est importante
Répondant à la demande du Conseil européen réuni à Versailles le 10 mars, la Commission européenne a engagé sans délai le processus conduisant à l’ouverture des négociations en vue de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.
En se rendant personnellement à Kiev le 8 avril au lendemain des sinistres découvertes de Butcha, la Présidente de la Commission, Ursula Van der Leyen s’est engagée à remettre au Conseil Européen avant l’été l’avis qui doit donner le top départ aux négociateurs. Pour elle, « ils sont des nôtres et nous voulons qu’ils soient à l’intérieur».
Ce geste fort, remarquable, est important. Mais il restera malheureusement symbolique. Il ne fait que rendre possible à l’Ukraine de suivre le processus formel prévu par les textes. Or un tel processus peut exiger plusieurs années, plus d’une décennie dans le cas des adhésions les plus récentes des pays d’Europe centrale et orientale. A la phase d’approbation initiale de l’ouverture des négociations s’ajoute une phase très longue d’examen technique puis une phase finale de ratification. Toutes les institutions de l’UE et tous ses Etats membres sont impliqués dans chaque étape.
Une telle lourdeur est-elle concevable alors que l’Ukraine, nos compatriotes européens sont en situation d’urgence absolue ? Le président Zelensky demande à juste raison de bénéficier d’une procédure spéciale, exceptionnelle.
Il ne peut être question d’accorder une adhésion au rabais, source ultérieure de malentendus et de frustrations. Les signataires demandent en revanche aux responsables des institutions européennes de tout mettre en œuvre pour que dès 2022 soient enclenchées les dispositions dites de pré-adhésion. Ces dispositions garantissent à un pays candidat les aides financières et les appuis techniques d’équipes européennes plurinationales lui permettant de répondre au mieux aux exigences de l’adhésion. Les signataires demandent que ces financements et ces équipes soient déployés dès qu’un premier accord de paix aura pu être agréé, avec une ampleur exceptionnelle correspondant à l’état des dommages matériels et humains subis par l’Ukraine.
Faire une telle annonce aujourd’hui serait donner à la fois un signe de confiance au peuple ukrainien sur sa capacité à se reconstruire, une réponse claire à son désir d’être des nôtres, un horizon pour son avenir au-delà de la guerre, bien dans la nature même et dans la vocation de l’Union européenne. Réaliser effectivement un tel geste serait aussi donner ses meilleures chances à l’aboutissement rapide de l’adhésion elle-même.
Puisse la Présidence française qui émergera des urnes le 24 avril être en mesure d’en faire la proposition.
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In response to the request of the European Council meeting in Versailles on 10 March, the European Commission has immediately initiated the process leading to the opening of negotiations for Ukraine’s accession to the European Union.
By personally visiting Kyiv on 8 April, the day after the tragic discoveries in Bucha, Commission President Ursula Van der Leyen committed to handing over to the European Council the notification that should give negotiators the green light before the summer. She stated that “they are one of us and we want them to be on the inside with us”.
This strong, remarkable gesture is important. But it will unfortunately remain symbolic. It only makes it possible for Ukraine to follow the formal process provided for in the texts. Such a process can take several years, more than a decade in the case of the most recent accessions of Central and Eastern European countries. In addition to the initial approval phase of the opening of negotiations, there is a very long technical examination phase and then a final ratification phase. All EU institutions and Member States are involved in each stage.
Is this cumbersome process acceptable at a time when Ukraine and our fellow Europeans are in a state of absolute emergency? President Zelenskiy is rightly asking for a special, exceptional procedure.
There can be no question of granting a membership on the cheap, which would later lead to misunderstandings and frustrations. On the other hand, the signatories call on the leaders of the European institutions to do their utmost to ensure that the pre-accession provisions are implemented as early as 2022. These provisions guarantee a candidate country financial aid and technical support from multi-national European teams to enable it to meet the requirements of membership in the best possible way. The signatories request that this funding and these teams be deployed as soon as an initial peace agreement has been approved, on an exceptional scale corresponding to the material and human damage suffered by Ukraine.
Making such an announcement today would be a sign of confidence in the Ukrainian people’s ability to rebuild themselves, a clear response to their desire to be part of our community, a horizon for their future beyond the war, in keeping with the very nature and vocation of the European Union. Actually making such a gesture would provide the best possible chances of a rapid completion of the accession itself.
We hope that the French Presidency that will emerge from the polls on 24 April will be in a position to make such a proposal.
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Madame Ursula Van der Layen, Madame Roberta Metsola, Monsieur Charles Michel
Mesdames les Présidentes,
Monsieur le Président,
Nous vous remercions de prendre connaissance de l'appel, ci-joint, que nous lançons en Europe : l'aide urgente à l'Ukraine doit devenir l'aide à sa pré-adhésion.
Nous comptons sur votre forte volonté européenne commune pour réaliser dans les meilleurs délais et au mieux cet objectif si important pour l'Ukraine et pour l'Europe.
Veuillez agréer, Mesdames les Présidentes, Monsieur le Président, l'expression de notre haute considération.
Thierry Jeantet Philippe Laurette
Président du Mouvement d’Action Président d’Honneur
et Réflexion pour les Réformes Sociales de l’Association Jean Monnet
Premier.e.s intiateurs, initiatrices :
Annie Blanchard, engagée associative, France
Agnès Fossaert, Doyenne Honoraire à la Cour de Cassation, France
Tiziana Simoni, ancienne Elève de Sc-Po-Bologna, Italie
Screcko Cebron, engagé coopératives, Slovénie
Rui Coelho E Campos, Avocat, engagé ESS, Portugal
Guy Courtois, engagé Finance Solidaire , France
Edwin Morley-Fletcher, Président de Lynkeus, Italie
Michel Porta, Co-Fondateur du M.A.R.S., engagé Mouvement Coopératif Européen
Jérome Vignon, engagé associatif
Édouard Pflimlin, rédacteur multimédia dans la presse et l’édition