EXPULSION DE NOS ELEVES

EXPULSION DE NOS ELEVES

Lancée le
8 février 2023
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Pourquoi cette pétition est importante

LETTRE OUVERTE CONTRE L’EXPULSION DE NOS ÉLÈVES

 

à M Pap N’Diaye, Ministre de l’Éducation Nationale

à Mme Katia Béguin, Rectrice de l'Académie de Nantes

à M Benoît Dechambre, Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale du

Maine-et-Loire

 

à M Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur

à M Pierre Ory, Préfet de Maine-et-Loire

 

Au lycée polyvalent Carnot-Bertin de Saumur dans le Maine-et-Loire, trois élèves sont en cours d'expulsion du fait du refus de leur régularisation. Une élève est aussi concernée à l'école primaire du Clos Coutard de Saumur. Ces élèves, d’une même fratrie, sont depuis plusieurs années en France, ils sont bien intégrés dans leur classe, ils ont des amis, ils ont un bon relationnel avec leurs enseignants.

Scolairement, ces adolescents ont fait d'énormes progrès, ils participent à de nombreux projets qui leur inculquent les valeurs de notre belle République. Jawad est en terminale bac professionnel Cuisine et devrait passer les épreuves du bac en juin. Avec ses camarades, il est investi dans la collecte de fonds pour l’association Les Enfants du jardin. La Fraternité est au coeur de ce projet. Le chef de L’Escale de la gare à Saumur doit le prendre au sein de sa structure pour son stage de mars. Ce même chef lui a fait une promesse d’embauche pour un CDI à l’issue des épreuves du bac. Chacun sait combien ce secteur d’activité est en tension et subit la pénurie de main d’oeuvre. Par ailleurs, Le restaurant Le Massama à Saumur, souhaitait le recruter en contrat de week-end, hélas, sa situation ne l’a pas permis. 

Nabeel, qui a obtenu son DELF, est en terminale CAP. Il a commencé ses épreuves de CCF pour obtenir son CAP RICS (Réalisations Industrielles en chaudronnerie ou Soudage). Il a choisi un document relatif à la laïcité en EMC pour son CCF. Pour la journée du 9 décembre 2022, il a co-écrit avec ses camarades un rap pour lutter contre le mariage forcé des jeunes filles. Depuis qu’il arrive à s’exprimer en français, le sourire ne quitte plus son visage, content de pouvoir enfin se faire comprendre. 

Ali quant à lui, est un élève très respectueux de ses professeurs et un bon camarade de classe. Il est inscrit au DELF A2 et il est très assidu aux cours de FLS pour pouvoir progresser encore en français afin d’optimiser sa scolarité. Sa présence est positive et son comportement celui d’un élève investi. 

Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, les autorités veulent aller à l’encontre de ce qu’on leur enseigne à l’école. Les autorités leur retirent l’espoir de pouvoir jouir de ces valeurs qu’ils respectent, qu’ils pratiquent au quotidien. Comment vont réagir leurs camarades ? La valeur de Fraternité, déjà mise à rude épreuve par le contexte actuel, par le développement d’idées nauséabondes, va être remise en question par cette OQTF. Comment leurs camarades pourront-ils continuer à croire en cette Fraternité qu’ils défendent ensemble ? L'effet de cette expulsion aura des conséquences sur l'ensemble des élèves du lycée. Comment pourront-ils croire encore aux valeurs de la République après une telle violence des Institutions ?

Par ailleurs, le pays dans lequel on les renvoie est ravagé par les eaux depuis maintenant plusieurs mois, le risque sécuritaire est particulièrement élevé aujourd’hui au Pakistan, ce que confirme le site du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères. N’y-a-t-il pas là, quelque chose de contradictoire avec les idéaux de notre Constitution ? Pourquoi renvoyer ces jeunes dans un endroit où ils risquent leur vie ? Pourquoi renvoyer ces jeunes dans un endroit où le respect des droits de l’homme n’est pas la priorité ?

Les enseignants sont actuellement formés à la défense des valeurs de la République, un plan de formation national, décidé par Monsieur Jean-Michel Blanquer, est aujourd’hui déployé dans les académies. L’Education nationale nous forme à la défense des valeurs Républicaines, et par ailleurs, la République française a tendance à oublier la Fraternité, la valeur qui permet de vivre-ensemble, de comprendre l’autre, de s’enrichir de l’altérité. L’OQTF qui vise nos élèves est une atteinte à cette Fraternité.

Ces enfants, ces adolescents, ces jeunes adultes ont été confiés à l’Éducation nationale française. Comprenez ce qui nous motive aujourd'hui : on nous les a confiés pour les accompagner dans leur apprentissage de la citoyenneté et, paradoxalement, on leur enlève l’espoir d’un avenir meilleur qu'ils construisent ici avec leur famille. En tant que professionnels de l’Éducation nationale, citoyens, et êtres humains, nous ne pouvons pas accepter cela, leur départ est inenvisageable.

Nous demandons que nos élèves et leur famille soient régularisées.

Les personnels mobilisés du Lycée Carnot-Bertin de Saumur, dans le Maine-et-Loire

Cosignataires :

Les camarades de classe de Jawad, Nabeel et Ali

De nombreux élèves du lycée Carnot-Bertin,

Syndicats de l'Education nationale dont CGT Educ’action - SNETAA-FO - Sud éducation   

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