Face à certaines oppositions au tramway qui ne nous semblent pas fondées, sinon insuffisantes pour y renoncer, que ce soit en partie ou en totalité, 
nous, usagers des transports collectifs, souhaitons que la deuxième ligne de tramway de la métropole tourangelle soit réalisée dans son entier, de Chambray à La Riche, aux motifs suivants : 

Parce que la première ligne du tramway :

• a démontré très rapidement son intérêt (voir le bilan de la loi Loti) ;  
• est largement plébiscitée par les Tourangeaux avec une fréquentation au-delà des espérances ;  
• a permis de réduire la part de l’automobile et d’augmenter la part des transports en commun ainsi que la marche ;  
• a permis de réduire le bruit ; 
• a permis de laisser plus de place aux piétons et aux vélos ;

Parce que le tramway, en raison de sa grande capacité, sa fiabilité, son efficacité, sa faible émission de CO2 est la solution la meilleure et la plus rapide :

•  pour répondre aux enjeux climatiques, en n’émettant pas de particules fines, et 27 fois moins de CO2 que le bus ;  
• pour répondre aux besoins des usagers déjà très nombreux sur l’axe Béranger-Giraudeau et vers l’hôpital Bretonneau ;
• pour répondre aux besoins du plus grand nombre d’usagers potentiels, qu’ils soient du cœur de la métropole ou au-delà (il ne faudra que 15 minutes pour aller du parking-relais de La Riche au centre-ville de Tours) ;  
• pour apaiser la ville et réaliser une zone à faible émission au centre de Tours ;

Parce que le tramway attire plus les usagers que le bus car il est :

• plus confortable, car il génère très peu de secousses ; 
• plus silencieux ;
• plus accessible pour les personnes à mobilité réduite et les personnes âgées ;
• accessible aux vélos ;

Parce que, après le vote à l’unanimité de la Métropole en 2018 pour la ligne B , de nombreux et importants projets d’urbanisme de la Métropole ont été prévus : rénovation urbaine des casernes, université, écoles privées, restaurant et résidences universitaires, Tiers Lieux, quartier Plessis Botanique, desserte des quartiers Maryse-Bastié à Tours et Niqueux Bruere à La Riche, parking-relais au pied du boulevard périphérique …

Parce que certains investissements réalisés à la création de la ligne A doivent être amortis avec plusieurs lignes d’un même réseau, pour réduire durablement les coûts de fonctionnement :

• le centre de maintenance ;  
• le personnel qualifié ;
• et qu’il serait donc coûteux de choisir une technologie différente ;

Parce que s'il s'agit de défendre le patrimoine du 19e du boulevard Béranger, il faut accepter la comparaison avec les années 1900, et constater que malgré ses grands arbres, il est en réalité aujourd'hui entièrement bitumé, bruyant et pollué, car envahi de plus de 12000 véhicules par jour qui occupent 4 voies de circulation, et 4 de stationnement;

Parce que vouloir un BHNS (bus à haut niveau de service) plutôt qu’un tramway, c’est : 

• ajouter encore des bus, alors qu’il y en a déjà plus de 600 par jour sur le boulevard Béranger; 
• émettre beaucoup plus de CO2 directement ; 
• devoir acquérir 6 fois plus de bus que de tramways sur une durée de 30 ans ;  
• émettre plus de bruit (circulation automobile = 80 % de la pollution sonore en ville) ;

Parce que les bus au GNV achetés par la métropole, même sans particules fines, émettront beaucoup plus de CO2 que le tramway, et nous rendront par ailleurs plus dépendants du gaz, très majoritairement d’origine fossile, et de son prix très volatile ;

Parce que sanctuariser le boulevard Béranger qui, malgré ses grands arbres, est aujourd’hui pollué, bruyant et bitumé sur toute sa largeur, c’est s'empêcher de l’embellir, de mieux le végétaliser, de perméabiliser son mail, et d’y apaiser la circulation ;

Parce qu’il existe des solutions techniques pour limiter l’impact sur les racines des arbres : surélévation de la plate-forme du tramway, rail bas, intégration des deux voies de tramway au sud du mail ;

Parce qu’un passage alternatif par le boulevard Jean Royer a déjà été exclu n’ayant pas le potentiel d’usagers suffisant :

• trop peu de services et de commerces, il est bordé essentiellement d’habitats individuels ;
• il éviterait le centre-ville, qui est pourtant le départ ou la destination de 70 % des déplacements en transports en commun, contraignant la majorité des usagers à un changement supplémentaire, et réduisant fortement l’intérêt du parking-relais de La Riche ;

Parce que renoncer à une demi-ligne vers l’ouest …

• ne peut être compensé par une demi-ligne vers l’est ; les usagers de La Riche et de Tours-ouest ne sont pas interchangeables avec ceux de Saint-Pierre, même si une ligne y est indispensable par ailleurs ; 
• remettrait en cause les subventions importantes promises par le gouvernement, notamment parce qu’on délaisserait deux quartiers prioritaires, ce qui pourrait compromettre toute la ligne ;
• ferait de la demi-ligne restante vers Chambray la plus chère de France, en raison des frais déjà engagés pour le tronçon ouest ;

Parce que le projet de ligne B Chambray-La Riche est l’aboutissement de nombreuses années de réflexions, d’études et de débats, et de millions d’euros déjà dépensés au nom des usagers-contribuables ;

Parce que les élus ont souhaité que notre agglomération gagne le statut de Métropole, et qu'ils veulent demain prolonger le réseau de tramway en améliorant les possibilités de l’étoile ferroviaire ;

 

Nous demandons à nos élus : 

• de répondre avec des projets à la hauteur des ambitions d'une métropole,
• de montrer de la solidarité entre toutes les communes, car ni les usagers ni les enjeux climatiques ne sauront se satisfaire d’une demi-ligne de tramway tous les 10 ans,
• de garder l'objectif d'un réseau minimum de trois lignes, incluant les communes de Saint-Pierre-des-Corps (indispensable et urgente) et Saint-Cyr-sur-Loire dans un avenir proche.

 

L’Association de Développement des Transports Collectifs en Touraine existe depuis 1975. Née pour sauver la ligne SNCF Tours-Chinon, elle se bat aujourd’hui pour la ligne Tours-Loches. Militante de la première heure pour le retour du tramway à Tours, pour optimiser l’étoile ferroviaire, elle est force de proposition auprès des collectivités locales. Elle organise des réunions publiques, publie des communiqués dans la presse, des articles sur son site internet ainsi que sur sa revue interne Métropolitram. Au titre d’association d’usagers des transports, elle est adhérente de la FNAUT.