La France doit reconnaître le génocide des Ouïghour·e·s en Chine !

La France doit reconnaître le génocide des Ouïghour·e·s en Chine !

Lancée le
20 avril 2021
Victoire confirmée
Cette pétition a abouti avec 166 812 signatures !

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Institut ouïghour d'Europe

L’Institut ouïghour d’Europe (IODE) a été fondé début 2019. Au sein de l’IODE, nous accomplissons un travail multiple visant à promouvoir, transmettre, défendre, et faire vivre la culture ouïghoure, à contribuer au développement des études ouïghoures, à proposer des services divers aux Ouïghour·e·s en France et en Europe, et bien d’autres activités encore.

Mais le contexte de violences extrêmes infligées au peuple ouïghour par le gouvernement chinois nous pousse à également communiquer sur l’actualité ouïghoure, à informer le public français et européen sur ce qu’il se passe en Région ouïghoure, et à tenter de défendre les Ouïghour·e·s en Chine en prenant position publiquement et politiquement sur les exactions perpétrées par les autorités chinoises.

En effet, chaque jour s’accumulent les preuves d’un génocide perpétré par la Chine contre les Ouïghour·e·s. #GenocideOuighour. Cette population turcophone, autochtone et majoritaire de la région dite du « Xinjiang » vit un véritable enfer. Entre 1,8 et 3 millions de Ouïghour·e·s sont interné·e·s dans des centaines de camps. Beaucoup sont victimes de tortures, de viols et d’agressions sexuelles.

Le reste de la population est constamment surveillé par les autorités chinoises qui procèdent aussi à des stérilisations massives et forcées des femmes ouïghoures. En 2019, on estime qu’entre 700 000 et 800 000 enfants ouïghours ont été placés dans des orphelinats d’État où ils reçoivent une éducation chinoise et sont privés de contacts avec leur langue maternelle et la culture de leurs parents. Depuis 2017, près de 16 000 mosquées, soit 65% de leur nombre total dans la région, ont été détruites ou endommagées dans le cadre de politiques gouvernementales. Toutes ces politiques démontrent que les autorités cherchent aujourd’hui à faire disparaître les Ouïghour·e·s en tant que peuple. Désormais, nous mènerons donc campagne pour faire reconnaître et condamner les crimes contre l’humanité commis en Région ouïghoure : il s’agit d’un génocide au sens de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.

Nous demandons à MM. Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Macron de reconnaître et condamner officiellement le caractère génocidaire des politiques mises en place contre les Ouïghour·e·s en Chine, comme plusieurs États l’ont déjà fait : les États-Unis, le parlement canadien, et le parlement néerlandais. Reconnaître officiellement le génocide permettrait de réfléchir à des sanctions diplomatiques, commerciales ou économiques, et d’accroître la pression sur la Chine afin de faire cesser une fois pour toutes les atrocités que subissent les Ouïghour·e·s.

Nous ne pouvons plus rester les bras croisés, nous comptons sur vous.

L’Institut ouïghour d’Europe

***
Ci-dessous le courrier du 20/04/2021 envoyé par l’Institut ouïghour d’Europe à messieurs Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et Emmanuel Macron, Président de la République.

Monsieur Emmanuel Macron, président de la République française,
Monsieur Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères,

De nombreuses études académiques, des enquêtes de presse détaillées, des rapports d’organisations de défense des droits humains, et des témoignages de plus en plus nombreux documentent les violences politiques extrêmes que subissent les Ouïghour·e·s, une population turcique, depuis au moins 2014. Un rapport a été réalisé en mars 2021 par plusieurs dizaines d’expert·e·s en études ouïghoures, en études chinoises et en droit international, pour le compte du Newlines Institute for Strategy and Policy. Les conclusions de ce rapport sont sans appel : ces violences et persécutions répondent à tous les critères de la définition de génocide établie par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. Il est aujourd’hui établi que les autorités chinoises sont en train de commettre un génocide à l’encontre des Ouïghour·e·s. Elles ont pour intention délibérée d’éliminer la population ouïghoure en tant que telle, alors que celle-ci est autochtone et majoritaire dans la Région autonome ouïghoure du « Xinjiang » (terme signifiant « nouveau territoire » en chinois).

Le processus génocidaire engagé se manifeste par différentes politiques :

  • Depuis 2017, le gouvernement chinois interne massivement les Ouïghour·e·s (entre 1,8 et 3 millions sur 12 millions) dans des camps et prisons.
    Pendant longtemps, la Chine a nié en bloc l’existence des camps. Face aux nombreux témoignages oculaires, aux images satellites, et à la fuite de documents officiels, les autorités chinoises ont finalement reconnu en octobre 2018 avoir eu recours aux camps d’internement en les qualifiant de « centres de formation professionnelle » ou de « rééducation » afin de justifier leur existence. Le Think tank Australian Strategic Policy Institute a recensé en mars 2020 plus de 380 structures d’internement construites ou rénovées depuis 2017. Quant au nombre total de ces structures en Région ouïghoure, il a été estimé à plus de 1400 par le chercheur Adrian Zenz en janvier 2020. Les conditions de détention dans ces camps sont inhumaines : des témoignages multiples font état de tortures brutales et systématiques (chocs électriques, coups de fouet, etc.) mais aussi de viols et agressions sexuelles.
  • Le gouvernement chinois procède à l’extermination biologique de la population ouïghoure par une politique de prévention des naissances via des stérilisations massives et forcées. Les rapports montrent la proportion anormale de stérilisation massive des femmes ouïghoures par rapport à la moyenne nationale (en 2018, plus de 80% des stérilisations effectuées dans toute la Chine concernent les femmes ouïghoures qui composent moins de 2% de la population nationale). Ce contrôle drastique des naissances ouïghoures a entraîné la chute vertigineuse du taux de natalité de la population ouïghoure (-50% en deux ans), notamment dans deux des préfectures où cette dernière est majoritaire (-84% entre 2015-2018).
  • Le gouvernement chinois sépare les enfants ouïghours de leur famille et les détient dans des « orphelinats d’État » (le nombre d'enfants concernés était estimé entre 700 000 et 800 000 fin 2019). Dans ces structures, qui concernent le plus souvent des mineur·e·s dont les parents ont été internés, les enfants reçoivent une éducation chinoise qui les coupe de leur langue maternelle et de la culture de leurs parents.
  • Le gouvernement chinois procède à une surveillance massive et totalitaire des Ouïghour·e·s. Chen Quanguo, ancien secrétaire du Parti communiste chinois de la Région du Tibet, a été nommé au même poste en Région ouïghoure en 2016. Depuis cette nomination, qui en dit long sur les parallèles entre la gestion du Tibet et celle de la Région ouïghoure, Chen Quanguo a procédé à l’installation de réseaux de caméras à reconnaissance faciale, ordonné la collecte de données privées à grande échelle, mis en place des points de contrôle entre chaque ville, et systématisé l’utilisation d’applications installées de manière obligatoire sur les smartphones pour contrôler l’existence de « contenus illicites » sur ces derniers. Pour le seul premier semestre de 2017, le total des dépenses visant à « maintenir la stabilité » en Région ouïghoure s’élève à 1,27 milliards d’euros.
  • Le gouvernement chinois envoie des cadres du Parti communiste chinois dans les lieux de résidence des Ouïghour·e·s afin de vivre chez eux pour les surveiller. Cette politique intrusive est intitulée « Rendre visite au peuple, bénéficier au peuple, rassembler les cœurs du peuple ». De nombreux témoignages associent cette politique à l’exercice d’une pression politique à l’intérieur des foyers ouïghours, et font état de viols et d’incitation à consommer de l’alcool et du porc. Elle s’associe également à des mariages entre Chinois et Ouïghoures fortement incités, voire forcés par les administrations rurales.
  • Le gouvernement chinois met en place des politiques d’éradication de l’identité ouïghoure, en ciblant notamment la culture, la langue, l’architecture, et les sites religieux musulmans. La destruction massive de mosquées et de cimetières musulmans a pu par exemple être constatée. De nombreux témoignages et enquêtes de terrain font été de destructions systématisées des caractéristiques architecturales de nombreuses maisons traditionnelles ouïghoures. Ces destructions sont opérées dans un but de « modernisation » de la vie ouïghoure, le plus souvent sur décision des bureaux locaux du Parti communiste chinois.
  • Le gouvernement chinois surveille et harcèle les Ouïghour·e·s vivant à l’étranger : Cette politique concerne notamment la France, où les membres de la diaspora ouïghoure sont menacés, traqués, harcelés par les autorités chinoises sur les réseaux sociaux ou par des appels des services de l’ambassade de Chine. Malgré cette pression, des rescapé·e·s de camps ont pu courageusement témoigner des atrocités subies : Gulbahar Haitiwaji, Gulbahar Jalilova, Omir Bekali, etc.

Ce génocide est l’aboutissement d’une politique coloniale de plusieurs décennies dans la région. Il a pour but la mainmise complète de la Chine sur la Région ouïghoure et sur les populations non-chinoises qui y vivent. Cette politique est à situer dans un contexte d’expansion économique et géopolitique - les « nouvelles routes de la soie » ou « Belt & Road Initiative » - visant à satisfaire ce que Xi Jinping appelle depuis 2013 le « rêve chinois ». C’est aussi et surtout le produit d’idéologies racistes qui font des populations de ces régions périphériques à la Chine, des populations « arriérées » qu’il s’agirait donc de « civiliser », de « développer », ou de faire disparaître.

Pour tenter de justifier les violences politiques extrêmes contre la population ouïghoure, les autorités chinoises parlent de stratégies de « déradicalisation », de « contrer le séparatisme » ou encore de « Guerre du peuple contre la terreur ». Pourtant, une fuite de documents officiels internes au Parti communiste chinois révélée par le New York Times en novembre 2019 a permis d’identifier les ordres suivants : « raflez toutes les personnes devant être raflées », « éliminez-les toutes… détruisez-les en profondeur », et « brisez leur lignée, brisez leurs racines, brisez leurs liens et brisez leurs origines ». Ces ordres ont été donnés par le gouvernement chinois aux cadres du Parti et aux fonctionnaires de Région ouïghoure. Dans plusieurs communications publiques, ces derniers ont fait référence à la campagne en cours en parlant de « l’éradication de tumeurs ».

Les violences politiques extrêmes et systématiques, organisées, planifiées et perpétrées par les autorités chinoises contre les Ouïghour·e·s témoignent d’une intention de détruire, y compris biologiquement, les Ouïghour·e·s en tant que groupe à part entière. Elles sont constitutives d’un génocide selon les critères mis en avant dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, dont la Chine est un État signataire.

C’est à l’aune de tous ces faits que plusieurs États ont décidé de qualifier de génocide la situation des Ouïghour·e·s en Chine : les États-Unis, le parlement canadien, le parlement néerlandais. D’autres États n’ont pas encore reconnu officiellement le génocide mais reconnaissent des violations graves des droits humains : Royaume-Uni, Union européenne, Danemark, Suisse, Norvège, Japon, Australie, etc. Certains ont donc décidé de sanctions.

Néanmoins, il est essentiel que les États reconnaissent le génocide et non pas seulement un « système de répression institutionnalisé » (Jean-Yves Le Drian, 24/02/2021) car l’ampleur des violences et l’intention de détruire la population ne peuvent pas être minimalisées. Par ailleurs, des actions concrètes pour lutter efficacement contre ce génocide ne pourront être prises que lorsque celui-ci sera reconnu.

C'est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le président Emmanuel Macron, et Monsieur le ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian, de reconnaître officiellement le caractère génocidaire des politiques mises en place contre les Ouïghour·e·s par les autorités de la République populaire de Chine.

Nous appelons également l'ensemble des député·e·s, sénateur·rice·s, et personnalités publiques ou politiques, mais aussi les citoyen·ne·s (dont beaucoup se sont déjà mobilisé·e·s en France) à prendre publiquement position sur le sujet et à exiger qu'il soit mis fin à ce génocide par tous les moyens diplomatiques, commerciaux, et économiques que la France et l'Union européenne ont à disposition : en particulier, la prise de sanctions supplémentaires à l'égard de responsables du Parti communiste chinois, la décision de sanctions économiques et l’arrêt des importations issues du travail forcé (notamment la tomate et le coton issus de Chine, qui sont majoritairement produits en Région ouïghoure), la non-participation de la France aux Jeux olympiques d’hiver de 2022, la fin des négociations et l'annulation de l'accord global d'investissements entre l’Union européenne et la Chine, et plus généralement la remise en cause des coopérations scientifiques, académiques, culturelles, commerciales, diplomatiques, et économiques avec la Chine tant que les politiques génocidaires et concentrationnaires seront poursuivies.

Rester sans agir rend la France complice du crime contre l’humanité mis en œuvre en Région ouïghoure. Tenons une position ferme à l’égard de la Chine et envoyons un message fort à la communauté internationale. Messieurs Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian : soutenez la communauté ouïghoure et reconnaissez officiellement le caractère génocidaire des politiques mises en place contre les Ouïghour·e·s par la République Populaire de Chine !


#GenocideOuighour

Victoire confirmée

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