[FRANÇAIS | see English below]

La tragique disparition d’Omar Blondin Diop le 11 mai 1973 à la prison de Gorée n’est toujours pas élucidée 50 ans après. Selon la version officielle, il se serait suicidé dans sa cellule.

Le 6 juin 1973, le père d’Omar, feu le Dr Ibrahima Blondin DIOP, a déposé une plainte pour « coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner » et « non-assistance à personne en danger », qui s’est soldée par une ordonnance d’incompétence prise par le Tribunal Correctionnel de Dakar le 12 juin 1975. 

Aujourd’hui, plusieurs éléments nouveaux viennent renforcer cette exigence de vérité et la nécessité d’une réouverture du dossier judiciaire.

D’abord, la récente apparition d’un élément nouveau évoqué par feu le Juge Moustapha Touré dans le film documentaire intitulé Omar Blondin Diop, un révolté du réalisateur Djeydi DJIGO, qui affirme, après reconstitution sur site, son intime conviction de l’impossibilité matérielle pour Omar de commettre un tel suicide. Une reconstitution que tout un chacun peut visualiser grâce à la modélisation 3D inédite proposée par Le Monde dans son reportage vidéo du 27 octobre 2023 intitulé « Affaire Omar Blondin Diop : enquête sur la mort suspecte du célèbre opposant sénégalais » et réalisée par la journaliste Laureline SAVOYE.

Ensuite, le témoignage de Jean-Pierre BIONDI, ancien conseiller audiovisuel au cabinet du président Léopold Sédar SENGHOR, dans la série podcast du 18 septembre 2023 intitulée « Omar Blondin Diop, plutôt la mort que l’esclavage » et réalisée par les journalistes Clémentine MÉTÉNIER et Florence MORICE pour Radio France Internationale, qui qualifie la version officielle de la mort d’Omar de « mensonge d’État », révélant que la version circulant à la présidence parmi les proches du président Senghor était bien celle d’un homicide commis par les gardiens de la prison.

Nous, Sénégalais-e-s, Africain-e-s, citoyen-ne-s du monde épris de justice, aux côtés de la famille, des amis et des camarades d’Omar, EXIGEONS Vérité et Justice pour Omar Blondin Diop.

50 ans après, nous disons toujours, à l’instar du proverbe africain : « Quelle que soit la longueur de la nuit, le soleil finit toujours par se lever ».

Ont déjà signé :

• Boubacar Boris Diop, écrivain (Sénégal) ;
• Aminata Dramane Traoré, ancienne ministre de la culture et du tourisme, essayiste (Mali) ;
• Antoine Gallimard, éditeur, administrateur des éditions Gallimard (France) ;
• Youssou Ndour, musicien (Sénégal) ;
• Pierre Sané, ancien secrétaire général d’Amnesty International (Sénégal) ;
• Alioune Nouhoum Diallo, ancien président du Parlement de la CEDEAO, ancien président de l’Assemblée nationale (Mali) ;
• Barthélémy Toye Dias, maire de Dakar (Senegal) ;
• Bailo Teliwel Diallo, ancien ministre de la culture (Guinée) ;
• Mohamed Mbougar Sarr, romancier (Sénégal) ;
• Felwine Sarr, écrivain, universitaire (Sénégal) ;
• Anicet-Georges Dologuélé, ancien premier ministre (République centrafricaine) ;
• Ndongo Samba Sylla, économiste (Sénégal) ;
• Fatoumata Seck, professeure de littérature (Sénégal/États-Unis) ;
• Amzat Boukari-Yabara, historien (Bénin/Martinique).

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[ENGLISH]

Omar Blondin Diop’s tragic death on May 11, 1973, at Gorée prison remains unresolved 50 years later. According to the government’s version, he would have committed suicide in his cell.

On June 6, 1973, Omar’s father, the late Dr. Ibrahima Blondin Diop, filed a lawsuit for “intentional assault causing death without intent” and “non-assistance to a person in danger” which resulted in an order of incompetence by the Correctional Court of Dakar on June 12, 1975. 

Today, new elements reinforce this demand for truth and the need to reopen the case.

Firstly, the recent appearance of a new piece of evidence from the late Judge Moustapha Touré in the documentary film, Omar Blondin Diop, A Rebel by Djeydi Djigo, confirming, after an on-site reconstruction, his firm belief that it was materially impossible for Omar to commit such a suicide. This reconstruction can be seen by all thanks to the original 3D modelling proposed by Le Monde in its video “Omar Blondin Diop case: investigation into the suspicious death of the famous Senegalese opposition figure” by journalist Laureline Savoye.

Then, the exclusive testimony of Jean-Pierre Biondi, former audiovisual adviser in the cabinet of President Léopold Sédar Senghor, in the podcast series “Omar Blondin Diop, rather death than slavery”, produced by Clémentine Méténier and Florence Morice for Radio France Internationale, who describes the official version of Blondin Diop’s death as a “state lie”. He also reveals that Senghor's closest associates all knew that the revolutionary philosopher had died at the hands of his prison guards.

We, Senegalese, Africans, justice-seeking citizens of the world, alongside Omar’s family, friends and comrades, DEMAND Truth and Justice for Omar Blondin Diop.

50 years on, we still firmly believe in the African proverb: “However long the night, the sun always rises in the end”

Have already signed: 

• Boubacar Boris Diop, author (Senegal);
• Aminata Dramane Traoré, former minister of culture/tourism, essayist (Mali);
• Youssou Ndour, musician (Senegal);
• Antoine Gallimard, editor (France);
• Pierre Sané, former Amnesty International general secretary (Senegal);
• Alioune Nouhoum Diallo, former president of the ECOWAS Parliament, former president of the National Assembly (Mali);
• Barthélémy Toye Dias, mayor of Dakar (Senegal);
• Bailo Teliwel Diallo, former minister of culture (Guinea);
• Felwine Sarr, academic, writer (Senegal);
• Amy Niang, political scientist (Senegal);
• Anicet-Georges Dologuélé, former Prime minister (Central African Republic);
• Ndongo Samba Sylla, economist (Senegal);
• Fatoumata Seck, literature professor (Senegal/USA);
• Amzat Boukari-Yabara, historian (Benin/Martinique);
• Mohamed Mbougar Sarr, novelist (Senegal).