Le 16 septembre 2022, une jeune femme iranienne, Mahsa Jina Amini, est morte dans un hôpital de Téhéran après avoir été arrêtée et détenue pour ne pas avoir porté le voile approprié. La mort de cette femme de 22 ans a déclenché un mouvement de protestation dans tout l'Iran.

C'est un vaste mouvement qui s'étend des villages aux grandes villes, impliquant toutes les couches de la société, des riches aux pauvres, et tous les âges, des étudiants aux retraités, ainsi que la diaspora. Les Iraniens dans la rue réclament la liberté, la démocratie et leurs droits fondamentaux.  

Au cours des dernières semaines, le monde a vu comment le gouvernement iranien a tenté de faire taire les manifestations par la violence. Il a arrêté des milliers de personnes et les a placées dans des prisons déjà surpeuplées et aux conditions sanitaires déplorables. Les autorités iraniennes ont tué centaines de manifestants et en ont blessé autant.

Les autorités ont aussi fortement restreint l'accès à Internet pour éviter que les images vidéo ne parviennent aux réseaux sociaux et aux presses en dehors du pays. La télévision d'État diffuse de la propagande affirmant que les manifestations ont pris fin, afin d'empêcher les gens de les rejoindre. Dans le même temps, les arrestations brutales, la répression et le recours à la force meurtrière se poursuivent dans les rues et sur les campus universitaires, ainsi qu’à l'encontre des minorités ethniques.

Nous voyons des dirigeants du monde entier exprimer leur préoccupation pour les courageux manifestants en Iran. Des rassemblements ont lieu dans de nombreux pays pour montrer leur soutien au peuple iranien et pour condamner la violence. Des politiciens et des parlementaires de tous les continents se sont prononcés contre la répression brutale de l'État iranien.

Compte tenu de cette situation, nous demandons : 

• Que le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies convoque de toute urgence une session spéciale sur l'Iran, notamment parce que le Conseil est l'organe le plus important pour traiter des questions urgentes en matière de droits de l'homme dans le monde et qu'il dispose d'un mécanisme pour organiser des sessions spéciales.
• Qu'en solidarité et pour honorer la lutte des femmes iraniennes, la République islamique d'Iran soit immédiatement exclue de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (ECOSOC), le principal organe intergouvernemental du monde consacré exclusivement à la promotion de l'égalité des sexes, de l'autonomisation et des droits des femmes. Un État qui tue des femmes qui manifestent pacifiquement dans les rues pour revendiquer leurs droits ne devrait pas siéger à cette commission.