STOPDOWN: Non à la gabegie financière et énergétique de l’incubateur PARIS PARC

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Lancée le
7 décembre 2022
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Collectif STOPDOWN

Ce bâtiment anachronique de verre et d’acier - véritable non-sens écologique – représente un engagement financier déraisonnable et à contretemps pour Sorbonne Université, cela au profit quasi-exclusif des entreprises privées. En s’engageant à hauteur d’au moins 50 millions d’euros, Sorbonne Université obère ainsi des finances déjà fragiles, alors qu’elle n’est plus en mesure de renouveler son personnel enseignant et administratif ou d’investir pour la rénovation de nombreux locaux vétustes destinés à l’enseignement, la recherche et aux œuvres sociales telles que restaurants et logements universitaires.    

Paris Parc est un projet pour accueillir des entreprises privées sur le campus Jussieu de Sorbonne Université qui a commencé à être élaboré en 2010. Ce projet vise à faire le rapprochement entre la recherche fondamentale et l'industrie, en construisant un bâtiment pour héberger des startups juste à côté des laboratoires de recherche académiques. 

Depuis la naissance de ce projet, les bouleversements environnementaux et sociaux prennent chaque année plus d'importance dans nos vies, et faire le choix de construire une nouvelle tour en verre ne devrait pas se faire à la légère. Malgré toutes les normes HQE et tous les toits végétalisés, ce genre de constructions engouffre des milliers de tonnes d'acier, de béton et de verre, utilisant ressources et énergie, produisant toujours plus de CO2 et de déchets. Un tel chantier ne devrait être entrepris que s'il remplit une mission essentielle de l'université.

Or l'accueil d'entreprises privées n'est pas une mission prioritaire de l'Université. S'engager dans le chantier d'un nouveau bâtiment "totem" pour accueillir des entreprises privées, c'est investir de l'argent et de l'énergie qui pourraient bénéficier à l'amélioration des conditions de vie des étudiant.e.s et du personnel, qui travaillent dans des bâtiments parfois très vétustes. Malgré sa démesure, ce bâtiment n'hébergera aucune salle de cours, et très peu d'espace de laboratoire accessible aux collègues en recherche.

 

Pour ce chantier, l'université utilisera uniquement de l'argent public, principalement à destination du secteur privé. Sur les 67 millions annoncés à ce jour (l'inflation des matières premières actuelles laisse envisager que ce chiffre sera largement dépassé), 17 millions sont des subventions publiques. Le reste sera à la charge de SU, en puisant dans le fond de roulement, et en contractant un emprunt. Le pari très risqué étant que la location des bureaux couvrira les coûts de fonctionnement ET le remboursement de ces sommes sur 25 ans. Dans un monde bouleversé (inflation, télétravail, guerres, sécheresses, …), SU a choisi de tenter sa chance dans la spéculation immobilière. Est-ce vraiment ce qu'on attend d'elle ? 

Malgré l'ancienneté du projet, les travaux ont commencé dans la précipitation, sans aucune signalétique, ni de concertation avec les usager.e.s des bâtiments alentours qui en ont subi immédiatement les désagréments : vibrations, accès aux laboratoires pour les livreurs et les handicapés coupés, sectionnement d'une fibre de télécommunication privant le site de téléphone et d'internet...

Pendant ce temps, les réformes successives de l'ESR mettent à mal nos universités, avec une baisse effroyable des moyens : perte de masse salariale à tous les niveaux, augmentation du nombre d'étudiant.e.s accueilli.e.s mais diminution du nombre d'enseignants-chercheurs, amphis surchargés , administrations et labos en manque d'effectifs. Dans 25 ans, il sera trop tard pour financer les postes d'aujourd’hui ! 

Pour finir, on nous présente Paris Paric comme un moyen de faire dialoguer université et société :  mais quelle vision étriquée de la société ! « Des entreprises innovantes à fort potentiel de croissance ». Il apparait donc que Paris Parc s'inscrit donc dans une fuite en avant basée sur un modèle de croissance infinie et générée par des entreprises techno-solutionnistes. Or nous vivons dans un monde fragile aux ressources finies. Dans ce contexte, quid des savoirs interdisciplinaires, avec une vue systémique et critique faisant dialoguer sciences expérimentales et humanités ? Où sont les associations, la société civile, les collectivités locales dans le projet ? Face aux bouleversements écologiques et sociaux, il devient évident qu'il faut réorienter la société vers une nouvelle façon de penser son avenir basé sur l’intelligence collective, et l’université doit y jouer un rôle. A ce jour, une vision pluridisciplinaire de l’innovation sociétale, sobre et partagée, basée sur des échanges entre toutes les composantes de la société, ne nous apparaît pas de façon transparente dans le projet Paris Parc.

  

Pour toutes ces raisons, nous demandons : 

    1) Un moratoire sur le chantier afin d’organiser une consultation démocratique sur les besoins d'investissement, pour le secteur privé, mais surtout pour l'enseignement et la recherche, cœur de notre activité. 

    2) Un plan d'action concret pour la rénovation des bâtiments vétustes et les économies d'énergie et baisse du bilan carbone dans l'existant d'abord.

    3) Un lieu dédié à la rencontre entre l'université dans toutes ses disciplines et la société dans toutes ses composantes pour inventer un monde de demain où l'intelligence et une innovation sociétale, sobre et partagée nous permettront d'envisager un avenir désirable sur une planète habitable. 

 

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