Appel des universitaires et intellectuels en France

Appel des universitaires et intellectuels en France

Started
October 5, 2022
Signatures: 1,509Next Goal: 2,500
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Why this petition matters

Started by Hengameh Hoveyda

Appel des universitaires et intellectuels en France

« Soutenez le peuple iranien,

soutenez -la femme, la vie, la liberté !- »

 

Les événements faisant suite à l’assassinat de Mahsa Amini, 22 ans, par la police des moeurs iranienne le 13 septembre dernier justifient l’indignation et le plus large soutien international. Dès l’annonce de sa mort, des femmes se sont rassemblées à Téhéran. Certaines se sont affichées publiquement sans foulard, d’autres se sont filmées en train de se couper les cheveux ou de brûler leur voile. Ces images sont devenues virales. Des manifestations ont lieu dans de nombreuses villes du pays, comme Qzavin (centre), Kerman (sud) ou Sari (nord), associant non seulement des femmes et des jeunes mais toutes les classes d’âge. « Femme, vie, liberté », tel est le slogan repris à travers le pays. 

 

Décidées en urgence et sans la possibilité de faire une autopsie de Masha Amini, ses funérailles ont été organisées dans sa ville natale de Saqqez, dans la province du Kurdistan, un rassemblement que les forces de sécurité iraniennes ont dispersé dans la violence. Malgré la coupure partielle d’Internet et des réseaux sociaux, on a appris que l’armée avait bombardé le Kurdistan iranien, mais aussi des activistes kurdes basés en Iraksous prétexte qu‘ils seraient à l’origine de ce soulèvement...

 

Il faut insister sur la rébellion courageuse du peuple iranien quiaurait entrainé, en 15 jours, une répression féroce avec plus d’une cinquantaine de morts selon une ONG iranienne basée à Oslo. Elle survient un mois seulement après la signature par le président Ebrahim Raïssi d’un décret énonçant des peines plus sévères en cas d’infraction au code vestimentaire, à la fois en public et en ligne. Une mobilisation à haut risque pour chacune et chacun des protestataires qui ne peut que forcer l’admiration si on se souvient que lors des dernières grandes manifestations de 2019, les forces de l’ordre auraient tué au moins 321 manifestants selon Amnesty International. 

 

Bien que le déclencheur de la colère ait été le meurtre de la jeune fille kurde par les forces du régime, la crise politique est bien plus radicale. Des dizaines de villes sont « occupées » chaque nuit, souvent avec des combats de nuit, tandis que le régime ne se prive pas de tirer sur les manifestants. Comme le disent les gens dans leurs slogans, « la mort de Mehsa est un déclencheur, le principe du système est la cible ».  Tous les slogans qui sont lancés visent les fondements même du système, et si l'on imagine que la demande du peuple est de "retirer le hijab obligatoire", on se trompe. Les manifestants crient qu'ils ne veulent pas d'un régime religieux. Le slogan « femme, vie, liberté » semble fédérer une large part de la population iranienne. Sous le régime iranien, pendant longtemps, différents groupes ont été exclus des arènes sociales pour diverses raisons et sont considérés comme des citoyens de « seconde zone ». Cela n'inclut pas seulement les femmes, mais aussi toutes les minorités sexuelles, les ethnies, les minorités religieuses, et enfin toutes les personnes qui ne cèdent pas à l'hypocrisie religieuse pour accepter le système en place, à savoir de nombreux religieux et membres du clergé. « Mahsa »apparait comme un symbole des souffrances et des privations non seulement des ouvriers et des pauvres de la société, mais d’une grande partie de la classe moyenne. Avec les crises économiques, ils n'ont rien à perdre et n'ont pas peur d'être dans la rue en adoptant des comportements radicaux. Les slogans visent le leader suprême du régime et utilisent les pires mots contre le gouvernement religieux.

 

Malgré le vaste filtrage d’Internet, le régime iranien n'a pas été en mesure d'empêcher la jeunesse iranienne de communiquer avec le monde extérieur. Une des phrases qui revient beaucoup dans les écrits ou les slogans des jeunes iraniennes et iraniens est : « Nous vous haïssons » (régime iranien et surtout son leader). Cette haine se situe à un tel niveau que de nombreux jeunes iraniens non seulement veulent faire tomber le système au pouvoir, mais ils se disent ouvertement athées. L'espoir est revenu dans le cœur des gens.

 

Bien que, comme tout autre gouvernement, le régime ait encore des partisans qui dépendent de lui financièrement ou idéologiquement, le nombre de ces partisans diminue chaque jour.Le raccourcissement de l'intervalle de temps entre les protestations en Iran, et les changements profonds et les grands progrès après chaque période de protestations montrent que celles-ci ne doivent pas seulement être prises au sérieux, mais être soutenues comme l'accomplissement des femmes iraniennes et des jeunes.

 

Il est clair que cet appel à signer cette pétition ne peut que condamner le régime et soutenir les forces politiques, à commencer par celles de gauche, qui demandent des libertés politiques et des droits égaux pour les femmes, entre autre de pouvoir porter ou non le hijab. C’est aussi cette demande qui émane de la rue ; non pas seulement contre la répression politique et le régime en place mais pour un gouvernement démocratique.

 

Sachons l’entendre !

 

Premiers Signataires…

 

Alain Badiou, ENS/ULM ; Etienne Balibar, Kingston UniversityLondon ; Ludivine Bantigny, Université de Rouen ; Alain Bertho, Paris 8 ; Christophe Blanchard, Paris 13 ; Patrick Bruneteaux, CNRS/Paris 1 ; Gérald Bronner, Paris 1 ; Marion Carrel, Université de Lille ; Frédéric Charles, Université de Picardie ; Philippe Corcuff, Université de Lyon ; Raymond Debord, Université Toulouse 3 ; Agnès Deboulet, Paris 8 ; Philippe Descola, Collège de France ; Dominique Desjeux, Université Paris 5 Sorbonne ; Didier Fassin, Collège de France/Institut d’étude avancée de Princeton ; Eric Fassin, Paris 8 ; Nacira Guénif, Paris 8 ; Barbara Glowczewski, CNRS/Collège de France ; Hengameh Hoveyda, écrivaine ; Marcel Jaeger, CNAM ; Laurent Jeanpierre, Paris 1 ; Michel Kokoreff, Paris 8 ; Dany Lang, Université Sorbonne Paris Nord ; Loïc Le Pape, Paris 1 ; Ewa Martin, Science-Po Grenoble ; Nonna Mayer, Science-Po Paris ; Lamia Missaoui, Université de Saint-Quentin-en-Yvelines ; Albert Ogien, CNRS/EHESS ; Willy Pelletier, Université de Picardie ; Thomas Piketty, EHESS ; Frédéric Régent, Paris1 ; Nicolas Roinsard, Université de Nantes ; Alessandro Stella, CNRS-EHESS ; Sophie Wahnich, CNRS/EHESS.


https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/soutenez-le-peuple-iranien-soutenez-la-femme-la-vie-la-liberte-20221008_WGI5RMKRRRGITHC5KH3V4WCVUA/?outputType=amp
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Text in English

Appeal from academics and intellectuals in France.

“Support the Iranian people, support -women, life, freedom!-"

 

The events following the murder of 22-year-old Mahsa Amini by Iranian vice police on September 13 are warranting outrage and the broadest international support. As soon as his death was announced, women gathered in Tehran. Some appeared publicly without headscarves, others filmed themselves cutting their hair or burning their veils. These pictures have gone viral. Demonstrations take place in many cities of the country, such as Qzavin(center), Kerman (south) or Sari (north), associating not only women and young people but all age groups. “Woman, life, freedom” is the slogan taken up across the country.

 

Decided urgently and without the possibility of an autopsy of Masha Amini, his funeral was organized in his hometown of Saqqez, in the province of Kurdistan, a gathering that the Iranian security forces dispersed in violence.Despite the partial shutdown of the Internet and social networks, we learned that the army had bombed Iranian Kurdistan, but also Kurdish activists based in Iraq under the pretext that they would be at the origin of this uprising...

 

We must insist on the courageous rebellion of the Iranian people which would have led, in 15 days, to a fierce repression with more than fifty deaths according to an Iranian NGO based in Oslo. It comes just a month after President Ebrahim Raisi signed a decree setting out tougher penalties for breaking the dress code, both in public and online. A high-risk mobilization for each and every one of the protesters which can only command admiration if we remember that during the last major demonstrations of 2019, the police killed at least 321 demonstrators according to Amnesty International.

 

Although the trigger for the anger was the murder of the young Kurdish girl by regime forces, the political crisis is far more radical. Dozens of cities are "occupied" every night, often with night battles, while the regime does not hesitate to fire on demonstrators. As people say in their slogans, "Mehsa's death is a trigger, the principle of the system is the target". All the slogans that are launched are aimed at the very foundations of the system, and if we imagine that the demand of the people is to "remove the compulsory hijab", we are wrong. The demonstrators shout that they do not want a religious regime. The slogan "woman, life, freedom" seems to federate a large part of the Iranian population.Under the Iranian regime, for a long time, different groups have been excluded from social arenas for various reasons and are considered “second-class” citizens. This does not only include women, but also all sexual minorities, ethnicities, religious minorities, and finally all people who do not give in to religious hypocrisy to accept the system in place, namely many religious and members of the clergy. "Mahsa" appears as a symbol of the suffering and deprivation not only of the workers and the poor of society, but of a large part of the middle class. With the economic crises, they have nothing to lose and are not afraid to be in the street by adopting radical behavior. The slogans target the supreme leader of the regime and use the worst words against the religious government.

 

Despite extensive internet filtering, the Iranian regime has not been able to prevent Iranian youth from communicating with the outside world. One of the phrases that comes up a lot in the writings or slogans of young Iranian men and women is: “We hate you” (Iranian regime and especially its leader). This hatred is at such a level that many young Iranians not only want to bring down the ruling system, but they openly call themselves atheists. Hope has returned to people's hearts.

 

Although, like any other government, the regime still has supporters who depend on it financially or ideologically, the number of these supporters is decreasing every day. The shortening of the time interval between protests in Iran, and the profound changes and great progress after each period of protests show that these should not only be taken seriously, but be supported as the achievement of women. Iranian women and young people.

 

It is clear that this call to sign this petition can only condemn the regime and support the political forces, starting with those on the left, who demand political freedoms and equal rights for women, among other things to be able to wear or not wear the hijab. It is also this demand that emanates from the street; not only against political repression and the regime in place but for a democratic government.

 

Let's hear it!

 

*متن فارسی

«به حمایت مردم ایران برخیزید، به حمایت زن، زندگی آزادی!»

رخدادهای از پس قتل مهسا امینی ۲۳ ساله، توسط نیروی پلیس ایران در ۱۳ سپتامبر، خشم و حمایت گسترده‌ی بین‌المللی را بر می‌انگیزد. با اعلام مرگ مهسا، زنان در تهران فرا آمدند. گروهی زنان بدون روسری در انظار عمومی ظاهر شدند، برخی دیگر از خود در حال کوتاه کردن موها یا سوزاندن روسری‌ فیلم گرفتند. تصاویری که در فضای مجازی بیشمار مورد توجه قرار گرفته است. تظاهرات در بسیاری از شهرهای ایران مانند قزوین (مرکز)، کرمان (جنوب) یا ساری (شمال) بر پا می‌شود که آن را نه تنها زنان و جوانان، بلکه همه گروه‌های سنی همراهی می‌کنند. “زن، زندگی، آزادی” شعاری که در سراسر کشور ایران مطرح می‌شود.

مراسم خاکسپاری مهسا امینی با تصمیم فوری و بدون امکان کالبدشکافی در زادگاهش سقز در استان کردستان برگزار شد، تجمعی که نیروهای امنیتی ایران با اعمال خشونت آن را متفرق کردند. به رغم انسداد مقطعی اینترنت و شبکه‌های اجتماعی، خبر می‌رسد که نیروی نظامی ایران، کردستان ایران و همچنین فعالان کرد مستقر در عراق را به بهانه آن‌که منشأ این خیزش‌اند، بمباران کرده‌است.

اعتراضات مردمی با خطر بسیار بالا

بایسته‌است که ما بر خیزش دلیرانه زنان ایرانی که بخش‌های بزرگی از مردم ایران را با خود همراه کرده‌ پافشاری کنیم. بنابر گزارش یک سازمان غیردولتی ایرانی مستقر در اسلو، این خیزش طی ۲۰ روز با سرکوب شدید مواجه شده و به کشته شدن دست‌کم ۹۲ نفر انجامیده است. این رخداد تنها یک ماه پس از آن‌ روی می‌دهد که ابراهیم رئیسی، رئیس‌جمهور ایران، فرمانی را امضا کرده‌ که مجازات‌های سخت‌تری را برای نقض قوانین پوشش، چه در ملاء عام و چه در فضای مجازی مشخص می‌کند. اعتراضات مردمی که با خطر بسیار زیاد برای تک تک تظاهرات‌کنندگان همراه‌است، بسیار تحسین برانگیز است، تنها کافی‌ست به خاطر بیاوریم در جریان آخرین خیزش بزرگ در سال ۲۰۱۹، پلیس حداقل ۳۲۱ معترض را به گزارش عفو بین الملل کشته است.

اگرچه عامل برانگیزاننده خشم مردم، قتل دختر جوان کرد توسط نیروهای رژیم بود، اما بحران سیاسی در ایران بسیار اساسی‌تر است. ده ها شهر، هر شب اغلب با درگیری های شبانه “اشغال” می شوند، در حالی که رژیم از تیراندازی به تظاهرکنندگان ابایی ندارد. همان‌گونه که مردم در شعارهای خود می‌گویند مرگ مهسا بهانه است، اصل نظام نشانه است. تمام شعارهایی که سر داده می‌شود، اصل نظام را هدف قرار می‌دهد و اگر تصور کنیم مطالبه مردم «رفع حجاب اجباری» است، به خطا خواهیم رفت. معترضان فریاد بر می‌آورند که حکومت مذهبی نمی‌خواهند. به نظر می‌رسد شعار «زن، زندگی، آزادی» بخش بزرگی از جمعیت ایران را متحد کند.

دیر زمانی‌ست که در رژیم ایران، گروه‌های مختلف به دلایل گوناگون از عرصه‌های اجتماعی کنار گذاشته شده‌اند و شهروند «درجه دو» محسوب می‌شوند. این موضوع فقط زنان را در بر نمی‌گیرد، بلکه همه اقلیت‌های جنسی، قومیت‌ها، اقلیت‌های مذهبی و در نهایت همه افرادی که برای پذیرش نظام تن به نفاق مذهبی نمی‌دهند را در بر می‌گیرد، چنانکه بسیار از افراد مذهبی و روحانیون را نیز شامل می‌شود.«مهسا» نماد رنج‌ها و محرومیت‌های نه تنها کارگران و طبقه‌ی محروم جامعه، بلکه بخش بزرگی از طبقه متوسط ​​جامعه است که به دلیل وجود بحران‌های اقتصادی، چیزی برای از دست دادن ندارند و با اتخاذ رفتارهای رادیکال از حضور در خیابان نمی‌ترسند. شعارها رهبر نظام را هدف گرفته و تندترین الفاظ را علیه حکومت دینی به کار می‌برند.

“ما از شما بیزاریم”

به رغم فیلتر گسترده اینترنت، رژیم ایران نتوانسته است مانع ارتباط جوانان ایرانی با دنیای خارج شود. یکی از عباراتی که در نوشته‌ها یا شعارهای مردان و زنان جوان ایرانی بسیار بکار می‌رود، این است: «ما از شما بیزاریم». این بیزاری به آن میزان است که بسیاری از جوانان نه تنها می‌خواهند نظام حاکم را بر اندازند، بلکه آشکارا خود را بی‌دین می‌نامند. امید به دل‌های مردم بازگشته است.

اگرچه مانند هر حکومت دیگری، رژیم همچنان حامیانی دارد که از نظر مالی و ایدئولوژیک به آن وابسته‌اند، اما هر روز از تعداد این حامیان کاسته می‌شود. کوتاه شدن فاصله زمانی اعتراضات در ایران و تغییرات عمیق و پیشرفت‌های بزرگ پس از هر دوره اعتراض نشان می‌دهد که نه تنها این خیزش باید جدی گرفته شود، بلکه باید از آن به عنوان دستاورد زنان و جوانان ایرانی حمایت شود.

واضح است که این فراخوان برای امضا، تنها می‌تواند رژیم ایران را محکوم کند و از نیروهای سیاسی حمایت کند، از نیروهای چپ، آنها که خواستار آزادی‌های سیاسی و حقوق برابر برای زنان‌اند، از جمله حق پوشش اختیاری. همچنین این خواسته که از خیابان سرچشمه می گیرد؛ نه تنها در محکومیت سرکوب سیاسی و رژیم موجود، بلکه در حمایت از داشتن یک حکومت دموکراتیک.

بشنویمشان!

نخستین امضاها:

الن بدیو، اتین بالیبار، لودوین بانتینی، الن برتو، کریستف بلانشارد، پاتریک برونتو، ژرالد برونر، ماریون کارل، فردریک شارل،فیلیپ کورکوف، ریمون دوبور، انیس دوبوله، فیلیپ دسکولا، دومینیک دژو، دیدیه فسن، اریک فسن، نصیرا گینیف، هنگامه هویدا، باربارا گلو‌وچوسکی، مارسل ژیژر، میشل کوکورف، دنی لانگ، لوییک لوپاپ، نونا مایر، لامیا میسویی، آلبر اوژین، ویلی پتیه، توما پیکتی، فردریک رژانت، نیکولا روآنسار، الساندرو استلا، سوفی ونیش.

 

 

 

 

 

 

 

 

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