Libérons la nature de la domination de la finance et des puissants

Libérons la nature de la domination de la finance et des puissants

Lancée le
18 mars 2023
Signatures : 5 887Prochain objectif : 7 500
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Pourquoi cette pétition est importante

              
    Une initiative co-portée par l’Agora des Habitants de la Terre, le Collectif Eau 88, le Collectif Bassines Non Merci, l’Eau qui mord, SOS Durance Vivante, la Coordination Eau Bien Commun France, Bruxelles Nature Asbl (Front Commun de Groupements de Défense de la Nature composé d’une trentaine d’organisation), Valise à Idées pour la Terre Asbl, Le Mouvement d’Action Paysanne wallon membre d’ECVC, l’organisation paysanne flamande ‘Boereforum’ membre d’ECVC et le Collectif  Tuiniersforum des jardiniers :

               Libérons la nature de la domination de la finance
            et des puissants en lutte pour la suprématie mondiale

               La valeur de la vie n’est ni l’argent ni le pouvoir

Au cours des trente dernières années, l'argent (la finance) et la puissance (la guerre) ont accru leur domination sur la vie, grâce aussi aux révolutions technologiques fondées sur les nouvelles biotechnologies et l'Intelligence Artificielle dans un contexte dominé par l’économie de marché.  

Progressivement, tous les biens publics communs essentiels à la vie ont été marchandisés, monétisés, privatisés et bradés à la finance privée. Parmi ces derniers, l'eau et, depuis peu, la nature, en tant qu'ensemble des "ressources" de la Terre, réduites à "capital naturel". Par ailleurs, les conflits croissants entre les États les plus puissants du monde autour de l'appropriation privée de la terre, de l'eau, des semences, des connaissances (notamment via les brevets) ont à nouveau déclenché des logiques de guerre mondiale, dont celle qui se déroule depuis un an en Ukraine, risque d’embraser la planète. Nous sommes dans une nouvelle phase guerrière des relations entre les pays les plus puissants, dont leurs peuples et ceux du reste du monde paient déjà les conséquences avec des pertes humaines, des dévastations de la nature et des dégâts matériels très énormes. 
Aujourd'hui, le visage du monde est violent et il a deux faces : d'un côté, la violence de la finance et, de l'autre la violence de la guerre. Il est nécessaire d'agir sur les deux visages, quel que soit celui sur lequel l'action se concentre.  

C'est dans ce contexte que s'inscrivent la nécessité et l'urgence d'une mobilisation citoyenne dans le domaine de la finance, contre les acteurs financiers privés mondiaux qui, ces dernières années, ont réalisé un véritable hold-up sur la nature, sur la vie.


Le hold-up sur la nature par la finance

En décembre 2021, l'association Agora des Habitants de la Terre a lancé sur change.org la campagne "Libérons l'eau de la bourse" contre le placement de l'eau en bourse le 7 décembre 2020 par la Chicago Mercantile Exchange, la plus importante société de négoce de matières premières au monde. En Italie et en France, nous avons recueilli 120 209 signatures, un record pour une pétition en faveur de l'eau, un droit universel et un bien commun public mondial ! Eh bien, les groupes sociaux dominants, non seulement en Italie et en France, avec le soutien des pouvoirs publics, n'ont prêté aucune attention à l'opinion des citoyens actifs. Au contraire, la situation s'est aggravée. Après Chicago, la Bourse de New York, la plus grande bourse du monde, a décidé de créer une nouvelle classe d'actifs financiers, les "Actifs naturels", et une nouvelle catégorie de sociétés cotées, les Natural Assets Corporations (NAC). De plus, au nom de la défense de la nature et du développement durable (!?), elle a proposé que 30% du monde naturel soient confiés à la gestion de ces sociétés, c'est-à-dire au même système productif et financier dont on sait qu'il est le premier responsable du désastre environnemental actuel !
Malheureusement, l'histoire n'est pas terminée. En décembre 2022, après seulement un an, le document final de la COP15-Biodiversité de l'ONU, adopté par plus de 190 États, a approuvé le principe de considérer la nature comme un ensemble de "actifs naturels" auxquels il faut donner un prix de marché (monétarisation de la nature) et dont la valeur économique doit être intégrée dans les calculs de gestion économique
et d'impact environnemental, dans tous les domaines et à tous les niveaux territoriaux. Et ce, dans une logique d'optimisation de la gestion globale et locale des capitaux (dont la nature !) dans l'intérêt de leurs détenteurs les plus riches et les plus puissants. La COP15-Biodiversité a également confirmé son soutien au fait de confier 30% du monde naturel à une gestion selon les canons actuels de l'économie et de la finance, et a approuvé une série de mesures établissant la financiarisation de la nature.
Le principe des 30% n’est pas en question. Il aurait fallu même porter à 50% la partie du monde naturel à mettre sous protection, notamment pour sa restauration. Ce qui fait question est que la COP15, sans pour autant dire, évidemment, que la protection doit être confiée  aux Natural Assets Corporations, comme demandé par la Bourse de New York, a fait clairement référence, concernant la gestion, à des principes et à des mesures à promouvoir propres au fonctionnement actuel de l’économie de marché et de la finance mondiale. Elle n’a pas affirmé non plus que les Etats, les pouvoirs publics, doivent redevenir les responsables directs de la sauvegarde et des soins de la nature, et qu’ils doivent donner l’exemple en respectant leurs propres Constitutions et les Traités internationaux, mettant fin à des pratiques laxistes très nocives à la santé de la vie de notre Planète et de ses habitants. Les dévastations des sols, mal protégés et ravagés partout, en constituent un exemple majeur.

 

La COP15 a procédé à un vol "existentiel" de la nature, une véritable inversion du sens et des valeurs. Jusqu'à présent, la nature a toujours été pensée et vécue comme le fondement et le cadre de référence de la vie sur Terre, Mère Nature ! Par sa financiarisation, la nature est réduite à une catégorie du système économique, le capital naturel, et sa valeur sera essentiellement déterminée par sa valeur économique, en particulier par sa valeur financière en tant que "avoir" financier.

Il est insensé de donner à la nature un prix monétaire, établi par les marchés financiers.


L'objectif de la pétition est de :

demander aux forces sociales et politiques les plus actives en faveur de la concrétisation réelle des droits universels à la vie et aux droits de la nature, de se mobiliser pour exiger des autorités publiques nationales et internationales de libérer la vie, la nature, la Terre Mère, de la soumission à la logique et aux intérêts de la finance mondiale et de reconnaître que la valeur de la vie n'est pas l'argent.

 

A cette fin, 

Nous vous demandons de soutenir les propositions suivantes :

  • Les pouvoirs publics (parlement et gouvernement) doivent affirmer qu’ils considèrent illégales, car contraires aux droits à la vie des citoyens et à l'intérêt du bien commun de l’humanité, les décisions prises par la Bourse de Chicago (gérée par une société financière multinationale américaine privée et principale propriétaire de la Bourse de Milan) concernant la mise en bourse de l'eau, et par la Bourse de New York (également gérée par une société financière multinationale américaine privée) concernant la financiarisation de la nature. 

  • Les pouvoirs publics nationaux, ainsi qu’européens, déclarent insoutenables et inacceptables les dispositions approuvées par la COP15-Biodiversité (décembre 2022) (objectifs 2 et 3, 14 et 15, et surtout 19.) qui ont validé l'adoption de mesures en soutien ouvert à la financiarisation de la nature ;

  • Dans le même temps, ces pouvoirs publics doivent promouvoir l’adoption de nouvelles lois et de mesures cohérentes et innovantes en faveur de la reconnaissance des droits de la nature. Il est temps d'adopter une Charte européenne des droits de la nature et une Convention mondiale sur les droits de la nature, qui sont actuellement totalement absentes de l'agenda européen et mondial. 

  • Remettre au cœur du vivre ensemble bon, juste et pacifique, du local au mondial, les biens communs publics essentiels pour la vie auxquels tous ont droit sans condition. Les responsables de la res publica mondiale doivent, sur la base d'une participation citoyenne effective, promouvoir l'élaboration et à l'adoption d'une "Charte mondiale des biens  communs publics" avant que la guerre en cours ne vienne tout balayer.

                                            Je signe

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