NON A L'IMPLANTATION D'UN METHANISEUR A CHALUS/GIGNAT

NON A L'IMPLANTATION D'UN METHANISEUR A CHALUS/GIGNAT

Lancée le
16 mai 2023
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Pourquoi cette pétition est importante

Non à la transformation de nos campagnes en zones industrielles au profit de quelques-uns !

La méthanisation est un procédé de dégradation des matières organiques qui produit du biogaz. Les résidus, appelés digestats, se présentent sous forme liquide et seront épandus par les agriculteurs.

45 000 m² de terres agricoles vont être transformées pour accueillir l’installation. Le paysage d’une vallée jusque-là préservée va être défiguré, à quelques dizaines de mètres de la chapelle Sainte- Madeleine, site clunisien du Xe siècle que nos anciens se sont battus pour sauver d’un enfouissement sous les pierres sorties des champs ; et quelques centaines de mètres du château de Villeneuve, classé au titre des monuments historiques.

L’installation se trouverait à plus de 6 km du réseau de gaz et ingérerait 17 000 tonnes de matière par an (et sera sans doute agrandi dans le futur comme beaucoup des installations existantes). Les villages impactés n’étant pas reliés au réseau, ils ne profiteraient en rien de cette production et le gaz serait transporté en camion en attendant les travaux titanesques de raccord au réseau.

Une majorité des 250 Gignatois et des 175 habitants de Chalus est à moins de 600 m du futur méthaniseur. Certaines maisons sont à 200 mètres seulement ! Les articles de presse pullulent sur le net et dans la presse écrite concernant les riverains excédés par les odeurs, les bruits et le ballet incessant des camions et tracteurs. 3 000 CAMIONS PAR AN !!! soit plus de 8 camions par jour vont défiler dans les villages pour alimenter les cuves, défonçant la chaussée, entretenue par nos impôts. L’approvisionnement et l’épandage de digestat se faisant dans un rayon de 20 km, le projet est complètement démesuré.

Il existe également des problèmes évidents de cohabitation entre les tracteurs, les camions et les voitures dans les rues des villages souvent étroites (déjà difficile de croiser dans Saint-Germain- Lembron par exemple).

L’installation sortirait sur la D 720, route qui dessert toute la partie Nord-Cézallier et plus d’une quinzaine de communes. Des permis de construire et demandes de certificats d’urbanisme sont refusés aux terrains attenants depuis sa construction dans les années 80, cela pour assurer la sécurité des usagers. Si cela est tout à fait compréhensible, les porteurs de projets disposeraient d’un passe-droit pour faire sortir 3 000 camions dans une zone à faible visibilité ?!

Depuis 2015, le nombre d’accidents sur des méthaniseurs a été multiplié par 5. Notamment des problèmes de fuites avec des pollutions importantes et des désagréments pour les riverains (Salers 2022, condamnation par le tribunal pour nuisances sonores et olfactives, Rennes 2020, 180 000 personnes privées d’eau potable suite à une fuite de digestat, etc.)

 

D'un autre côté, le digestat issu du méthaniseur ne fait pas l’unanimité au niveau scientifique et serait même délétère pour la qualité des sols. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) déclare que « les données fournies révèlent des effets nocifs sur les organismes du sol » et que « les intrants peuvent apporter des contaminants organiques, notamment des résidus d’antibiotiques ou des bactéries antibiorésistantes » … Au même moment les scientifiques trouvent des bactéries antibiorésistantes dans les nuages.

Dans une période où l’on se questionne sérieusement sur les usages de l’eau, les besoins en eau des cultures à vocation énergétiques sont énormes. Le maïs par exemple, une des cultures les plus méthanogène (qui produisent le plus de gaz), nécessite de juin à août, période la plus chaude de l’année, de 550 à 650 mm d’eau ! C’est plus que ce qu’il tombe sur la vallée en une année (500 mm). A titre de comparaison, des agriculteurs de la vallée plantent de la lavande, plante qui ne nécessite aucune irrigation, pour produire malgré le manque d’eau. Quand les sécheresses et canicules sont de plus en plus fréquentes et sévères, certains veulent produire du gaz avec de l’eau. L’implantation d’un méthaniseur va donc justifier la culture du maïs et autres cultures gourmandes en eau dans une zone où il n’y en a pas.

L’irrigation de la vallée se fait pour l’instant par un captage dans l’Allier, le débit de l’Allier étant géré par le barrage de Naussac, dont le taux de remplissage est désespérément bas, et diminuant chaque année (40 % en 2023 contre 77 % en 2022 par exemple).

Il est dangereux dans le contexte actuel de créer une adversité entre la production énergétique et la production alimentaire, notre souveraineté alimentaire étant déjà mise en danger par le réchauffement climatique. Ces projets aberrants augmentent également la concurrence sur le prix des matières premières de la méthanisation, empêchant les petits éleveurs de s’approvisionner en fourrages et ne profitant ainsi qu’aux plus gros.

En outre, un cours d’eau non permanent, la Rase-Madame, est situé en aval du terrain choisi pour la construction du méthaniseur. Ce cours d’eau se déverse dans le Lembronnet et participe au remplissage des nappes phréatiques de Chalus-bas (quartier de Gignat). Le risque de pollution en cas de fuite est très préoccupant pour la biodiversité des rivières ET pour la qualité de l’eau.

 

Enfin, la méthanisation est une aberration écologique. La transformation de la matière première en biogaz est consommatrice d’énergie à tous les stades du processus, la production du biogaz consomme donc plus d’énergie qu’elle n’en produit : transport de la matière jusqu’à l’installation, chauffage des cuves (la méthanisation a besoin d’un minimum de 40°C), séparation du CO2 et du CH4 contenu dans le biogaz et injection dans le réseau. En effet le biogaz est constitué de 75 % de méthane (CH4) et de 35 % de CO2 (dioxyde de carbone) qui ne peut donc pas être injecté tel quel dans le réseau. Une séparation des deux gaz est nécessaire, rejetant les 35 % de CO2 directement dans l’atmosphère. Le greenwashing dans toute sa splendeur !

 

Pour les raisons exprimées, nous sommes contre l’implantation du méthaniseur à la frontière de Chalus/Gignat.

Nous refusons la transformation de ces agriculteurs en apprentis chimistes qui, pour produire un maximum de gaz, détournent des cultures de l’alimentation des hommes et des animaux, méthanisent des déchets agricoles qui constitueraient de meilleurs fertilisants sans cela (lisier, fumiers), appauvrissent ainsi les sols en carbone organique, et tuent progressivement la vie du sol.

Qu’arrivera-t-il quand la ressource en eau deviendra insuffisante pour irriguer les cultures nécessaires au remplissage du méthaniseur ? Méga-bassine ? Abandon pur et simple du site laissé comme une zone polluée ?

Préservons nos campagnes, la terre, l’eau et la biodiversité, et mettons un frein à la fuite en avant de l’agro-industrie. Les dégâts de l’agriculture industrielle sur les territoires sont malheureusement bien connus avec un trop grand nombre d’exemples en Bretagne.

Il est temps de dire STOP !

 

Sources :

https://reporterre.net/Methanisation-les-geants-du-gaz-depouillent-les-agriculteurs

https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/wp-content/uploads/2023/01/Flash-ARIA-methanisation-et-rejets-gazeux-VF.pdf

http://adenca.over-blog.com/2020/07/methanisation-pour-permettre-aux-agriculteurs-de-produire-du-gaz-pour-les-autres-les-seine-et-marnais-vont-ils-devoir-restreindre-le

https://actu.fr/societe/lot-inquietude-de-deux-scientifiques-la-methanisation-fait-peser-des-risques-sur-notre-avenir_54368386.html

https://reporterre.net/methanisation-un-digestat-bien-indigeste-pour-les-sols-et-les-eaux

https://www.mdpi.com/2077-0472/3/3/443#:~:text=Soil%20erosion%20is%20one%20of,available%20for%20world%20food%20production

https://extranet-puy-de-dome.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Auvergne-Rhone-Alpes/112_Extr-Puy-de-Dome_img/Cultures/Fichiers/Pluviometrie/Pluviometrie.pdf

https://www.ouest-france.fr/bretagne/bretagne-france-5-fait-le-point-sur-60-ans-d-agriculture-intensive-7054368

analyse des émissions de gaz à effet de serre au cours du cycle de vie d’un méthaniseur agricole : https://erasme.uca.fr/version-francaise/publications/revue-francophone-du-developpement-durable voir Jouany, J. P. (2023)

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