Nous sommes le Collectif des Mamans - L'École pour nos Enfants. 

Nous sommes des mamans de toutes les nationalités et nous vivons en Seine-Saint-Denis, en habitat précaire, en bidonvilles, squats, hôtels sociaux, ou encore dans nos voitures. 

Nos enfants sont refusés d’école par les mairies de la Seine-Saint-Denis car nous n’avons pas de domicile fixe. Pour que ces refus cessent, nous demandons à Monsieur Auverlot, le recteur de l’Académie de Créteil, de mettre  en place, dans toutes les mairies, un récépissé, un formulaire qui enregistre les demandes d’inscription scolaire.

En mai 2021, nous nous sommes rencontrées à l’initiative de Mirela, médiatrice scolaire, qui est aussi une maman, et qui a rencontré les mêmes difficultés que nous. 

Nous avons créé le Collectif des Mamans - L'École pour nos Enfants, car nous rencontrons toutes le même problème : nos enfants sont injustement privés d'un droit fondamental, le droit à l'éducation, par les maires de la Seine-Saint-Denis. 

Inscrire son enfant à l’école de la République est pourtant une démarche simple en France, pour tout parent. 

Une loi, le décret n°2020-811, précise encore plus ce droit : il faut présenter ses papiers d’identité, ceux de nos enfants, et un justificatif de domicile. 

Si nous n’avons pas ces documents, par exemple si nous n'avons pas de domicile fixe et pas d’adresse officielle, nous pouvons justifier notre domicile par tous moyens, par exemple par une attestation sur l’honneur. 

Or, quand nous, mamans en situation de grande précarité, nous nous présentons aux guichets, les mairies du 93 nous demandent systématiquement des documents supplémentaires : justificatif de domiciliation, factures d’eau, d’électricité, de gaz, de téléphone, attestation de la CAF etc.

Ces refus d'inscrire nos enfants à l'école de la République sont des humiliations. Nos vies, celles de nos enfants, ne comptent pas. 

Pour Roxana, l’une d’entre nous, il aura fallu 9 mois pour inscrire sa fille Francesca à l’école, alors âgée de 4 ans. Roxana et Francesca, vivaient (et vivent toujours) sur un bidonville à Stains. 

Roxana a essayé plusieurs fois de l’inscrire, mais le maire refusait le justificatif de domicile de sa famille. Francesca est restée aux portes de l’école pendant 9 mois, Roxana n’avait plus d’espoir. 

En septembre 2020, le décret n°2020-811 est entré en vigueur et c’est à ce moment-là que Roxana a saisi la justice. Le juge lui a donné raison : il a condamné le maire et il lui a ordonné d’inscrire Francesca à l’école. 

Roxana a été la première d’entre nous à saisir la justice. Après elle, il y a eu Stefania, Daniela, Cristina, Garoafa, Bianca, Alexandra, Maria, et d’autres. 

Aujourd’hui c’est Andreea qui doit saisir le Conseil d’Etat pour faire inscrire sa fille de 4 ans à l'école maternelle.

Est-ce que tout parent doit saisir la justice pour que son enfant ait sa place à l'école de la République ?

La solution est simple. Nous demandons à Monsieur Auverlot, le Recteur de l’Académie de Créteil d’utiliser son pouvoir pour pallier aux défaillances des maires et faire cesser ces refus en Seine-Saint-Denis. 

Notre proposition est claire : mettre en place un récépissé de dépôt de dossier à chaque fois qu’une famille se présente en mairie. Ce récépissé permettra d’obtenir la preuve que nos dossiers ont bien été déposés et qu’ils étaient complets au regard de la loi. 

Aujourd’hui il est urgent d’agir parce qu’à chaque fois qu’une maman dans la précarité essaie d’inscrire son enfant à l’école en Seine-Saint-Denis, elle est refusée. 

Des milliers d’enfants vivent en habitat précaire en Seine-Saint-Denis, ce sont des milliers d’enfants dont le droit fondamental d’accès à l’éducation est menacé.

Si vous aussi vous trouvez que ce que nous vivons est injuste et grave, vous pouvez vous mobiliser à nos côtés et signer cette pétition pour nous donner du soutien, de la force supplémentaire dans notre combat.

Si vous signez, cela nous permettra de vous donner régulièrement des nouvelles, jusqu’au jour de notre victoire. 

La place de nos enfants est à l’école républicaine, c’est leur droit comme celui de n’importe quel enfant. Pour eux, l’école est leur chance de réaliser leurs rêves et de devenir quelqu’un.