Le LAP doit rester autogéré !

Le LAP doit rester autogéré !

Lancée le
17 mars 2023
Signatures : 22 352Prochain objectif : 25 000
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par LE LYCEE AUTOGERE

Le Lycée Autogéré de Paris doit rester autogéré !

Depuis 40 ans, le Lycée Autogéré de Paris (LAP) offre une alternative au lycée traditionnel au sein de l’Éducation nationale : il est aujourd’hui menacé dans son fonctionnement par le Rectorat de Paris qui veut le placer sous l’autorité d’un chef d’établissement et briser son projet d’origine.

Nous, élèves, parents d’élèves, membres de l’équipe pédagogique, ami·e·s et soutiens du Lycée Autogéré, refusons la mort annoncée d’un projet qui a fait ses preuves et attire aujourd’hui de plus en plus de lycéens et de lycéennes souhaitant reprendre en mains leur scolarité.

Le Lycée Autogéré de Paris est né en 1982 : grâce à la volonté du ministre Alain Savary de favoriser l’expérimentation au sein du service public d’éducation, un groupe d’enseignant·e·s et d’élèves militant·e·s s’est formé autour du projet de « changer l’école ». Installé depuis 1984 au 393 rue de Vaugirard, dans le 15e arrondissement de Paris, le LAP, avec ses 240 élèves et ses 25 professeur·e·s, fonctionne de manière autonome et sans chef d'établissement : tous les membres du lycée se partagent responsabilités, tâches du quotidien et prises de décisions, en plus des activités pédagogiques. L’éducation à la démocratie y est ancrée dans la pratique quotidienne : élèves et professeur·e·s sont amené·e·s à exprimer leurs points de vue et à décider ensemble du fonctionnement collectif. 

Autogestion et coopération sont des principes fondateurs de la structure et ne peuvent exister que dans le cadre d’un espace de liberté pour les élèves. Ainsi, un des piliers du projet est la libre fréquentation des activités. Ce principe repose sur la présence volontaire des élèves : les absences ne sont pas sanctionnées et elles ne sont pas communiquées aux parents. Pour des élèves précédemment mis·e·s en échec, en rupture, en souffrance dans le système scolaire, ces principes sont indispensables à leur retour à l’école, à leur reprise de confiance et, plus fondamentalement, à leur épanouissement et à leur émancipation.

Depuis quarante ans, ministres et recteurs, aux idées politiques et pédagogiques diverses, se sont succédés en confirmant l’intérêt et l’utilité de ce projet d’autogestion au sein de l’Education Nationale. Pourtant, en juin 2022, le Recteur de l’Académie de Paris a refusé de renouveler la convention qui depuis 2010 encadrait le statut dérogatoire du lycée et permettait ce fonctionnement alternatif : suite à une évaluation sommative, rédigée sans critères ni aucune période d’observation, le rectorat remet en question le fonctionnement autogestionnaire du LAP, notamment le principe de libre fréquentation et l’absence de hiérarchie, et veut placer le collectif sous l’autorité de la proviseure du lycée de rattachement Jean Lurçat.

En juin 2023, en réponse à une question écrite de la députée Eva Sas, le ministre Pap Ndiaye remettait en cause plusieurs aspects du fonctionnement du LAP sans qu'aucune évaluation ni observation de terrain n'ait été réalisée par le rectorat.

En juillet 2023, quelques jours avant les vacances d'été, le rectorat a annoncé la suspension « sine die » de notre procédure de cooptation pourtant presque finalisée, et imposé des affectations d'enseignants n'ayant aucune connaissance de notre projet. Pour la première fois depuis 40 ans, tous les membres de l’équipe n’ont pas le même statut. Cette situation a très largement déstabilisé la rentrée de l'équipe et des élèves.

Au même moment, une enquête administrative a été diligentée. Elle a porté sur les mêmes questions et, après une série de convocations et d'entretiens au Rectorat, vient de se terminer. Nous sommes toujours dans l'attente des résultats de cette enquête. Le nouveau ministre va ainsi se prononcer sur l'avenir du LAP alors que son fonctionnement autogestionnaire est déjà fortement altéré et son projet ouvertement remis en cause.

Nous venons d'apprendre qu'aucune dépense pour les « sorties » et les « voyages » ne sera « financée » par notre lycée de rattachement. De fait, notre liberté pédagogique est entravée.
Aucun responsable du rectorat ne répond lorsque nous les interpellons à ce sujet. Dans ces conditions, le lycée autogéré ne peut plus fonctionner et c'est une situation absurde pour un établissement public.

Cette attaque s’inscrit dans un contexte plus général de remise en question des lycées alternatifs, et plus globalement, de casse du service public d’éducation : tous les établissements scolaires publics, du primaire au secondaire, subissent des baisses drastiques de moyens et des fermetures. L’attaque du projet fondateur du LAP, qui vise à rentabiliser et à normaliser son fonctionnement, met en péril son existence même : elle est emblématique d’une politique de destruction de nos services publics, de notre système de retraites, de nos capacités à prendre en mains nos biens collectifs et nos existences.

Pour que le LAP puisse continuer à exister en toute autogestion, pour que d’autres expériences éducatives émancipatrices puissent se développer et garantir leur pérennité au sein de l’Éducation nationale, soutenez-nous en signant et en faisant circuler cette pétition !

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