Les collèges ruraux en péril

Les collèges ruraux en péril

Lancée le
12 février 2024
Signatures : 1 238Prochain objectif : 1 500
136 personnes ont signé cette semaine

Pourquoi cette pétition est importante

Suite à l’annonce de la prochaine Dotation Horaire Globale, notre inquiétude est plus que vive quant aux conditions de travail et d’accueil des élèves à la rentrée prochaine.

En effet, la DHG prévue, couplée au contexte de réforme, expose notre établissement à des difficultés supplémentaires qui constitueront une régression sans précédent.

Nous entendons tout à fait la baisse démographique que subit notre bassin, mais nous travaillons avec de plus en plus d’élèves en difficultés majeures, et ce dès la 6ème, ce que montre bien le nombre croissant de PPRE ou d’élèves ayant besoin d’être accompagnés par un-e AESH.

Nous nous interrogeons ainsi sur la suppression de deux divisions alors qu’on ne nous annonce qu’une perte (majorée d’ailleurs) de quinze élèves (en supposant des départs non avérés et sans tenir compte ni des inscriptions éventuelles, comme cela arrive chaque année, ni des redoublements, désormais plus facilement envisageables). Cette dotation s’appuie sur un calcul d’IPS totalement inique en défaveur des collèges ruraux, éloignés, on le sait bien, des infrastructures culturelles, et ne prend pas en compte les besoins pédagogiques de plus en plus criants.

 

Quelles chances de réussite seront données aux élèves de 5ème et 3ème concernés (soit 50% des élèves de notre établissement) qui seront inscrits dans des classes de 28, 29 ou 30 élèves (certaines salles de classe ne permettent d’ailleurs même pas cet accueil, en particulier lorsqu’il y a une AESH, voire deux) ? Dans ce contexte, une telle DHG constitue une véritable maltraitance envers ces élèves et les personnels qui les encadrent.

Comment, en augmentant le nombre d’élèves par classe et en évitant les dédoublements, permettre aux élèves de manipuler, expérimenter en sciences, développer l’oral en langues, l’expression de soi et l’éloquence dans les matières littéraires ? L’esprit critique étant essentiel pour garantir les valeurs de la République et la laïcité dans notre établissement, comment le favoriser ? Comment aider les élèves plus fragiles dans la construction des savoir-faire et du savoir-être ? Comment les accompagner dans l’élaboration de leur parcours Avenir ? Comment leur permettre de développer leur potentiel, leur créativité et d’acquérir les savoirs fondamentaux ? L’inclusion d’un nombre croissant d’élèves aidés par des AESH ou relevant de SEGPA faisant suite à la suppression de places dans les structures adaptées fragilise d’autant plus la recherche d’excellence pour nos élèves.

Les dispositifs ponctuels d’approche professionnelle sont particulièrement appréciés (telles la découverte des métiers, les interventions de l’association « De l’or dans les mains »), pour lesquels l’organisation est pensée en faibles effectifs, ce qui est recevable et compréhensible. Pourquoi dès lors les enseignements fondamentaux ne bénéficieraient-ils pas de la même considération au quotidien ?

Pourquoi répartir les élèves en groupes de niveaux en mathématiques et français pour les maintenir ensuite à 30 par classe dans les autres disciplines, reléguant celles-ci à des matières tout à fait secondaires ? Où est la cohérence ? Où est l’ambition pour nos élèves, à qui l’on demande par ailleurs d’en avoir eux-mêmes ?!

Toutes les actions menées jusqu’à présent ont permis un rayonnement positif au sein de notre territoire et ne seront plus envisageables avec les conditions prévues. Nous avons à cœur de remplir nos missions, faisant de notre collège un établissement public dynamique, apprécié et soutenu par les partenaires et les élus : comment continuer d’inscrire nos actions dans cette dynamique territoriale ?

Cette trop faible dotation augmentera en revanche le nombre de compléments de services (qui d’ailleurs ne correspondront plus à ceux stabilisés ces dernières années dans les collèges environnants, perdant eux aussi des divisions). Cela aura pour effet de limiter fortement les dispositifs et projets, nombreux jusqu’alors, et affaiblira la qualité de l’accompagnement pédagogique proposé par l’équipe éducative.

 


Notre ancien ministre nous a promis le « choc des savoirs » : effectivement, « choqués », nous le sommes en constatant combien ces annonces – en fait de purs éléments de langage qu’une institution totalement décrochée des réalités de terrain et friande d’effets médiatiques ne nous fera jamais avaler - ne vont pas dans l’intérêt des élèves et de la communauté éducative dans son ensemble, avec des enseignants sereins et respectés dans leurs pratiques pédagogiques. Le mal-être des élèves et des familles est croissant et plus que préoccupant dans notre collège. A n’en pas douter, y organiser le mal-être des enseignants avec des conditions d’exercice catastrophiques permettra de répondre au mieux à tous les défis qui les attendent ! Est -ce vraiment la bonne solution ?

Ainsi, si nous accusons bel et bien réception du choc reçu à l’annonce de cette Déconsidération Harassante et Grandissante, nous nous y opposons aussi fermement que nous sommes attachés à un service public d’éducation ambitieux et égalitaire.

College Julien Dumas

18350 Nerondes

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